Chapitre 18 {II}

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 Il était vingt-et-une heures passées lorsque le taxi s'arrêta enfin devant la boîte de nuit Starlyte. Une queue impressionnante de personnes s'allongeait devant le bâtiment, de la porte jusqu'aux entrées des deux boîtes suivantes. Olympe paya le conducteur et sortit du véhicule en manquant de trébucher sur le trottoir.

 — Olympe ! Je suis là ! héla Mélody près de l'entrée.

 La jeune femme rejoignit sa camarade, essouflée.

 — Désolée pour le retard ! Une fois sortie de chez moi je me suis rendue compte que j'avais oublié mon portable, j'ai dû courir pour aller le chercher... bref...

 — C'est pas grave...

 Mélody se mordit la lèvre, évitant son regard. Olympe sourit en imaginant l'effort surhumain que cela devait lui demander de ne pas la sermonner comme d'ordinaire. Leur amabilité était toujours fragile depuis les événements du gala mais Olympe appréciait ses efforts. Elle aussi souhaitait en faire de son côté. Même si elles ne deviendraient probablement pas amies, l'étudiante apprécierait d'avoir des relations plus cordiales avec sa camarade.

 Mélody portait une longue parka kaki par dessus un jean de couleur sombre et des ballerines. Olympe, elle, avait opté pour une robe longue de couleur pourpre et des talons noirs. Chacune avait fait un effort évident sur le maquillage et la coiffure, leur visage brillant sous la lumière des lampadaires.

 — Je suis arrivée il y a une demi-heure déjà mais je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde, expliqua Mélody.

 Il lui avait fallu plus de trente minutes pour arriver devant les portes. Olympe se sentit d'autant plus coupable de n'arriver que maintenant. Mélody, les lèvres pincées, paraissait morte de froid. La neige avait cessé depuis la veille mais deux jours d'importantes chutes sur toute la région avaient laissé des traces sur le sol. Une grande quantité de neige avait été déblayée sur les trottoirs pour permettre le passage. Le sel craquait encore sous leurs chaussures mais quelques plaques de gel persistaient par endroit, forçant Olympe à se concentrer pour ne pas glisser avec ses chaussures hautes.

 — Tu crois... que Paul Avenon sera en colère qu'on soit en retard ? questionna Mélody, la voix portée par l'inquiétude.

 Olympe sourit pour la rassurer.

 — Je suis sûre que non ! Et s'il dit quelque chose, je lui dirai que c'était de ma faute.

 — Vraiment ?

 — Mais oui, t'inquiète pas.

 La jeune femme se passa la main dans les cheveux et détourna les yeux.

 — Tu sais, je suis pas vraiment intéressée par sa proposition de stage, poursuivit Olympe. En tout cas, pas pour cette année. Je suis venue pour le principe mais je pense que ce serait mieux que ce soit toi qui l'ait.

 L'étudiante se mordit brusquement la lèvre, prise par la peur de l'avoir vexée. Elle ne souhaitait pas insinuer que Paul Avenon la choisirait forcément et que Mélody n'était pas capable d'obtenir le stage par elle-même. Pourtant, à son grand étonnement, sa camarade répondit simplement :

 — Merci. J'ai vraiment envie d'avoir ce stage.

 Olympe sourit maladroitement et leur conversation s'arrêta là. Elles étaient les suivantes sur la liste pour entrer. Curieusement, la jeune femme se sentit envahie par le stress. Même sans la pression de d'obtenir le stage, l'idée de rencontrer Paul Avenon était loin de la ravir. Elle avait hésité à annuler mais ne souhaitait pas causer de troubles entre Rayan et son ami, surtout vue l'importance qu'il semblait avoir dans le monde de l'art. À la place, elle viendrait comme prévu, resterait une heure maximum, puis s'excuserait pour laisser Mélody et Paul seul à seul, leur laissant ainsi l'occasion de discuter du futur stage. Si cela paraissait être un plan plutôt facile, quelque chose l'angoissait rien qu'à l'idée d'entrer dans cette boîte de nuit. L'alcool à profusion, la forte musique, le "coin VIP", Paul Avenon qui souhaitait faire "plus ample connaissance"... Olympe avait la gorge nouée.

Fallen {Amour Sucré Campus Life}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant