Sentiment de vide intérieur.

9

Il était tard déjà, presque minuit et les quatre hommes venaient à peine de rentrer de la fête foraine.
Ils y sont restés toute l'après-midi et la soirée, ils étaient exténués.

Ils avaient fait presque toutes les attractions de la foire. Il n'y avait eu que des rires, des larmes de joie et de la bonne humeur.

Comme si, le fléau et les autres n'avaient jamais été ennemis. Ils étaient juste heureux.

Megumi avait suivi les conseils du tatoué. Il ne regardait que sa propre personne. Il s'était amusé, il avait ri, tellement ri à en avoir mal au ventre.

Son humeur avait encore plus amélioré la journée.

Mais est-ce qu'il avait vraiment recouvré ses sentiments pour de bon ?

Non, ce n'est pas si facile que ça.

Sukuna, Fushiguro et Gojo étaient retournés dormir chez Itadori. Trop fatigués pour rentrer chez eux.

Le lendemain matin, Megumi se réveillait et se dirigeait directement à la cuisine pour se préparer un petit-déjeuner.
Il aperçut tout le monde déjà debout.

L'exorciste professionnel était assis à table entrain de remuer son café avec une cuillère, le jeune homme aux cheveux roses était assis à côté de ce dernier les yeux rivés sur son ordinateur et le fléau faisait cuire des œufs au plat.

L'ébène s'installa à table.

- Bonjour.. Dit-il en baillant.
- Bonjour, Fushiguro. Répondit son ancien professeur.
- Bonjour, Megumi. Dit Sukuna en lui servant les œufs dans une assiette.

Megumi s'apprêtait à manger quand il remarqua qu'Itadori ne disait rien, même pas un bonjour. Lui qui est hyperactif dès le matin. Il était plongé sur son écran d'ordinateur.

Gojo remarqua la réaction assez surprise du noiraud.

- Laisse tomber, il est comme ça depuis qu'il est réveillé.

De sa main, le blanc recula doucement le front du rosé de l'écran.

- Recule-toi, ce n'est pas bon pour les yeux d'être trop proche.

Yuji hocha la tête sans pour autant détourner ses yeux.
Sukuna s'installa, à son tour, à table. Une tasse de café à la main.

- Ces jeunes humains et leurs écrans... Dit-il désespéré.
- D'ailleurs, où est passé ta forme de fléau ? Demanda Gojo.

Évidemment, comme tout être vivant peut le voir désormais. Dès qu'il va dans un lieu public, il prend une forme humaine.

Depuis qu'ils sont allés à la fête foraine, Sukuna n'avait pas repris sa forme originelle. Il avait toujours sa corpulence et sa taille hors-normes mais ne possédait plus ses quatre bras et sa deuxième paire de yeux.

- Cette forme est assez désagréable à porter dans des appartements aussi petits que ceux là et un corps humain est plus pratique pour les vêtements.

Pendant plusieurs minutes, un blanc s'imposa. Quand Yuji cria, se leva de sa chaise en levant les bras au ciel. Il fit sursauter les autres.

- WOOAHHH !

Un sourire énorme apparut sur son visage.

- Quoi ? Tu as enfin gagné une partie ? Fit Gojo en buvant son thé.

- Non ! Mieux que ça ! J'ai réservé un hôtel pour nous quatre à la plage !

Satoru recracha tout ce qu'il y avait dans sa bouche. Megumi eut un arrêt sur image et Sukuna se frappa le front contre la table.

- Quoi ?! T'es sérieux ? Fit Gojo un peu paniqué.
- Oui. Deux semaines pendant l'été ! Ça va être bien, n'est-ce pas ?

Sukuna releva le front, totalement blasé.

- Vous n'avez pas un truc plus divertissant que ça ?
- J'ai réservé deux chambres. Une pour Satoru et moi, puis une pour Sukuna et Fushiguro ! Annonça fièrement le rosé.

Un sourire apparut sur le visage du fléau et de l'exorciste.

- Ok, là je suis partant. Dit le blanc une main sur la joue.
- Ouais, tout pareil. Fit le Roi, avec un sourire machiavélique.
- On se demande pourquoi.. Fit Megumi plus mort que jamais.

Il savait qu'il allait s'amuser. Il ne protesta pas.

Pour ces vacances, il fallait encore attendre un mois, parce que oui, Gojo travaille, Yuji et Megumi vont à la fac.

Ils décidaient de payer chacun leur chambre. Yuji était chargé d'acheter les objets de la plage.

Trois semaines plus tard.
Fushiguro allait en cours tous les jours et revenait parfois très tard.
Sukuna, lui, avait déménagé chez Megumi et en échange, payait le loyer de l'appartement. Il s'occupait de Megumi comme son enfant. Il lui préparait à manger, faisait le ménage et la lessive, la vaisselle.

Il ne sortait jamais, à part pour aller faire du sport car lui était déjà en vacances.
D'ailleurs, il n'avait toujours pas avoué ce qu'il faisait comme métier.

L'ex exorciste et le fléau étaient devenus très proches, comme s'ils n'avaient jamais été ennemis. L'humain acceptait la présence du Roi et s'y attachait de plus en plus. Sukuna faisait le meilleur pour son humain.

Maintenant, Megumi se levait tous les jours en ayant un but.

Avoir la meilleure vie possible.

Et ça, il avait besoin de Sukuna pour y parvenir.

Comme tous les soirs, Fushiguro rentrait chez lui en balançant son sac de cours et se jeta sur le lit. Il soupira fort.

- C'était bien ta journée ? Demanda le rosé en préparant à manger.
- Oui mais non.

Sukuna posa ses outils de cuisine et s'approcha de l'ébène, un sourire sarcastique aux lèvres. Il trouvait ça amusant de voir Megumi fatigué. Il pouvait dire des choses insolites parfois.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé encore ? Dit le tatoué en croisant les bras.

Le noiraud se releva. Des cernes bleutées sous les yeux.

- Rien, une journée totalement normale mais que..

Sa voix était faible. Il ne parlait pas très fort comme à son habitude mais là c'était encore moins audible.
Le fléau attendait la suite de sa phrase, toujours avec son sourire plaisantin.

- Il y avait d'autres étudiants devant moi en emphithéâtre et ils parlaient de leurs relations sexuelles !

Sa voix partit dans les aiguës vers la fin de sa phrase. Il remuait les bras pour montrer qu'il était énervé...

- Ils disaient qu'ils l'avaient déjà tous fait et qu'ils ont connu le bonheur "grandiose" !

...ou peut-être jaloux ?

Le Roi ricana. Il s'approcha du visage du jeune homme dangereusement. Son sourire enfantin s'était changé en sourire affreusement pervers.

- Peut-être que ça serait une solution pour guérir ton sentiment de vide intérieur ?

Megumi comprit le sous-entendu du fléau. Il prit une teinte cramoisi, comparable à une tomate ou un piment.

- Le.. faire a-avec toi ? Vérifie-il en essayant de cacher son visage.
- Ce serait agréable de le faire pendant les vacances, tu ne crois pas ?

Le sexe faisait maintenant parti des projets pour recouvrer les sentiments de notre personnage principal.