Victor

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« Quelle que soit la raison ou la peur, il faudra la dépasser. »
Anthony Robbins

  J’ai préféré m’éloigner avant de la prendre sauvagement dans le salon. Sachant que la chambre de ma mère y fait face, j’ai pas très envie qu’elle nous surprenne. Cette fille est un appel à la luxure. Tout en elle me plait.

  C’est pour dire les filles que je vois chaque soir dans la boite ou je travaille n’ont pas de saveurs à côté de Katell. Avant j’arrivais à trouver une nana quelquefois à la fin de mes heures de boulot que j’accompagnais chez elle. Mais depuis qu’elle a fait irruption dans ma vie, je ne regarde plus les filles. Elles me semblent fadent, insipides, sans attraits. Par contre Katell m’inspire.

  Notre alchimie est puissante, quand je suis dans une pièce et qu’elle y rentre je le sais aussitôt, la chair de poule me gagne. Je la cherche souvent du regard, je la provoque parfois devant ma mère par de subtils pics qu’elle et moi sommes seules à comprendre juste par plaisir de la voir rougir.

  Plus le temps passe, plus elle s’infiltre en moi. Je ne sais pas ce qu’elle ressent, je ne lui ai parlé de rien non plus de mon côté, mais je sais que cette fille pourrait bien faire des ravages. Elle s’est introduite dans ma tête, je suis incapable de ne pas la toucher quand elle est près de moi. Sa peau m’appelle. Un élancement dans mon cœur se fait quand je pense qu’elle partira quand ma mère le sera aussi.

  Je me retrouverai alors seul !

SEUL !

  Un mot, quatre lettres qui me terrifient.

  Je n’ai pas réfléchi au « après » et je ne veux pas. Je ferais face au moment venu. La peur de l’avenir me ronge. Alors pour pallier à tout ça je me noie dans la seule personne qui est capable de m’aider Katell.

  Cette femme au cœur d’or.

  Elle soigne les blessures cachées au plus profond de mon âme sans le savoir. Elle panse la plaie béante qui se creuse chaque jour un peu plus quand je regarde ma mère qui faiblit.

  Mon roc, mon phare, mon pilier se fissure. Je le vois à son visage qui se fane, son corps qui maigrit, son appétit de moineau, la fatigue qui la cueille à peine lever. Ses forces la quittent, la pâleur la gagne, le froid s’infiltre dans ses veines.

  Mais elle sourit. Elle se bat à chaque instant bien que la maladie soit plus forte qu’elle. Elle passe du temps avec nous, Katell lui lit toujours des histoires même quand elle dort. J’ai vu que la jolie blonde prenait encore plus de temps pour ma mère. Elle reste auprès d’elle, lui caressant la main. Elles se parlent beaucoup, elles rient très souvent. Quand je les entends, cela me donne un espoir, un petit bonheur dans la vie qui défile comme un train lancé à grande vitesse. Je voudrais stopper ce TGV, mais j’en suis incapable.

  Je suis en train de me préparer un café quand on sonne à la porte. Je vais ouvrir et recule face à un énorme bouquet de roses rouges qui se loge dans mon visage. Je ne vois pas la personne qui le porte, mais j’aperçois des chaussures vernies ainsi qu’un pantalon de costume sous l’opulence de la gerbe.

  Lorsque les fleurs disparaissent de ma vue, le visage d’un homme apparait et se fige lorsqu’il me voit.

— Bonjour, je souhaiterais voir Katell, lance le gringalet qui me fait face.

  Il me détaille des hauts en bas et je déteste ça. J’ai l’impression de passer sous les rayons X.

— Vous êtes ?
— Son petit ami, Clément, répond – il avec concupiscence.

  J’explose de rire sous les yeux éberlués du soi-disant mec de Katell. Je connais leur histoire, elle me l’a raconté un soir alors que nous étions couchés tous les deux dans son lit après nos ébats. C’est le fameux organisateur d’orgie. Le gars n’a aucun scrupule à se présenter chez moi comme si de rien n’était. Ça fait déjà plusieurs semaines que Katell vit chez nous et il ne se présente qu’aujourd’hui, la bouche en cœur.

  J’appelle Katell à la volée. Elle arrive du salon en souriant, une démarche chaloupée qui me fait durcir instantanément. Elle ne voit pas qui est derrière la porte, car celle-ci lui cache la vue.
— Oui ?

  Je m’approche d’elle et lui glisse à l’oreille :

— Tu as de la visite Tigresse.

  Je disparais dans la cuisine pour la laisser découvrir seule qui se présente pour elle. Je m’assois sur l’ilot central pour écouter leur conversation. On ne sait jamais…





















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SAVE US [Terminé  ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant