Every song tells us a story ||| OS song-fiction

Moments - Louis Tomlinson (Commande)

Assis dans le couloir de l'hôpital, Louis rumine. Ses trois meilleurs amis sont à ses côtés, mais ils n'osent rien dire. Ils ne peuvent rien faire pour atténuer le chagrin qui le ronge.

Cela fait désormais dix ans qu'ils parcourent le monde ensemble, faisant rêver des milliers de Directioners, alors on peut dire qu'ils se connaissent par cœur, sans que cela soit une expression imagée.

Quand la porte du bureau s'ouvre, il bondit sur ses pieds et court prendre sa chère Violette.

-Louis... Louis doucement..., murmure-t-elle en le repoussant doucement.

-Pardon... Excuse-moi chérie... Alors ?

-Alors ? C'est tout ce que tu trouves à me dire ? Pourquoi est-ce que tu n'es pas venue avec moi ? Pourquoi est-ce que tu m'as laissée affronter ça toute seule ?

-J'étais sur scène !, se défend-il.

-Je le sais ! C'est toujours la même chose depuis que je te connais toute façon ! Dès qu'il y a un problème, tu trouves la même excuse : ton travail !

Les quatre autres chanteurs détestaient assister à leurs disputes. Il n'y avait pas de spectacle plus désagréable que deux voir deux âmes sœur se déchirer à cause de leur tempérament explosif. Harry se leva et prit son meilleur ami par les épaules.

-Niall et Liam, raccompagnez Violette à l'hôtel. Je m'occupe de Louis.

Les deux jeunes hommes acquiescèrent et éloignèrent doucement les deux époux l'un de l'autre.

Une fois seuls, Harry lui proposa un café. La nuit et les jours suivants allaient être longs. Très longs.

-ça va aller Lou'...

-Non, non, ça n'ira plus jamais... Violette ne me pardonnera jamais de ne pas avoir été là...

-Mais est-ce que tu crois sincèrement que ça aurait pu changer quelques choses ?

-Bien sûr que oui ! Si j'avais été avec eux, plutôt que sur scène, j'aurais peut-être pu empêcher cet accident ! J'aurais pu l'empêcher de traverser pour récupérer son jouet ! Peut-être que j'aurais pensé à fermer le portail à la place de Violette ! Et puis même, si je ne lui avais jamais ouvert ce ballon, il n'y aurait jamais eu de problème !

-Louis, arrête. Tout de suite. On pourrait refaire le monde avec des « si » et des « peut-être ». S'il n'y avait pas eu la première guerre mondiale, peut-être que... S'il n'y avait pas eu les attentats du 11 septembre, peut-être que... Si la mère de Zayn ne l'avait pas réveillé, peut-être que je serais vraiment devenu boulanger. Tu vois, on pourrait changer la face de la terre avec ce genre de phrase. Sauf que ce ne sont que des mots, qui ne peuvent plus rien sur les actes qui ont déjà eu lieu. C'est comme ça. Cesse de te torturer et vas plutôt voir ton fils.

Acquiesçant silencieusement, les deux amis se rendent à l'étage suivant. Plus ils se rapprochent de la chambre, plus un poids énorme semble peser sur les épaules de Louis. Ils s'arrêtent devant la 216. Il jette un coup d'œil à travers la petite fenêtre de la porte. Son cœur se resserre douloureusement à la vue de son petit garçon allongé, inanimé, sous ces couvertures bleues délavées.

-Vas-y, je t'attends là. Prends ton temps, l'encourage Harry.

Louis obéit et entre. Il prend la précaution inutile de ne pas faire de bruit, comme il le fait quand il venait lui souhaiter bonne nuit tard le soir. Il referme la porte derrière lui et tourne le bouton pour diminuer la luminosité des néons.

*Shut the door, turn the light off*

Son petit garçon de quatre ans lui paraît si minuscule et fragile au milieu de ces immenses machines qui ronronnent pour le maintenir en vie. Il s'assoit sur le rebord du lit, retenant tant bien que mal les larmes qui brûlent ses yeux. Tout se bouscule dans sa tête. Il est sur le point de perdre ce qui lui est de plus cher au monde. Ce petit ange que Violette et lui désiraient plus que tout. Il a bouleversé leur vie. Il l'a ensoleillé, alors s'il doit venir à s'éteindre pour toujours, Louis ne s'en remettrait jamais. Concilier famille et travail a toujours était un défi pour lui, mais vivre ainsi ne l'a jamais dérangé. Jamais jusqu'à ce soir.