Chapitre 57

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Point de vue Noa Nianga.

Août 2022, Monaco

-Je voulais juste voir sa tête quand il s'apercevrait qu'il n'avait plus les vidéos. Pas mon meilleur moment non plus. Je ne suis même pas allée au bout du plan. Je me suis barrée au moment où le serveur apportait les plats. Et pour les trois jours, c'était plutôt deux jours, je ne pus m'empêcher d'ajouter. J'avais juste besoin de recul. D'un peu de temps pour savoir quoi te dire quand on se révérait.

-Du coup, tu sais quoi me dire ?

-La preuve que non, je ne fais que t'agacer depuis le début. Et je pense que toi aussi t'as des choses à me dire.

Je ne pouvais pas l'empêcher de me sentir pris au piège. Comme accusé et encore une fois nous étions tous les deux responsables du fiasco de notre relation. Lui plus que moi, mais j'étais là seule qui tentait d'avancée pour le moment et ce constat me gênait terriblement.

-Donc tu retournes la situation.

-Non je retourne pas la situation. Je veux juste faire remarquer que je ne suis pas la seule responsable de la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.

-Tu penses que je ne le sais pas ? Il s'exclama d'un ton scandalisé. Mais, de nous deux, je suis le seul, qui ai pris le temps de s'excuser. Tout ce qui sort de ta bouche se sont des justifications.

-Ah parce que tu penses que je te dois des excuses ? Et en quel honneur ?

-À tout hasard je dirais parce que tu m'as caché que tu étais marié putain.

Ce fut presque un cri de rage et certainement un cri du cœur qui sortit de sa gorge, qui déclencha des frissons dans tout mon corps.

-J'ai retourné le truc dans tous les sens Noa. À chaque fois, j'en reviens toujours à la même conclusion. Si tu m'avais simplement dit la vérité, on n'en serait pas là aujourd'hui.

-Tu aurais aussi pu juste me faire confiance. Je t'ai dit que ma dernière relation s'était mal terminée.

-Mais merde Noa. Il y'a un monde entre ma dernière relation c'est mal terminée et j'ai fui au milieu de la nuit parce que mon ex me séquestrait.

Des frissons glacés me recouvrirent. Je n'étais pas naïve au point de ne pas m'être doutée que le retournement de position de Charles à Monaco était dû à ce qu'Arthur avait pu lui dire. Je ne m'attendais pas à ce qu'il en sache autant. Il savait et l'idée qu'il sache me faisait mal au cœur. Je refusais qu'il me prenne en pitié. Je n'avais pas besoin qu'on me prenne en pitié. J'avais une famille et des amis qui avaient été des soutiens inestimables quand j'avais eu besoin d'eux. Ma relation avec Clément m'avait laissé des séquelles qu'il m'appartenait de porter seule.

-Comment est-ce que je suis censé prendre le fait qu'Arthur en sache plus que moi de ce qu'il s'est passé avec ton ex hein ?

-Ça n'a rien avoir. Arthur et moi avons une relation qui ne concerne que nous. Et il n'aurait rien dû te dire, je baisais la tête pour cacher mes émotions.

-Oh crois-moi, j'ai bien compris que vous avez en relation qui vous appartient pas ma peine d'enfoncer le clou. Mais tu réalises que s'il ne m'avait pas parlé on ne serait pas ensemble aujourd'hui ?

Son visage avait toujours été si expressif, qu'il était devenu au fil des mois un véritable guide dans la lecture de ses émotions, pour moi qui n'avais jamais été la plus empathique des personnes, des expressions. À cet instant, ses expressions me jouaient de tour, rendant compliquer la lecture de ces émotions. Je pouvais voir la peine sur son visage, mais il y avait quelque chose d'autre dans son regard, que je ne parvenais pas à déterminer, mais qui me retournait l'estomac.

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