Chapitre 23

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Trois semaines.

C'est le temps qui s'est écoulé depuis notre dernière conversation.

J'avais commencé à sécher ses cours, parce que je me sentais terriblement honteuse de me planter devant lui à chaque fin d'heure, pour qu'il me demande de partir encore une fois. J'avais fait ça durant tous les cours de maths pendant plus d'une semaine. Mais j'avais finis par abandonner.

Il ne me regardait plus dans les yeux.

Il refusait tout échange avec moi.

Il me toisait violemment du regard dès que j'avais le malheur de le dévisager dans les couloirs.

Il devait me détester.

Pourtant, il m'avait recontacté par message, m'imposant ses cours particuliers. Il ne voulait pas causer mon échec.

Alors voilà comment ça se passait : Il entrait dans le salon, le regard bien haut -bien trop haut pour m'atteindre-, il s'installait, prenait parfois du café, corrigeait silencieusement mes exercices, m'expliquait froidement mes éternelles erreurs, puis repartait sans dire un mot.

Tout était très silencieux.

Sa voix grave et imposante me manquait.

Durant ces petites heures en tête à tête chez moi, il parlait peu et ces fois-là, c'était en utilisant un ton sérieux et froid. Il était étrangement calme.

Il ne m'accueillait plus chez lui. Il disait que ce n'était pas professionnel.

Ah parce que débarquer dans mon salon, te vautrer sur le canapé en faisant une tête d'enterrement, et te trainer dans ma cuisine pour me faire du café, c'est professionnel?

Parce que oui, il pensait toujours à moi. Il prenait toujours le soin de m'apporter du café de chez marraine, tôt le samedi matin.

Cependant, j'avais abandonné là aussi. Deux semaines après notre dispute dans la classe, j'avais commencé à trouver des prétextes bidons pour ne pas continuer de faire ces stupides cours particuliers.

Parce que cette situation m'étouffait.

Parce que nous voir comme ça, me brisait.

Trois semaines.

C'était terriblement long.

Il me manquait tellement.

Le concours de saut d'obstacle n'était plus que dans quelques jours.

Je m'entrainais quelques fois. Beaucoup moins que je ne devrais. Mais bon. Plus personne n'est là pour me rappeler à l'ordre, pas vrai?

Je n'avais toujours aucun nouvelle de mes parents...

Ah si, un bref appel qui a duré 1 minute 30. Juste pour me demander comment se passaient les cours et l'entrainement de Storm.

Bien maman, ne t'en fais pas. Tout va bien.

Bien papa, pas de panique, je gère.

Storm n'arrivait toujours pas à franchir ce putain de dernier obstacle. J'avais moins d'une semaine pour faire des miracles... Et c'était loin d'être gagné.

Mise à part ces nombreux points négatifs, il faut reconnaitre qu'il y en a quelques-uns qui sont positifs.

Bien que Mikael occupait mes pensées la plupart du temps, j'ai réussi à trouver un peu le sourire ces dernières semaines grâce à deux personnes en particulier.

Talia et Milan.

Ils venaient à la maison presque tous les jours après les cours pour nous donner un coup de main au ranch, assister à un de mes entrainements, se chamailler éternellement sur qui était le plus proche de moi...

Si j'avais su que les rêves n'étaient pas la réalité...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant