THE FUNNY DEAL | 1

𝟎𝟑 | HESS.

HESS,

La vibration de mon téléphone me fait détourner les yeux du plafond de ma chambre plongée dans la pénombre. J'étends mon bras pour tâter le drap et récupère mon téléphone. La luminosité me fait plisser les yeux donc je la diminue avant de lire le message qui m'a été envoyé.

> Numéro inconnu :
Hey, c'est Ella qui m'a passé ton num parce qu'il paraît que t'es bon en maths. On peut discuter ? J'ai besoin d'aide.

> Moi :
Il ne paraît pas, je le suis. Qui est-ce ?

Je ne veux pas paraître arrogant, c'est juste un fait que j'ai appris à accepter car on me le répétait tout le temps.

Mon regard se pose pour la deuxième fois sur l'écran de mon téléphone.

> Numéro inconnu :
Kaïra Hopkins, je crois que tu connais.

Je hausse un sourcil à mi-chemin entre l'étonnement et l'amusement. Son arrogance se matérialise même par messagerie, c'en est effrayant.

Alors comme ça, la petite Hopkins a besoin d'aide en maths et c'est à moi qu'Ella a décidé de coller son amie ? Sur toute une université qui rêverait de trainer avec Hopkins. Juste pour son argent et ses fesses, d'après les rumeurs.

Je suis encore un peu sous le choc, d'abord parce qu'elle m'écrit à deux heures, puis parce que c'est elle.

> Moi :
Connais pas, navré.

Je pourrais bien l'aider, cependant, je n'ai pas le temps, ni la force d'avoir Kaïra sur le dos au risque de me le casser. Il faut dire que sa réputation de donne pas tellement envie de rester dans sa vision panoramique.

Un vrai aimant à problèmes.

- Je peux savoir ce qui t'amuse ?

Je relève lentement mes yeux vers Lloyd qui vient de retirer son éternel casque de musique Apple. Ses yeux sombres sont inquisiteurs, il s'est enfin rendu compte de ma présence. Depuis qu'il est arrivé, il est accroché à l'écran de ma chambre, sur un Call Of Duty. Il fait toujours comme chez lui, effaçant presque ma présence de ma propre chambre.

- Kaïra Hopkins.

Sa répons arrive au même moment et ça me fait serrer les dents.

> De Kaïra :
Alors tu es tout simplement aveugle.

Pour quelqu'un qui veut de l'aide, je la trouve bien culottée de me parler de cette façon. Cela confirme encore plus ce que j'ai eu le temps d'apercevoir en coup de vents lors de ces échanges houleux avec d'autres étudiants ou même Callie, son ennemie jurée.

> Moi :
Ton faciès ne m'intéresse pas.

> De Kaïra :
Quel rabat-joie en plus, alors c'est oui ou non ?

Voilà que par simple messagerie, je me dis directement qu'elle et moi ne pouvons pas partager la même pièce, respirer le même air. Ce sera un déluge. J'ai bien l'impression que comme moi, cette fille n'a aucun tact. Ou elle est consciente de ce qu'elle dit ; mais alors elle joue bien la comédie. Quoiqu'il en soit, je risque de craquer et de l'envoyer se faire foutre au premier dérapage.