Au lendemain de son arrivée dans la demeure du Comte de Cornouaille, Honorine a été de suite sollicitée pour les essayages de sa robe de mariée ainsi que pour les futilités que la gouvernante a expliqué, telles que "les devoirs d'une Comtesse", "Comment s'occuper de sa maison", "subvenir aux besoins de son époux peu importe son état"...
Des "conseils" si peu recommandables qu'Honorine se contentait d'hocher la tête.Après cette journée fatigante, elle se mit en chemin pour rejoindre ses parents dans la Grande Salle, où le Comte les avaient conviés. La jeune femme angoissait à l'idée de rencontrer son futur bourreau pour la première fois et la froideur de ses parents ne l'aidait guère.
Lorsque le Comte fit enfin son entrée, les femmes d'Outremont le salua d'une révérence tandis que l'homme de la famille serrait la main de leur hôte. Ce n'est qu'après de brefs commodités de politesse que Joseph, Comte de Cornouaille, se préoccupait d'Honorine, qui était encore agenouillée en révérence.
Il relevait le menton de la jeune femme d'une poignée si brute qu'elle en crispa son visage de douleur, ce qui paraissait le satisfaire d'une étrange manière.
Il lui ordonna de se relever, ce qu'elle fit aussitôt.- Docile.
- Nous l'avons bien élevée pour qu'elle vous plaise.
- À voir si elle saura se tenir en société et en intimité. Il me la faut obéissante, ou elle subira de lourdes conséquences.
- Cela va de soi, votre grâce. Ma fille est sage, elle ne brille pas de son intelligence et c'est ce qui fait qu'elle vous enfantera un héritier autant que vous le désireriez.Ces paroles venant du père d'Honorine lui brisait le cœur, montrant le peu d'amour qu'il lui portait. Le Comte avait l'air on ne peut plus heureux, quant à lui, de ce qu'il venait d'entendre. Il saisit fermement le cou de la jeune femme pour la relever, la forçant à se crisper pour ne pas que la force de cet homme lui brise la nuque. Il la regardait dans les yeux avec un regard glacial, et Honorine y voyait une pointe de luxure si terrifiante qu'elle voulait s'enfuir au plus loin possible. Mais le cou empoigné, la seule chose qu'elle ait pu faire en cet instant, était d'espérer qu'il attende leur nuit de noce pour lui faire subir ce qu'il désirait tant.
Le Comte quitta la jeune femme et ses parents lorsque son secrétaire l'averti que sa famille était arrivée, arrivant en avance pour être les premiers au mariage qui aura lieu d'ici quelques heures. La mère d'Honorine se tourna vers sa fille, lui assénant une claque si forte qu'elle en bascula en arrière, tombant au sol.- Comportes-toi mieux que ça, traînée ! Qu'il te violente, te frappe ou te viol, tu dois lui sourire voir même le remercier qu'il t'offre un si bel avenir. Tu es ingrate, nous n'avons plus qu'à espérer qu'il ne te tue pas avant d'avoir eu un héritier.
Honorine fondu en larmes lorsque ses parents quittèrent eux aussi la pièce, laissant ses sanglots résonner dans cette immense salle froide.
Elle devait reprendre ses esprits, car si les paroles de sa mère lui avaient bien appris une chose, c'était de survivre. Elle trouverait bien un jour le moyen d'échapper au Comte.
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Honorine
Romance1850, en France. Honorine était née dans le but de sauver sa famille de la faillite, promue à un mariage dépourvu d'amour et de tendresse avec un vieil ami de son père. Mais jamais elle n'aurait pu penser que ce mariage sombre allait amener dans sa...