Para siempre (toi pour toujours)

Onzième chapitre (PABLO)

- WoW mec, tu m'écoutes ?
Je me retourne brusquement vers mon interlocuteur.
- La piscine est incroyable vraiment ! d'ailleurs...
Mais je n'écoute déjà plus, trop occupé à contempler Cara dans cet accoutrement. Depuis qu'elle est sortie de la maison, je n'arrive pas à regarder autre chose qu'elle.
- Putain Pablo t'es chiant ! S'énerve Alejandro.
- Pardon mec ! Pardon, pardon ! Tu disais ? Désolé j'avais la tête ailleurs, tu sais avec le match d'après-demain...
- Arrêtes mec. Je sais très bien ce qui te prends la tête et ce n'est certainement pas le match, me dit-il avec un regard complice. On a tous remarqué que tu semble un peu à fleur de peau depuis que... il marque une pause, semble hésiter, puis finit par dire : depuis qu'une certaine neuro-psychologue a fait son entrée dans l'équipe. Pour s'occuper de toi en plus.
J'ai un petit rire nerveux.
- Je vois pas de quoi tu parles mec, répondis-je finalement.
- Ah bon ? Donc ça t'es égal si je te dis que Ansu viens de rejoindre Cara dans l'eau ?
Je me retournes brusquement vers la piscine, mais il n'y a toujours que Cara dans l'eau, en train de faire la planche.
- C'est bien ce que je pensais, lâche Alejandro dans un rire.
Je le fusille du regard, il se lève en claquant un bisous dans le vent, histoire de bien se foutre de ma gueule, et part. Je me retourne pour jeter un œil à Cara mais elle me regarde déjà. Nos regards restent figés l'un dans l'autre pendant quelques secondes qui semblent mettre des heures à s'écouler, puis enfin, je me décide.
Elle veut jouer ? Jouons.
Je me lève et passe lentement mon t-shirt au dessus de ma tête, sans la lâcher des yeux une seconde. Je plonge dans l'eau glacée qui me revigore, et remonte à la surface à seulement quelques centimètre d'elle.
- Bonsoir, dis-je doucement.
- Bonsoir Pablo, me répond-elle en penchant sa tête sur le coté avec un regard innocent.
Elle va me rendre fou et elle le sait.
- T'en a mis du temps, reprend-elle. J'ai failli sortir de la piscine pour aller boire des coups avec Ansu ; ou Alejandro ? Je ne sais pas, ils ont tout les deux l'air charmant ! Tu pourrais me les présenter ?
- Je suis là maintenant docteur, dis-je en rigolant. Personne n'ira boire des coups avec qui-que-ce-soit ce soir, n'est-ce pas ? Je réponds avec un sourire charmant.
- Ce soir ? Ça me laisse pleins d'autres soirs pour le faire alors, dit-elle en haussant légèrement les sourcils.
Je m'approche de son oreille, puis lentement je lui susurre :
- Après ce soir tu n'auras plus envie de boire des verres avec personne à part moi.
- À bon ? J'aimerais bien voir ça, me répond-elle en me regardant droit dans les yeux.
Je m'avance encore plus prêt d'elle, elle recule, mais son dos heurte le mur de la piscine. Je rigole doucement, et elle me fixe toujours avec son regard insolent. Mon regard glisse doucement vers ses lèvres, entrouvertes, roses, elles n'attendent plus que moi. Je m'approche encore plus pour combler le peu d'espace qui nous sépare, mais je prends mon temps pour poser mes lèvres sur les siennes...
- Tu vas finir par m'embrasser ou tu...
Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase car je presse violemment ma bouche contre la sienne. Elle est délicieuse. Ses lèvres sont douces et généreuses. Je l'embrasse avec force quand je sens sa bouche s'étirer en un long sourire. Je rompt le contact de nos lèvres, mais garde mon front coller au sien. Elle a les yeux levés vers moi et son visage est illuminé par son sourire. Qu'est-ce qu'elle est belle bordel elle va me rendre dingue, si je ne le suis pas déjà.
Quelle question, je suis fou d'elle depuis toujours. Je suis fou de ses yeux, fou de son sourire, fou de son corps, fou de sa répartie et de son intelligence, je suis fou d'elle.
- T'avais raison, me dit-elle soudainement.
- J'ai toujours raison docteur, alors sois un peu plus précise je t'en pris.
- Je n'ai pas envie de boire des verres avec quelqu'un d'autre que toi, répond-elle.
Elle s'approche ensuite de mon oreille :
- Mais c'était déjà le cas avant que tu m'embrasse Gavira...
Gavira.
L'entendre prononcer mon nom complet et pas seulement son diminutif, Gavi, par lequel tout le monde m'appelle, le rend encore plus spécial. Cette fois, c'est mon visage qui se fend d'un large sourire quand je plonge la tête vers elle pour l'embrasser à nouveau. Plus fort, plus longtemps, plus passionnément, plus tout.
Elle rompt notre baiser et me dit :
- Je pense toujours que nous devrions avoir une conversation à propos de ce qui s'est passé, de ce qui se passe et ce qu'il risque de se passer.
- D'accord, mais embrasse moi encore s'il-te-plaît...
Et on s'embrasse encore.
~
Je me réveille en sursaut en entendant l'affreuse sonnerie de mon réveil. Je tape violemment l'écran de mon iPhone pour faire taire cette horreur, et je ferme les yeux encore cinq petites minutes...
~
- Putain Pablo ! On a entraînement dans 30 minutes et t'es toujours au lit ? On a match demain mec debout !
La pièce s'emplit de lumière d'un seul coup : Pedri vient d'ouvrir les volets. Il ressort de la pièce mais je l'entends toujours crier. Je me retourne pour chopper mon téléphone : 12H27. Putain mes cinq minutes de sommeil supplémentaire se sont transformées en presque trois heures.
Je sors précipitamment du lit, et file sous la douche. Lorsque je sors de la salle de bain, simplement vêtu d'une serviette autour de la taille, je tombe nez-à-nez avec Cara, assise sagement sur mon lit.
- Putain qu'est-ce-que tu fais là ? M'écriais-je.
- Je voulais qu'on parle d'hier. Mais je crois que je tombe au mauvais moment, me dit Cara.
- Ouais désolé, je ne me suis pas réveillé, donc je suis à la bourre pour l'entraînement. Je dois être prêt dans...
Je jette un œil à mon iPhone : 12H34.
- Dans 6 minutes très exactement sinon Pedri va me tuer.
- Alors tu ferai mieux de te dépêcher, dit-elle avec un petit sourire. Je vous rejoindrais au stade vers 17h pour ton checking d'avant-match avec Ronald.
- Ah oui c'est vrai. Bon je voudrais pas te mettre à la porte mais je dois finir de me préparer Cara.
- Oui oui pardon pardon. On va manger un bout après ? Pour discuter.
- Oui si tu veux. Maintenant dehors !
Elle sort de la pièce rapidement tandis que je finis de me préparer.