Adam

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        Je suis entré dans la salle ; il était là, au fond. Je suis allé m'asseoir à la deuxième rangée, juste à coté de Clémence, ma voisine de table.

" T'es encore en retard Paul, m'as t'elle chuchoté.

Le prof a commencé le cours.

- Aujourd'hui nous allons débuter un nouveau chapitre sur les fonctions dérivées.

        Il nous a distribué le cours et a commencé à lire la première feuille. Je n'écoutais pas le cours, mon esprit était tourné vers le fond de la classe et Adam. Je ne pouvais pas me retourner et je ne savais pas si il me regardait. J'espérais secrètement mais je savais aussi que c'était impossible ; il avait une petite amie.

        A la fin du cours, le prof nous a donné les devoirs pour le jeudi. Je ne les ai pas notés et j'ai rangé mes affaires pour sortir. En sortant, j'ai sentis quelque chose me frôler, je me suis retourné.

"- Excuse-moi, a dit Adam.

- Ce n'est pas grave, ai-je répondu."

        Il s'est éloigné et je suis resté là. En six mois, il ne m'avait parlé que deux fois. Une fois pour me demander de l'aider et une autre fois pour m'emprunter un livre d'histoire. C'était donc ma troisième fois qu'il me parlait ; et cette fois pour s'excuser. J'étais l'homme le plus heureux du monde.

        Au cours d'après, j'étais placé juste derrière lui, j'avais la vue dégagée sur sa nuque pâle et sur son dos musclé. Je ne me lassais pas de contempler son cou. Il été admirablement bien musclé et son T-shirt retombant sur ses épaules les mettaient encore plus en valeur. Mes yeux se baladaient entre ses épaules et ses cheveux. J'aurais tout donné pour connaître l'odeur probablement enivrante de sa masse capillaire noire impeccablement coiffée. A force de le contemple, j'en avais presque oublié de copier mon cours.

        A la fin, le professeur nous informa d'un possible contrôle d'Histoire. Je n'avais rien suivi depuis plusieurs semaines. J'ai poussé un soupire d'énervement ; Adam s'est alors retourné et m'a fixé du regard. Je crois que j'ai rougis. Il m'a sourit.

        Quand je suis sorti de la salle, Adam m'a accosté.

"Tu n'as pas suivi le cours toi aussi, m'a-t-il demandé.

-Heu... Non, lui ai-je répondu affreusement gêné.

-On va galérer pour le contrôle.

-Oui. "

        Je me suis ensuite enfui sans écouter sa réponse. Je me sentais de plus en plus gêné de lui parler. C'était une situation assez paradoxale : j'avais toujours rêve de soutenir une concertation de plus de deux phrases avec lui mais dès qu'il m'avait accosté, j'avais sentis mon cœur s'emballer et le sang monter à mes joues. Je me sentais mal et j'avais besoin d'aller me calmer dans les toilettes, là où personne ne me dérangerait. Je suis descendu au premier étage et je suis entré dans les toilettes. L'odeur était nauséabonde mais je n'y prêterai pas attention ; j'avais besoin de me recoiffer, de me regarder dans un miroir et de me dire : Aller, reprends-toi. Tu n'as rien dit de travers.

        Quand je suis rentré chez moi, je me suis directement jette sur mon lit pour pleurer. Je venais de craquer ; c'était trop dur d'être dans la même classe que la personne que j'aimais en secret mais qui ne le savait pas. Je suis resté sur mon lit à pleurer deux heures ; je n'avais envie de rien faire, et encore moins de travailler. Après avoir vidé toutes les larmes de mon corps, je me suis endormi.

N'oublie pas que je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant