19

200 12 12
                                    

C'est Noël. La neige qui tombe dans tout Tokyo. Le calme des habitants mais l'excitation des touristes. Les illuminations et les marchés de Noël dans les quartiers.

Le beau sapin dans le salon calme de Fushiguro, préparé par les soins d'Itadori éclairé le vide du noiraud. C'était il y a déjà six mois que le jeune Megumi n'avait pas revu son cher fléau, il n'avait reçu aucune nouvelle. Maintenant, Yuji avait l'autorisation de rendre visite régulièrement à son ami. Nobara et Maki étaient retournées en voyage pour le mannequinât. Yuta était retourné à Kyoto et Gojo essayait de trouver un plan nécessaire pour recombattre le Roi des Fléaux et en finir une fois pour toutes.

Dès que le jeune Megumi avait été capturé par Sukuna et avait compris ses réelles intentions, il comprit qu'il lui avait fait confiance trop vite et qu'il avait un amour maladif pour lui. Il était devenu dépressif, et allait chez le médecin une fois par semaine. Bien sûr, il aimait la présence et le soutien de son ami mais ça ne lui suffisait pas.

Megumi rentra de sa séance chez le psychologue et prit directement les médicaments que le médecin lui avait prescrit. Yuji était avec lui dans la cuisine en préparant le repas pour eux deux.

- Tu sais, Fushiguro... Quand Sukuna avait quitté mon corps à Shibuya, j'ai ressenti un grand vide. Et..je comprends qu'il te manque.

Megumi le regarda avec un air vide et agacé, il répondit d'un ton sec.

- Ne me parle plus de lui. De toute façon, tu ne sais pas ce que je ressens. Je l'aime et toi tu étais juste son réceptacle. Tu ne comprendras jamais rien !

Yuji écarquilla les yeux, assez choqué de la façon dont son ami lui parlait. À force d'être blessé, on devient blessant. Megumi devenait de plus en plus dur sur ses paroles, il le savait mais c'était plus fort que lui. Yuji ne préférait rien répondre et laissait couler, ça lui faisait mal au cœur mais il ignorait et se laissait faire sinon ça pourrait empirer l'état de son meilleur ami. Le garçon aux cheveux corbeaux allait partir dans sa chambre jusqu'à ce qu'il s'arrête, tournant toujours le dos à Itadori, il demanda.

- Tu crois qu'il fait quoi en ce moment...Sukuna ?

Yuji fit un sourire doux, s'avança et mit une petite tape sur l'épaule de Megumi.

- Je ne sais pas mais il est sûrement entrain de chercher des idées pour te reconquérir.

Megumi sourit intérieurement en pensant à cette ridicule idée, il fit retomber ses bras.

- Mais il ne m'aime pas !

Itadori haussa les épaules et sourit. Il éteignit le gaz, une douce odeur de nourriture remonta jusqu'au nez du noiraud qui créa de la salive dans sa bouche. Le rosé mit une veste, prit un sac et les clés de l'appartement.

- Qu'est-ce qu'on en sait ? Il est peut-être juste un gros débile qui n'assume rien. Bon, je vais faire les courses. Je reviens dans quelques heures, bon app !

Les paroles de Yuji avaient redonné de l'espoir à Megumi. Sukuna avait rendu ses jours meilleurs en peu de temps, malgré tout ce que ce fléau avait fait. Et cela était réciproque. Le jeune homme se mit à table et mangea le repas préparé par son ami. Cet espoir lui avait redonné l'appétit. Yuji avait toujours les bons mots, c'est fou. Il alluma la télévision, même si elle était dos à lui, mais ce n'était pas grave car il cliqua sur la chaîne qui passait des clips de différents chanteurs et il aimait les écouter.

Alors que les chansons défilées, Fushiguro était totalement dans sa bulle, il était entrain de manger à table, balançant légèrement sa tête de gauche à droite. Soudainement, une chanson passait, une chanson douce, anglaise. Une femme en était la chanteuse qui avait créé cette chanson spécialement pour un film. Elle était magnifique, douce, tout était parfait. Megumi sentit une larme coulait sur sa joue, puis deux, puis trois.

- Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Ce son était si doux pour ses oreilles, qu'il en était ému, il était trop sensible ces derniers temps. Une voix grave surgit, qu'il connaissait très bien.

- Peut-être parce que tu n'as jamais eu la douceur d'une mère, de ton père. Tu n'as jamais connu la douceur de la chaleur humaine depuis que tu es gosse, des mots doux ou des câlins réconfortants.

Megumi tourna la tête vers le son de cette voix, écarquillant les yeux, il s'y attendait, c'était Sukuna. Il était assis sur le rebord de la fenêtre, tourné vers lui, un de ses pieds se balançant au-dessus du sol. Le fléau avait une voix calme et sérieuse, mais une pointe de tristesse était palpable. Le jeune homme était sans voix, il l'écoutait parler, ses yeux fixés sur l'homme.

- Je t'ai fait croire que j'étais là pour réparer ça...

Toutes les fois où Sukuna le consolait, le réconfortait, avait pris soin d'être là pour l'écouter. Rien de tout ça n'était réel. Des larmes coulaient sur les joues du noiraud.

- J'ai attendu et attendu comme si c'était la seule chose que j'avais à faire. Seulement parce que c'était toi, seulement parce que je t'aimais. Et toi, tout ce que tu as à dire, c'est ça ?! Je te déteste, sale ordure !

Megumi jeta son verre d'eau sur Sukuna, celui-ci explosa quand il fut atterri sur le front du tatoué. Le haut de son crâne se mit à saigner mais se régénéra sans aucun problème. Néanmoins, Ryomen ne bougea pas de sa place.

- Je comprends. Je suis détesté par beaucoup de personnes et honnêtement, être détesté par toi me brise le coeur.

Fushiguro se levait de sa chaise et marchait vers Sukuna. Ce dernier se levait aussi et tendait les bras. L'humain tombait dans ses bras et enfouit sa tête dans le torse du Roi. Le fléau referma les bras autour de lui et l'accueillait dans une douce et serrée étreinte.

- Je me disais que pour te séduire, je devais te faire rire. Mais à chaque fois que tu riais, c'est moi qui tombais amoureux. Shhh, je suis là.

Sukuna riait intérieurement de ce qu'il disait. Il n'aurait jamais pensé dire ça un jour. D'un geste d'une main, le fléau mit l'humain derrière lui et se craquait les phalanges. D'une petite voix, Megumi demanda pourquoi une telle réaction de la part de son fléau.

- Ryomen...?

Mahito se trouvait en face d'eux, les habits en sang, un sourire diabolique et la tête sans corps de Yuji dans la main droite.

Sentiment de vide intérieur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant