À COEUR OUVERT

CHAPITRE 4

- Tu me cherchais tout à l'heure ?

Cette fois j'étais cerné entre les divers meuble et cartons dans la pièce et le mur derrière moi, il n'y avait plus moyen de fuir le prédateur en face de moi. Je prie pour qu'il passe par la porte derrière lui, qu'on évite toute la situation à venir qui ne présente rien de bon. Mais ce serait bien mal le connaitre même si je doute de tout en ce moment je sais que lui ne passera par cette porte qu'après avoir dit ce qu'il a à dire. Peu importe combien de temps ça lui prendra. Je le regarde maintenant se rapprocher de moi pas à pas, je ne discerne pas bien les choses, il fait trop sombre pour y voir quoi que ce soit mais les légers rayons qui passent à travers la fenêtre me permettent de m'orienter à peu près. Je sais qu'il est en face de moi lorsque je sens ses mains m'attraper par les hanches m'approcher à lui. Mais à quoi il joue ?

- Alors Maxime ?

M'avait-il dit en approchant sa bouche de mon oreille. Malgré la pénombre je savais que mes oreilles avaient viré au rouge dès le moment où il avait ouvert la bouche.

- Quoi ? Je réponds avec difficulté

- Tu me cherchais oui ou non ?

- Non.

- Alors t'avais juste des problèmes de rétines ? Dit-il ironiquement

- Oui.

Je l'entends sourire près de mon oreille et un frisson me parcours, je me prends à vouloir le voir, lui, son sourire, son visage, dans cette obscurité. Je prends une grande inspiration avant de parler à mon tour.

- Sid. Ecoute tu ferais mieux de me lâcher, on en a parlé plus tôt, tu te rappelles l'histoire sur la plage...

- L'"erreur " de la plage, c'est comme ça que tu l'avais qualifié.

- C'est vrai, tu as raison l'erreur de la plage. D'ailleurs on avait décidé de ne plus en parler, désolé d'aborder le sujet mais je sens qu'il vaudrait mieux...

- Tu veux qu'on sorte c'est ça ?

- Eh bien oui

- Et si je refuse. Si je veux rester ici avec toi tu serais contre ?

Comment répondre à cela ? Je dois dire que non ça ne me gênerait pas bien au contraire mais ça rajoutera un autre problème à la liste. Je n'ai pas le temps de répondre à sa question qu'il poursuit.

- Maxime, tu sais au sujet de la plage, j'aurais aimé pouvoir te présenter des excuses mais ce serait mal honnête de ma part. Puisque je ne ressens aucune culpabilité.

Je ne réponds rien. Je ne comprends pas à quoi cette conversation mène, pourquoi maintenant ? il y a une trentaine de minutes, il avait l'air sur de lui et maintenant il hésite ? Il m'a dit lui-même vouloir effacer l'incident de la plage.

- Alors quoi ? Dis-je perplexe, quelques minutes plus tôt tu m'as dit vouloir oublier et maintenant tu t'excuses ? En fait non, tu ne t'excuse pas. Qu'est-ce que tu veux Sidjil ? Dis-le clairement qu'on en finisse.

Je viens de le prendre au dépourvu, lui qui a toujours un truc à dire d'habitude aujourd'hui reste silencieux. Je pousse un long soupir, je m'attendais certainement à quelque chose mais pas à ça.

- Si tu n'as rien d'autre à dire, j'aimerais bien que tu te décales pour que je puisse sortir. Sauf si notre conversation n'est pas terminée bien sûr. On a fini ?

Toujours aucune réponse.

- Bon j'ai ma réponse.

Je sens son étreinte se desserrer peu à peu de moi puis la chaleur de son corps s'éloigner du mien. J'ai la sensation d'avoir perdu quelque chose. Je m'apprête alors à me diriger vers la porte et avant que je ne puisse l'atteindre, une main empoigne mon poigné et une masse sombre se dresse à nouveau en face de moi.