Chapitre 15

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Point de  vue Charles Leclerc

Monaco, Février 2022,

Dans la vie, tout peut être parfait, on peut s'installer dans une forme de routine qui nous ressource, nous nourrit plutôt que nous ennuie. La routine dans laquelle nous continuâmes de nous enfoncer Noa et moi était presque parfaite. J'adorais, rentrer chez moi et la trouver dans la cuisine un tablier noué savamment autour de ses hanches. Elle dégageait volontairement cet air, de femmes de maison des années cinquante. Ce qu'elle n'était pas. Pas du tout même, et ce malgré les serre-tête qu'elle adorait porter, comme une version modernisée de Brie Vanderkampt. Et si le soir, elle jouait la parfaite femme de maison, la nuit elle était la maitresse de mes rêves les plus ardents. Malgré mon entrainement qui les semaines passantes se faisaient de plus en plus exigeant. Je ne pouvais résister à l'appel de son corps. Elle semblait chanter pour moi, chaque fois m'ensorcelant, et je me noyais en elle, je me perdais en elle, je brulais pour elle. 

Notre attraction semblait se nourrir d'elle-même, plus j'avais envie d'elle, plus elle avait envie de moi, et plus elle avait envie de moi... Un cercle sans fin de désir et de luxure qui me laissait à la fois rassasier et mort de soif.

Parfois, je prenais le temps d'aimer chaque centimètre carré de sa peau, je lui faisais l'amour lentement, avec dévotion et tendresse. D'autres fois, c'était comme un tourbillon de passion qui m'envahissait, je ne pouvais faire autrement que de la prendre violemment comme une pulsion qu'elle seule pouvait apaiser. Et elle m'apaisait.

Le matin, j'avais droit à Noa, juste Noa. Un brin grognon si j'avais le malheur de la réveiller trop tôt, mais surtout solaire et presque insouciante. De bonne humeur, elle sautait sur le lit tout en chantant comme une prière de remerciement au soleil pour cette nouvelle journée. De mauvaise humeur, elle se collait contre moi dans une étreinte qui me donnait envie de ne jamais la lâcher.

Je ne savais pas quelle version je préférais, je savais que j'aimais les deux. J'aimais comme ses humeurs étaient si changeantes, que je sois si facilement en mesure de les changer. Un compliment et elle souriait, me traitant de charmeur, une caresse et le désir enflammait son regard.

Mais la routine, ce n'était pas uniquement une prise d'habitude d'action positive. La routine c'est aussi le maintien de tout ce qu'on ne fait pas, tout ce qu'on ne dit pas, tout ce dont on ne parle pas. Et c'était exactement ce que nous faisons. À la mi-février, je n'avais toujours aucune idée de ce qu'elle ferait quand la nouvelle saison débuterait. À la mi-février, je ne savais toujours pas ce qu'elle faisait quand elle remontait en  précipitation à Paris.

Depuis la première fois, elle l'avait fait deux fois. Trois, si le petit papier rose déposé sur la table contenait ce que je redoutais.

Ces voyages ne me dérangeaient pas, mais j'aurais aimé qu'elle me prévienne en avance, plutôt que de ne le découvrir qu'en rentrant chez moi grâce à un post it rose. Je refusais de lire trop de choses dans ces voyages, je refusais de me faire des films. Elle avait tout quitté à Paris pour être auprès de moi. Alors que je m'apprêtais à disparaitre dans un tour du monde dans quelques semaines. Deux semaines. Je lui devais plus que le simple bénéfice du doute.

Retirant mes baskets, je laissais tomber mon sac de sport sur le sol avant d'attraper le papier :

« J'ai dû remonter rapidement, je serais rentrée avant ton réveil.

Noa »

La soirée allait être très longue, et je détestais ça. Je ne voulais pas être seul.

La Prima DonnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant