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Charles se lève en même temps que moi, et m'accompagne jusque dans le salon. Je croise Lando, un peu soûl qui me demande qui gère la musique.

- Lando... je sais pas si c'est une bonne idée que tu te mettes aux platines..
- Tu as toujours mes platines dans ta chambre ?
- Oui
- Aller viens on va les chercher

Lando me tire par le bras, et je fais signe à Charles de nous suivre, ce qu'il fait en riant. Mon meilleur ami grimpe mes escaliers en bois à toute vitesse et franchit la porte de mon bureau avec une telle aisance, qu'on dirait presque qu'il est chez lui. Il ouvre mon placard et en sort ses platines.

- Oh Lando ! Je te cherchais partout
- Mec regarde ce que j'ai retrouvé
- Incroyable on va foutre le feu
- Euh j'espère que c'est une métaphore Daniel ?
- Oui évidemment poupée
- Poupée ?
- J'ai trop bu, désolé, qu'est-ce que vous faites là tous les deux ?
- On.. euh
- On voulait aider Lando à descendre tout ça, mais comme t'es là tu vas pouvoir le faire ! Intervient Charles
- Oui, donne Lando, on descend

Daniel aide Lando a porter ses affaires et ils quittent la pièce tous les deux. Charles s'assoit sur mon canapé, et je reste debout les bras croisés face à lui.

- Tu m'as sauvé, je savais pas quoi dire il m'a prise de court
- Bah c'est vrai Sam, pourquoi tu m'as demandé de monter là ? Demande Charles avec une étincelle dans les yeux
- Je sais pas, je croyais que tu voulais visiter, et bah ça c'est mon bureau

Je tire ma chaise roulante et je m'assois dessus, toujours face au monégasque.

- Super bureau, tu travailles de chez toi parfois ?
- Ça arrive oui, mais c'est plutôt pour le soir après, et ça sert de chambre d'ami aussi
- Oh, c'est un canapé-lit ? Dit-il en appuyant sur le matelas
- Tout à fait, bien vu Sherlock
- Inspecteur Charles aurait suffit, lance-t-il en s'approchant de moi
- Ouais mais c'est pas l'expression

Mon visage s'approche instinctivement du sien et un mouvement de sourcil m'échappe.

- Ne fais pas ça, je vais craquer Sam
- Craquer à quoi ?
- À ton petit jeu
- Parce que ce n'est pas toi qui a lancé la partie ?
- Je n'ai jamais dit le contraire

Nos visages sont comme aimantés l'un vers l'autre. Charles passe sa langue entre ses lèvres et je plonge mes yeux dans les siens. Ma bouche s'entrouvre et sa main se pose sur ma cuisse. Aucun signal d'alerte ne s'allume dans mon corps, comme si c'était tou ce que j'avais toujours attendu. Et pourtant je sais que je ne devrais pas faire ce que je m'apprête à laisser faire.

Soudain, un bruit sourd et désagréable se fait entendre dans tout l'appartement.
C'est Lando et sa super technique de branchement de câble qui fait grésiller les enceintes. Je me recule alors et me lève de ma chaise.

- Bon tu viens ? Je te fais visiter tout l'étage

Je sais que mes pommettes sont rouges de désir, autant que les siennes. Mais on se connaît tellement bien, qu'il n'y a aucune gêne après ça. On sort tous les deux dans le couloir rempli de magazines, sortis ou non trainant par terre.

- Je vois que c'est toujours aussi bien ranger
- Ne critiques pas, je ne voudrais pas voir ton appartement à Monaco
- C'est super bien rangé !
- Ah oui ? Tu as une femme de ménage ?
- Non, une meuf
- Hein ?
- Je rigole, détends toi
- J'ai absolument rien dit, Charles

Il sourit et je l'imite avant de lui ouvrir la porte de ma chambre.
- Et voilà, ça c'est ma chambre
- Ton lit à l'air super confortable, je peux me jeter dedans ?
- Fais toi plaisir
- Merci, dit-il en tapant son poing sur mon épaule

Je regarde alors le grand Charles Leclerc, pilote de Formule 1 se jeter dans mon lit plein de coussins et de peluches. Il soupire en souriant, et je m'assois sur le bord de mon lit.

- Ça va ? T'es content ?
- Ah ouais, il est vraiment incroyable ce lit
- Je confirme
- Je tuerais pour dormir dedans
- Dans tes rêves
- Non c'est dans les tiens, dit-il en posant son doigt sur mon front
- Que tu crois
- Je te connais, Sam
- Non, rectification, tu me connaissais
- Ah oui ?

Je hoche la tête, toute fière de moi. Mais c'était sans compter sur la complicité que j'ai partagé avec Charles pendant une longue année.
Il se redresse et s'approche très près de moi.
- Ah, et donc si je me mets comme ça, là, tu ne bouges pas ?
- Non
- Tu veux pas que je t'embrasse là ?
- Non
- Pourquoi tu dis non, alors que si je m'approche de ta bouche tu recule pas ?
- Essaie pour voir

Sans se faire prier, Charles s'approche de ma bouche dans sa lenteur qui me fait battre le coeur. Et encore une fois, je lui donne raison : je n'ai pas reculé. Et la douceur de ses lèvres, qui n'a pas changée, m'a complètement transporté. Sa main dans ma nuque me déclenche un frisson dans le corps.
Je pose finalement mes mains sur son torse magnifiquement dessiné par son t-shirt noir, pour le faire reculer.

- Charles..
- Sam, j'en ai tellement envie
- Encore ?
- Quoi encore ?
- C'est encore qu'une histoire de sexe ?
- Je veux t'embrasser, je veux juste sentir ta bouche sur la mienne
- Je... je peux pas
- Je sais, il y a Félix, mais pitié Sam, tu aurais pass fait ça si t'étais à fond sur lui
- Attends, tu sais pour Félix et moi ?
- Évidemment, il te mange du regard, et toi tu lui souris dès que tu le vois
- On est bien ensemble
- Tu t'ennuies Sam, je le sais, je te connais
- Arrêtes de croire que tu me connais, je ne suis plus la même
- Tu me repousses ?
- J'aime tes lèvres, j'aime ta façon de me toucher plus que n'importe quelle autre, mais on s'est fait tellement de mal Charles, je ne veux pas que ça recommence
- On en est pas là, mais si on reprenait contact ? Je veux dire, un réel contact
- Commençons déjà par descendre
- Ensemble ?
- Non Leclerc, tu descends si on te demande pourquoi t'étais en haut, tu m'as aidé à monter mes cadeaux, et je me rafraîchis avant de redescendre
- D'accord bichon
- Non ne commences pas
- À tout à l'heure bichon

Je lève les yeux au ciel, et m'avance dans ma salle de bain, pour découvrir mon teint rougit par le désir, et la culpabilité.

DANGEROUS - Charles LeclercOù les histoires vivent. Découvrez maintenant