Chapitre 22 {III}

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 — Ton copain n'est plus là ?

 Voilà des semaines qu'Olympe n'était pas retournée au terrain d'athlétisme. S'il y avait bien une personne qui ne lui avait pas manquée, c'était Victor.

 Ce n'était qu'un gamin de dix-sept ans qu'elle aurait dû pouvoir facilement ignorer, mais il l'insupportait. Il avait toujours des commentaires acerbes pour elle. Il commentait ses tenues, sa posture, sa façon de courir, ses temps, ses partenaires de course. Il n'avait l'air d'aimer que sa sœur, Julia, qui lui tenait parfois compagnie pour courir.

 Et il avait une façon bizarre de la regarder. Insistante. Ça ne lui plaisait pas.

 Aujourd'hui n'était pas différent. Son regard sombre était rivé sur elle, les sourcils froncés. Il l'observait avec une telle fureur qu'il en oubliait de cligner des yeux.

 — Tu vois bien que non, répondit Olympe, agressive, en se redressant.

 Il va même pas me laisser m'étirer tranquille, soupira-t-elle intérieurement. Dos à lui, elle poursuivit ses étirements en faisant comme s'il n'était pas là.

 — Il s'est passé quelque chose ?

 — Rien de spécial.

 — Vous passiez beaucoup de temps ensemble, fit-il remarquer.

 — Si tu le dis.

 — Julia m'a dit que c'était ton prof à la fac.

 Olympe s'immobilisa. Ses jambes faillirent céder sous elle.

 La surprise passée, elle feignit un rire, espérant dissimuler son choc :

 — Qu'est-ce qu'elle en saurait, ta sœur ?

 Julia ne pouvait pas être au courant. Impossible. Personne ne savait. Ils avaient été discrets... plus ou moins.

 Olympe se retourna. Victor la fixait, les poings serrés.

 — Alors c'est vrai ?

 — Nan. On s'est rencontrés ici, d'abord.

 C'était, au moins, en partie la vérité. C'était plus facile de mentir de cette façon.

 — Et de toute manière, ça ne te regarde pas.

 Olympe avança pour le dépasser et rejoindre la ligne de départ. Le lycéen lui saisit le bras. Elle le fusilla du regard.

 — Lâche-moi immédiatement, le menaça-t-elle.

 — J'aime pas tes cheveux courts.

 — Lâche. Moi. Tout de suite.

 Il hésita, resserrant sa poigne un court instant, avant de la libérer. Olympe se dégagea, ne cherchant plus à cacher le dédain qu'il lui inspirait, et partit dans la direction opposée. C'était peut-être le petit frère de Julia, mais elle n'avait pas à tolérer un tel comportement. Surtout à un âge comme le sien. Puis, n'était-il pas censé avoir une copine qui s'entraînait sur ce même terrain ? Stéphanie, un nom comme ça, elle ne savait plus. Cela ne la dérangeait pas de le voir ainsi tourner autour d'une fille beaucoup plus âgée ?

 Si ça continuait, elle devrait en parler à une figure d'autorité, même si ça ne l'enchantait pas. Certes, l'absence de Rayan se ressentait sur le terrain, mais cet endroit était le sien aussi. C'était là où elle se ressourçait, courrait à en perdre haleine. Où elle était libre de ses problèmes.

 Elle les laissait aux vestiaires, juste deux heures, avant de les récupérer à la sortie. Mais ces deux heures étaient primordiales à sa santé mentale.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 24 ⏰

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Fallen {Amour Sucré Campus Life}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant