17 | HESS.

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HESS,

D'aussi loin que je me souvienne – l'année passée – j'ai toujours vu Callie comme mon idéal.

Je veux dire, de son physique à son comportement irréprochable.

Elle a toutes les caractéristiques qui me plaisent et si je veux être honnête, il fût un temps où elle me plaisait vraiment mais je n'ai jamais eu le cran de dépasser le seuil de "l'amitié" qui nous lie.

Et puis, de toutes les façons, elle n'a pas ce petit truc exceptionnel qui me ferait déplacer des montagnes pour la voir mienne.

Ce que je ne comprends pas.

Là, une tête en dessous de moi, elle me parle mais je n'écoute pas ce qu'elle dit, me demandant plutôt pourquoi je ne fonce pas quand même ou pourquoi sa simple présence à quelques pas de moi ne me fait pas vibrer alors qu'elle rentre dans toutes mes cases.

— Elias te passe le bonjour et le merci, au fait.

Je détourne mon regard de son visage lorsque celui-ci se tourne vers moi. Elle a un petit sourire timide qui me rend mal à l'aise.

Je suis habitué aux sourires espiègles.

— Comment s'est passé son devoir ? demandé-je en pensant à ce gamin qui m'en a fait voir de toutes les couleurs.

— Il a eu dix-neuf sur vingt, on peut dire grâce à toi.

Elias est le petit génie à qui je donnais un coup de main dimanche dernier. Loin de ne pas comprendre son cours, il voulait plutôt savoir pour quelle raison il avait toujours des points en moins quand il justifiait ses réponses avec une formule plus complexe que la simple règle de trois. Il se disait alors que c'était faux alors qu'il tombait toujours sur des bons résultats.

Je n'ai pas su comment lui dire que ce n'est pas faux, juste qu'il est sensé apprendre cette formule dans quelques années et qu'elle est loin d'être adaptée à la grille de correction de son niveau bien que correcte.

Il prépare son entrée en sixième.

— Certainement pas. À lui seul, il le fait.

Elle ricane, mon malaise augmente car un blanc s'installe. Les allées de l'université se vident peu à peu car il est huit heures et que les cours ont commencés pour la plupart.

Si c'était Kaïra, il n'y aurait un blanc comme celui-ci.

Notre conversation est fade, ne rime à rien parce que je ne connais pas assez Callie pour savoir sur quel pieds danser avec elle. Néanmoins, je dois voir le bon côté des choses et essayer de la connaître au lieu de comparer ces mimiques à celles de Kaïra.

Il y a bien un début à toute chose. Et je me convaincs que si mon deal avait été avec elle, au lieu de Kaïra, je penserais sûrement de la même manière.

Je sors de mes pensées lorsqu'un cri strident s'élève dans le couloir. Trop près de moi pour s'agir de quelqu'un d'autre. Mon visage pivote brusquement en direction de Callie et je sens mes yeux s'écarquiller en voyant ses affaires éparpillées parterre.

THE FUNNY DEAL | 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant