Neuvième chapitre (PABLO)

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Après ma petite discussion avec Pedri, j'appelle un taxi pour rentrer à la maison. Je n'avais aucune envie de faire le trajet avec lui et Cara, je préférais réfléchir à la situation pour mieux réagir.
Évidemment, une simple discussion entre elle et moi serait approprié, pour discuter du passé, du présent et du futur. Mais je ne sais pas si j'en suis capable aussi tôt, et elle aussi. Le fait est que nous allons vivre ensemble, alors il faudrait mettre un terme à tout ça au plus vite.
Seulement, je ne sais pas ce que je veux. Pendant des années, j'ai affreusement mal vécu notre séparation forcée et j'ai finalement réussi à tirer un trait sur tout ça. Mais quand je l'ai vu tout à l'heure, elle n'avait plus rien de la Cara de mon enfance. C'était une femme. Une femme magnifique. Et tout les sentiments que j'éprouvais pour elle était remontés à la surface. Mais à présent, je la désirais avec force.
Chaque minuscule contact que nous avions eu pendant l'examen m'avais fait frissonné, et j'ai du lutter contre moi même pour ne pas l'attraper ici et maintenant, et l'embrasser à en perdre la raison.
C'était une obsession.
Depuis la seconde où je l'ai vu. Je ne voulais qu'elle.
Et au plus profond de moi-même, je savais que je n'avais toujours voulu qu'elle.
~
20minutes plus tard, le taxi me déposa devant la maison. Pas de trace de la Mini Cooper verte, la voie est libre.
En rentrant, je balance mon sac de sport dans l'entrée et je grimpe les marches 4 par 4 pour rejoindre l'étage. Au moment où j'arrive sur le palier, Cara sors de la chambre de Sacha, en serviette, pour rejoindre sa chambre. Lorsqu'elle me voit, elle réprime un petit sursaut et resserre sa serviette contre sa poitrine, ce qui a pour effet de faire remonter légèrement encore la serviette le long de ses cuisses.
Bordel je vais devenir fou.
La cohabitation s'annonce bien plus difficile que ce je pensais. Il est évident que nous n'étions plus des enfants, et que tout allait être bien différent.
Mon attention se fixa sur une goutte d'eau qui glissait sur son corps. D'abord son cou, sa clavicule, avant de disparaître sur sa poitrine, sous la serviette.
- Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-elle tout à coup.
- J'habite ici Cara. Toi qu'est-ce tu fais là ? demandais-je dénué de toute émotion.
- J'habite ici aussi désormais, me répond-elle droit dans les yeux.
Je ne répond rien, occupé à la contempler. Cara était de retour dans ma vie et pour de bon. Elle était même à moitié nue dans mon couloir. Un sourire s'installa lentement sur mon visage en pensant à tout ce qu'on pourrait découvrir ensemble si elle décidait de ne pas faire sa tête de mule entêtée, à me faire la guerre comme si c'était moi qui avait mal agit quelques année auparavant. Je réalise à ce moment là que personne n'est fautif, et qu'on ferait mieux de parler pour repartir à zéro. Il est clair que je la veux. Elle est personne d'autre.
- PABLO TU M'ÉCOUTE PUTAIN !
Le cri de Cara me sorti de ma rêverie.
- Cara il faut qu'on...
Mais déjà elle a rejoint sa chambre au pas de course, et me claque la porte au nez.
- parle... finissais-je dans un souffle.
~
Après une bonne douche brûlante pour décompresser des retrouvailles, je descend dans le salon pour jouer à la play. Je lance un Fifa (évidemment), et me lance un match avec la sélection espagnole.
Au bout de 10/15min, alors que j'ai gagné mon match avec un majestueux 6/2 contre l'Italie, je m'apprête à relancer un match contre l'Allemagne quand j'entends du bruit dans les escalier. Je n'y prête pas attention et commence mon match.
Du coin de l'œil je vois Cara commencer à cuisiner quelque chose dans la cuisine.
- Tu cuisine quoi ? Je lui demande. Je meurs de faim.
Je la vois hésiter un moment avant de lancer.
- On va jouer à ça combien de temps ?
Désorienté, je fronce les sourcils.
- Jouer à quoi au juste ?
- Jouer à se dire des banalités, à faire comme si de rien était.
Je coupe Fifa et vais m'installer à côté d'elle à l'îlot central de la cuisine. J'en profite pour jeter un œil à ce qu'elle est en train de préparer : des pâtes à la sauce tomates avec des boulettes de viande.
- De quoi tu voudrait qu'on parle alors ?
Elle ne répond rien, soudain très concentrée sur la cuisson de la viande. Enfin, elle plonge son regard dans le mien.
- J'attends juste des explications, car je n'ai pas compris et je ne comprends toujours pas.
Je ne lâche pas son regard.
- Tu ne comprends pas quoi ?
- Pourquoi tu n'est pas resté ? me dit-elle tout à coup.
- Pourquoi tu es partie ? je rétorque.
Je commençais à comprendre le problème.
- Je ne suis jamais partie, dit-elle doucement en secouant la tête.
- Bon laisse-tomber c'était pas une bonne idée... continue-t-elle.
- Si Cara. Il faut qu'on parle, qu'on soit honnête. Si on veut repartir sur de nouvelle bases et espérer...
- Espérer quoi ?
- Toi. Et moi. C'est ce que je veux. Je l'ai su dès que je t'ai revue.
Elle reste muette devant moi.
- Tu es parti. Pourquoi tu me dis ça maintenant. Si tu étais resté nous serions ensemble depuis toujours.
Elle se concentre à nouveau sur la préparation de son plat. Je ne dis rien non plus, le temps que l'on digère l'un et l'autre ce qu'on vient de se dire.
- Je ne sais pas si j'en suis encore capable... reprend-elle soudain en levant les yeux vers moi.
Mais je n'étais plus assis. J'étais debout, devant elle. Je me rapproche encore doucement. Nous étions à présent très proche. Trop proche. Elle sentais merveilleusement bon.
Elle avait les yeux levés vers les miens et les miens dans les siens.
Elle avala sa salive. Je regardais sa bouche. Ses lèvres était roses et pleines. Elles étaient parfaite. Je voulais savoir quel goût elles avaient. La tension et l'envie étaient insoutenable.
Mais ce n'étais pas le moment et j'étais bien décidé à jouer avec elle.
Je me pencha alors encore plus prêt pour combler le peu d'espace qui nous séparait encore, et approcha ma bouche de son oreille :
- alors docteur, je ne vous fait donc plus aucun effet ?
Je place délicatement la main au creux de ses reins pour la coller contre moi. Je vois qu'elle frisonne. Je rigole doucement à son oreille.
Le bruit de la serrure dans la porte nous fait réagir.
Je l'embrasse sur la joue et la libère. Alors qu'elle reste plantée là, je retourne m'assoir sur le canapé et reprend mon match.
La partie ne fait que commencer.

Para siempre (toi pour toujours) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant