Chapitre 36

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April


Je suis tombée. Est-ce que les quatre tours y étaient ? Je n'ai pas pu compter. La musique est coupée et mon programme terminé. Pourquoi personne n'applaudît ? J'ai échoué. Finalement je n'y suis pas arrivée. Les larmes me montent aux yeux. Je refuse de pleurer ici. Pas maintenant, pas devant tous ces gens. Puis soudain, le silence est brisé. Cela part de la gauche des gradins et s'étend rapidement vers la droite. Des applaudissements. Pleins d'applaudissements. Des gens se lèvent, d'autres sifflent, acclament. Qui est-ce qu'ils acclament ? Je regarde à droite, puis à gauche ne sachant plus trop où je suis. Moi. C'est moi qu'ils acclament. J'ai réussi... j'ai réussi ! Je porte ma main à mes yeux pour essuyer les larmes que je n'ai pu réprimer. August, tu crois que je suis parvenue à les marquer ? August ! Il faut que je le rejoigne. Je parcours l'assemblée dur regard et semble apercevoir quelqu'un traverser les rangées de gens à toute vitesse.
August ?
Impossible. Et pourtant...
Mes jambes hurlent de douleur. Il me faut faire un effort incommensurablement pour parvenir à les faire bouger. Tout mon corps me hurle de ne pas faire un pas de plus. Mais je continu. Mes battements de cœur jouent du tam-tam dans mon crâne. Ma vue se trouble. J'ai l'impression d'avancer si lentement. Trop lentement. Je parviens finalement aux portes du vestiaire et prends appuie sur ces dernières quelques secondes. Quand je veux finalement me remettre en marche mon corps refuse de me répondre. Je ne peux plus bouger.
Non.
Pas maintenant.
Pas ici.
Pas avant que...
Je pousse de toutes mes forces contre les portes et bascule lorsque ces dernières s'ouvrent. Je n'arrive pas à retrouver mon équilibre et tombe lourdement sur le sol. Les gens autour accourent et me disent des choses que je ne comprends pas. J'essaye de me relever, en vain.

August.

August.

August.

August.

Je veux voir August.

« April ! »

Une voix lointaine me parvient.
Qui m'appelle aussi chaleureusement ?

« April ! »

C'est la dernière chose que j'entends. Mes yeux se ferment. Il n'y a plus aucun bruit.

Il fait noir.

August et AprilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant