𝟐𝟎 | HESS.

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HESS,

Lorsque j'arrive à la maison, mon visage se décompose en remarquant la voiture de Dylan garée.

Pas que sa présence me dérange à ce point mais sa présence n'est jamais naturelle. Sauf à de rares moments où il est assez libre pour rendre visite à maman. sa présence à cette heure du soir signifie repas familial et repas familial signifie que Christopher est de retour de son périple tumultueux en Europe.

Moi qui pensait passer une soirée tranquille et reposante, c'est raté. 

Je soupire longuement et quitte l'habitacle pour rentrer par la porte du garage.

À peine ai-je mis le pied dans la maison, que des voix me parviennent aux oreilles. Des voix dont l'une me fait directement lever les yeux au ciel.

En me dirigeant vers les escaliers pour rejoindre ma chambre, je croise Dylan et maman entrain de rire à gorge déployée. Ils sont assis au salon et sur la table basse, plusieurs sacs de je-ne-sais quelle nouveauté, sont disposés.

Ne voulant pas interrompre leur discussion, je me tourne pour continuer ma marche mais sa voix trop joyeuse me stoppe.

— Mais ça ne serait pas mon petit frère préféré ?

Un rictus agacé déforme les traits de mon visage. J'aimerais lui rappeler que nous sommes demi-frères et non frères, mais je me retiens car ça ne plaira sûrement pas à ma mère de m'entendre mettre cette distance volontairement. Elle qui s'est battue à nous élever sans distinction.

La mère de Dylan n'a pas eu de chance et s'est retrouvée dans l'au-delà à sa naissance même. À l'époque, Christopher avait vingt-deux ans et était fou amoureux d'elle. Cette perte l'a affecté et l'affecte toujours assez malgré sa rencontre avec ma mère. Après tout, on n'oublie jamais vraiment son premier amour, chose que ma mère comprend.

— Ne serait-ce pas mon grand frère préféré ?

— En chair et en os. Tu veux un autographe ? ironise t-il.

J'aime Dylan mais son arrogance m'agace plus que tout. Enfin, l'arrogance qu'il déploie devant ses fans parce qu'ici, c'est une tout autre personne. Un mec au grand cœur. Sauf là tout de suite.

— Oh, s'exclame ma mère, coucou mon fils. Approche pour voir ce que Dylan a fait.

— Je suis fatigué, j'ai besoin de dormir. Je pourrais voir plus tard ?

Elle fait une moue déçue et ça me fait grimacer de la voir faire cette tête.

Ah, ce n'est que quelques minutes. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour voir ma mère sourire ?

Je m'approche d'eux et prends place à côté de ma mère dont le visage s'est illuminé lorsqu'elle m'a vu céder.

Elle tire sur un sac et en sort une boite noire dont le logo de la marque me fait directement pincer les lèvres : Gucci. Elle l'ouvre et en sors un body rose pâle vraiment minuscule et j'arque un sourcil perplexe. 

— On ne connait pas encore sa taille, ni son sexe, qu'il s'est permis de faire une dépense aussi exorbitante, m'informe t-elle les yeux écarquillés.

Mais le comment et le pourquoi il dépense son argent ne m'intéresse pas là tout de suite.

— C'est une fille ?

Elle repositionne le vêtement dans son carton en esquissant un sourire qui dit tout et rien en même temps. Puis elle finit par hausser les épaules. 

THE FUNNY DEAL | 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant