CHAPITRE 6

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Je recule d'un pas, mes sens sont chamboulés et mon corps ne m'appartient plus. J'essaie de respirer au mieux, j'ai la soudaine impression d'avoir la tête qui vacille ; les voitures prennent des formes abstraites, les poteaux sont en mouvement et le sol se meut sous mes pieds. Je n'aurais jamais imaginé que de simples mots puissent avoir autant d'effet sur une personne ou était-ce seulement sa voix ? Peu importe ce qui se passe il faut que ça cesse.

- Max, ça va ? Demande Sid inquiet.

Il avait dû remarquer que je n'allais pas bien, je peux lire dans ses yeux qu'il est soucieux. Je m'empresse alors de lui répondre.

- J'ai la tête qui tourne.

Il me prend la main et m'amène à un banc pas loin de la porte d'entrée. Je m'assieds et tout à l'air de rentrer dans l'ordre, les objets sont à leurs place et le sol est de nouveau fixe.

- Ça va mieux.

- Pourquoi tu m'as pas dit que t'allais mal ? On était ensemble y a cinq minutes et tu avais pourtant l'air d'aller bien... Ou tu faisais semblant.

- Une question à la fois. Tu veux bien. J'admets que j'ai dit que j'allais mieux mais...

- Ah c'est vrai excuse-moi.

- Je vais bien et j'allais bien aussi tout à l'heure. Tout va bien.

- Dis celui qui a failli s'écrouler il y a deux minutes.

- T'abuses, j'ai juste perdu l'équilibre un moment et puis c'était juste sur le moment je t'assure que maintenant ça va.

- J'en crois pas un mot. Dit-il en se levant subitement

Il me tend la main. Je le regarde intrigué.

- Qu'est-ce que t'attend donne-moi la main.

- On va où ?

- On rentre.

Il n'a pas l'air de plaisanter. Je ne sais pas quoi répondre.

- Me regarde pas comme ça, passe ta main. Je te ramène chez toi.

Je ne peux m'empêcher de sourire, je n'avais encore jamais vu ce côté-là de Sid ; son air inquiet et ses prises de décisions subites à mon sujet me touchent profondément. Toutefois je sais que partir n'arrangera pas la situation, je n'ai aucun problème de santé et je n'en ai jamais eu. Mon seul " problème " c'est lui et ironiquement c'est aussi lui la "solution". Vu l'état actuel des choses si j'accepte de rentrer, je ne peux pas prédire ce qui pourrait arriver ni même si je pourrais l'éviter ; mon corps réagit déjà à sa voix alors je ne veux pas imaginer ce qui se passerait à son contact. Je saisis ses mains et poursuis :

- Tu trouves pas que c'est un peu excessif ?

Il n'a pas l'air très heureux.

- On va faire quelque chose, si je me sens mal à nouveau je te fais signe et tu me ramènes à la maison. Mais avant ça on reste et on profite de la journée avec les autres après tout ce serait bizarre de partir maintenant. T'es d'accord ?

- Tu vas pas faire semblant d'aller bien juste pour rester ? Si ?

- Non. A la moindre douleur, au moindre tiraillement, on s'en va. Deal ?

- Deal. Dit-il en passant sa main dans mes cheveux

On se lève du banc et chacun s'en va de son côté. La journée s'est bien déroulé dans l'ensemble, j'ai appris à connaitre les autres et on a regardé la rediffusion du GP 1 ; Gotaga et Sid n'ont pas arrêté de s'agacer l'un l'autre au sujet des résultats de l'an dernier jusqu'au point où toute communication à cesser d'exister entre eux. Les membres du staff sont arrivés plus tard dans la journée et se sont présentés ; ils en connaissaient déjà certain parmi nous bien évidemment vu qu'ils étaient présents l'an dernier et ont fait connaissances avec les nouveaux. Nous avons énormément discuté au sujet des règles sur la piste, nos entrainements, les voitures mais aussi des équipes d'entrainement. On finit la réunion sur la date de l'entrainement de piste qui débute dans trois semaines, la réunion prend alors fin et chacun peut désormais rentrer chez soi.

Je suis épuisé, avec tous les événements de la journée comment ne pas l'être ? Tout le monde commence à s'en aller et je fais de même ; la seule pensée d'une bonne douche chaude et de mon lit qui m'attend me donne la force de marché encore quelques mètres de plus pour atteindre ma voiture. J'entre à l'intérieur de celle-ci, me repose quelques instants, enfin je démarre et rentre à la maison. Lorsque j'arrive tout est au même endroit que ce matin, je pose mes affaires sur la table et me dirige vers la douche, j'y reste une bonne quinzaine de minutes avant de me décider à sortir. J'opte pour des vêtements confortables ; un jogging et un pull et une paire de chaussettes pour me tenir au chaud. Je m'assieds sur le canapé, j'allume la télé et mets un programme au hasard pour me divertir quand je reçois une notification.

" Tu dors ? "

Je saisis mon téléphone et réponds.

- Non. Pourquoi ?

- T'es parti sans prévenir, je m'inquiétais.

- Désolé, Manas t'attendait devant la porte alors j'avais pas envie de... Tu vois ?

- Ouais, je vois.

- Sinon t'es bien rentré ?

- Oui... mais tu me manques

Il n'était pas là, je ne l'avais pas entendu prononcer ses mots mais je les entendais quand même. Je me mis à rougir, j'agis actuellement comme un adolescent qui entre dans sa première histoire d'amour pourtant c'est pas la première fois que je suis en couple loin de là. Mais avec lui c'est différent et ce depuis le début. Et comme la différence est là mon comportement aussi change de manière étonnante jamais de ma vie, je n'aurais imaginé faire ce que je m'apprête à faire aujourd'hui.

- Tu veux passer ?

Je tape le message et l'envoie. Je vois les points de suspension qui m'indique qu'il est en train d'écrire puis plus rien. A la place, je reçois un appel, je décroche :

- Oui.

- Je suis à l'entré. 

                                                                                                                                                                    To be continued 

À COEUR OUVERTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant