Sixième chapitre (CARA)

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Dans le rush de cette mâtinée pleines de révélations je n'ai même pas pris la peine de regarder l'heure. 13h08 : ah oui quand même. Je demande rapidement à Pedri à quelle heure doit-on être au stade pour la visite médicale.
- 14h30
- Ça marche ! Je vais me doucher alors.
- Soit prête pour 14h00 me prévient-t-il.
- ok ok
C'est fou de se dire que je m'entends si bien avec lui alors que 24h auparavant je ne le connaissais pas.
Je quitte la cuisine, emprunte le grand escalier de fer-forgé de la maison, qui conduit au couloir de l'étage.
Je n'avais pas encore eu le temps, et je n'avais pas vraiment pris la peine non plus, d'observer le couloir de plus prêt. Je pensais y trouver trois portes mais j'en compte finalement une quatrième. Celle du fond : la chambre de Pedri, la mienne à droite et en face celle de sa sœur. Mais à côté de ma chambre, enfin de la chambre d'amis que j'ai occupée pour la nuit, il y a une quatrième porte. Une porte qui n'est sans doute pas une salle de bain car sinon Pedri ne m'aurait pas dit d'utiliser celle de sa sœur... Je ne devrait pas m'occuper de cette chambre supplémentaire, ça ne me regarde pas après tout. Mais quelque chose me pousse à jeter un œil, et puis d'ici une heure j'aurais définitivement quitter cette maison alors...
Je m'approche de la porte à pas feutrés, prends la poignée et la pousse délicatement pour ouvrir la chambre. Je tombe alors sur une chambre de la même taille et configuration que la mienne mais avec une salle de bain en plus. La chambre est de toute évidence habitée, car il y a des vêtements partout... des maillots de foot. J'en prends un délicatement et le tend devant moi. C'est un maillot du FCBarcelone floqué "30 GAVI". C'est au moment où le bruit de l'eau s'arrête que je réalise que quelqu'un était sous la douche. Je lâche précipitamment le maillot par terre et court dans la chambre de la sœur de Pedri, en m'y enfermant à double tour.
J'entends des pas dans le couloir puis une voix masculine crier :
- EL PEDRITO ! QU'EST-CE QUE TU FOU DANS MA CHAMBRE PENDANT QUE JE ME DOUCHE ? T'AS CHANGÉ DE BORD OU?
Sans réponse, les pas s'éloignent, et j'entends une porte claquer puis le bruit d'un verrou. Super.
J'attends quelques minutes sans bouger puis consulte l'heure sur mon iPhone : 13h34
Et merde.
Malgré tout c'est pas comme si j'avais bcp d'affaire à remballer. Je file alors sous la douche et me lave rapidement avant de choisir une tenue de sport du barca dans le placard. Il était évidemment floqué Pedri.
Lorsque je descend rejoindre Pedri, il est 13h58 : je suis parfaitement à l'heure.
- Prête ? Me demande-t-il.
Je lui répond par un signe de tête.
Avant de quitter la maison, je lui demande tout de même :
- Tu as aussi un frère qui vit ici ?
- euh oui j'ai un frère mais non, il ne vit pas ici. Je ne le vois pas souvent. Pourquoi ?
Je fronce les sourcils sans comprendre.
- C'est qui le mec qui vit dans la chambre à côté de la mienne.
- À côté de la chambre d'ami tu veux dire ?
Je suis mal à l'aise par cette manière de me rappeler que ce n'est pas ma chambre.
- euh oui tu m'as comprise, répondis-je gênée.
Il éclate de rire.
- Je rigole Cara je dis ça pour t'embêter !! Tu peux d'ailleurs rester autant que tu le souhaite, me dit-il avec un sourire chaleureux.
- et le garçon de la chambre d'à côté, ton voisin, en quelque sorte, c'est Pablo.
- Pablo Gavi, chuchotais-je, plus pour moi même que pour Pedri.
- Oui Pablo Gavi. C'est un de mes coéquipier avec qui je suis devenu très ami. D'habitude on fait le trajet ensemble, mais il avait une course à faire aujourd'hui. Tu le rencontreras tout à l'heure.
- ok je vois, je me détourne, ne prêtant plus trop attention à ce que Pedri dit alors que...
- On a décidé de faire une colloc quand il est arrivé à Barcelone... toute sa famille et ses amis étaient toujours à Séville...
~
Il est 14h32 quand nous arrivons au centre d'entraînement du barca. Même si je n'avais pas vu mon oncle depuis un long moment, je le reconnaîtrais entre mille.
-Tío !
-Mi Maravilla !
Je cours vers lui comme quand j'avais 10ans et il me serre fort dans ses bras.
- Comme tu m'as manqué, me dit-il.
- Moi aussi tu m'as manqué, lui dis-je sentant les larmes montées.
- Bon Cara je vais te présenter aux joueurs que tu suivras jusqu'à la fin de la saison comme convenu. Ensuite je te présenterais au reste de l'équipe médicale, et t'expliquerais un peu les différentes tâches que tu aura à accomplir pendant que les garçons s'entraînent.
Je hoche la tête et le suis sur la pelouse. Il n'a pas besoin d'appeler ses joueurs qu'ils sont déjà rassemblés autour de nous. Je ne suis pas très à l'aise à vrai dire. Être là nouvelle d'une équipe déjà si soudée, ce n'est pas chose facile. Cependant Pedri doit constater mon malaise parce qu'il m'adresse un petit sourire d'encouragement.
Mon oncle se met alors à parler, je ne comprends pas tout ce qu'il dit mais ça ne me regarde  pas vraiment alors... je baisse les yeux sur mes baskets quand j'entends mon oncle commencer à me présenter à son équipe.
- Je vous présente donc Cara ! Ma nièce et votre neuro-psychologue pour la fin de la saison.
Il se tourne ensuite vers moi :
- Cara voici Ansu Fati, Pedri que tu connais déjà, Lewandowsky...
Je me perds dans tous ces noms et tout ces visages, mais je répète Frenkie, dont m'a parlé Mikkie hier, et Raphina chez qui la soirée a eu lieu. Pour les autres il me faudra un peu de temps pour les reconnaître.
- ... et enfin Pablo Torre, à ne pas confondre avec Ferran Torres ! blague mon oncle.
Je rigole sans comprendre la blague puisque je n'ai rien écouté de ce qu'il m'a dit trop occupée à chercher le fameux Pablo. Sauf qu'il n'est pas là.
- Où est Pablo ? demandais-je, un peu désorientée.
Toute l'équipe se met à rire.
- J'en connaît une qu'à fait du repérage, dit l'un.
- C'était sûr de toute façon, dit un autre.
-Pablo... notre vrai chouchou des nanas, ricane le suivant. Je le reconnais. Enfin je crois. C'est Ansu Fati.
Mal à l'aise car je ne comprends pas leurs remarque, je baisse la tête et fixe mes chaussures. Mon oncle qui le remarque de suite mais fin à la cohue.
- Le prochain qui se moque de ma nièce passera les 5 prochains match sur le banc c'est clair !
Les joueurs se dispersent alors sur le terrain en ricanant doucement.
Je me tourne vers mon oncle :
- J'espère que se sera moins pire avec le staff médical !
- Mais oui mí maravilla ne t'inquiète pas.
~
Après m'avoir présenté au staff médical dont la moyenne d'âge est de 45ans, il me présenta une petite pièce. Je compris immédiatement que ce serait mon cabinet. Je reconnaît instantanément les différentes machines, nécessaire pour établir mes diagnostics. Mais ici c'est différent. J'ai écouter attentivement mon supérieur médical sur mon rôle à jouer ici. Je dois avant tout faire des test neurologiques sur les joueurs, étudier leur cerveau pendant l'effort bref des trucs bien glauque que j'adore.
- Je te laisse t'approprier ton nouveau lieu de travail pour les mois à venir, me dit mon oncle en embrassant le sommet de mon crâne.
- Merci Tìo, pour cette opportunité. Vraiment.
- Non merci à toi mi maravilla. C'est toi qui me rend service pas l'inverse. Rappelle-toi en.
Sur ceux il quitte la pièce dans un bruit.
~
20min plus tard j'entends un coup frapper à la porte.
- Oui ? demandais-je. C'était déjà l'heure des rendez-vous individuels avec les joueurs ?
- C'est moi !
Je vis ma tête de mon ami Pedri dépasser de l'embrasure de la porte.
- Coucou, lui dis-je, tout sourire.
- Coucou, me répond-il simplement sourire aux lèvres. Je suis ton premier patient alors vas-y fais toi plaiz, me dit-il en s'asseyant nonchalamment sur le fauteuil en face de mon bureau.
- Je n'étais pas censée m'occuper de Araujo et Gavi ? C'est les seuls joueurs à avoir subi un traumatisme ?
- Oui mais comme ça tu t'entraînera sur moi !
Le stresse m'envahi, mais je consulte mes notes et me calme. Je fais passer à Pedri une série d'examen et prends soigneusement en note chaque résultat. 20min plus tard c'est fini.
- et voilà, annonçais-je fièrement.
- nickel ma grande ! Tu te sens prête pour les autres ?
Pedri est très attentionné et ça me rassure énormément. Je suis super contente qu'on devienne ami, j'avais vraiment besoin d'un ami comme lui dans ma vie.
- Oui ! Tu m'as rassurée ! Je suis contente que tu sois passé le premier, lui dis-je en toute honnêteté.
- Je le savais, c'est pour ça que j'ai convaincu le coach de me laisser passer en premier.
Sans plus m'y attendre que lui, je le serre dans mes bras. Il m'enlace un peu plus puis s'éloigne en rigolant.
- Allez ma grande, bon courage et que la force soit avec toi !
Cette référence à Star-Wars me fit sourire. Et c'est alors rentre le deuxième joueur :Araujo.
~
Une heures plus tard j'ai fini ma consultation avec Araujo. Je suis épuisée mais très fière de moi. Je m'apprête à quitter mon bureau quand on frappe à ma porte.
J'ouvre la porte et me retrouve littéralement figée. Une boule de la taille de Jupiter atterri dans mon ventre quand je vois qui se tiens derrière la porte.
Il ne me faut que quelques nanosecondes pour rassembler dans mon esprit toutes les pièces du puzzle.

Para siempre (toi pour toujours) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant