Même si nous sommes finis, aime-moi encore...

Chapitre 5: Un déjeuner qui tourne mal

Lorsque la mère de famille se réveilla, une délicieuse odeur de café et de pâtisserie lui sauta au nez.

Un gémissement où se mêlait gourmandise et peine de s'être réveillée lui échappa. Elle s'étira paresseusement, constatant que le drap à ses côtés était froid. Chris avait du se lever plus tôt que d'habitude...

Elle sursauta en entendant trois petits coups discrets claquer contre sa porte.

-Entrez...?

Deux petites têtes pointèrent leurs nez dans l'encadrement de la porte, chacune soutenant le bout d'un plateau sur lequel un déjeuner avait soigneusement été préparé, le tout agrémenté d'une rose rouge délicatement posée sur le dessus.

Une moue attendrie étira les traits de Candice qui tapota le côté du lit pour faire signe à ses deux enfants de venir.

-Allez, venez ici vous deux! Maman voudrait un câlin.

Elle ne leur répéta pas deux fois. Ils se hâtèrent de déposer le plateau au pied du lit et bondirent dans les bras ouverts de leur mère. Cette dernière leur embrassa tendrement le front, frottant au passage leurs chevelures emmêlées.

-Où est Papa?

-Il vient de partir. Commença Cléa. Il n'osait pas te réveiller du coup, dès qu'il a fermé la porte d'entrée, on est venu te donner le plateau comme il l'avait demandé!

-Vraiment? Souffla Candice.

Alors comme ça, lui non-plus n'osait pas affronter sa femme? Ironique lorsque l'on pense qu'elle aussi s'était faite un sang d'ancre hier soir, rien qu'à l'idée de rentrer dans sa propre maison

-Yep! Et même qu'il a dit que c'était romantique la rose et que du coup, il voulait qu'elle soit mise en valeur!

C'était pour ça que Candice n'avait pas hésité à épouser Christ. Même après leurs rares disputes, il trouvait le moyen de se faire pardonner à l'aide de tous petits présents qui faisaient, à eux seuls, une grande différence. Candice ne pouvait jamais y résister.

-Maman? Souffla Néo avec une moue curieuse.

-Oui mon cœur?

-Pourquoi vous vous êtes criés dessus avec Papa hier? Il était très triste...

Cette nouvelle toucha profondément Candice qui ferma brièvement les yeux. Pourquoi s'étaient-ils disputés? En fait, elle ne le savait pas vraiment. Elle ne savait pas vraiment quelle était la véritable raison de leur dispute? Qui était en tord? Aucune idée...

-Disons que lorsque deux adultes font face à de gros sentiments qu'ils ne peuvent pas gérer, ni l'un, ni l'autre, ça part en dispute.

-Et c'était quoi ce gros sentiment? Continua Cléa, sur la même lancée que son frère.

Sur l'instant, Candice se maudit d'avoir inculqué à ses enfants une curiosité naturelle des choses.

-Je crois qu'on a eu peur.

-Peur de quoi? Demandèrent simultanément les jumeaux.

-Ca, les enfants, ce sont des affaires d'adultes. Je peux déjeuner!?

Les deux terreurs acquiescèrent, se déplaçant de sorte à laisser leur mère s'emparer du plateau.

Une fois son petit déjeuner terminé, ses enfants lavés et expédiés à l'école, la femme d'affaires se retrouva seule avec elle même. Plus qu'une heure avant d'aller au boulot...

La jeune femme consulta son reflet dans le miroir. Une phrase du chanteur lui revint en mémoire... Il lui avait dit d'arrêter de jouer les saintes-nitouche... Et hier soir, elle s'était remise en question sur son changement...