Maladie d'Amour

Chapitre 13 : Parade séductrice

Je rejoins ainsi Gaël au salon, vêtu d'une chemise blanche et d'un jean bleu foncé. Je récupère les clés du véhicule à l'entrée et je l'invite à sortir du manoir en lui désignant ma voiture avant de lui tendre les clés.

Alors que je m'engouffre sur le siège passager et lui au volant, je suis curieux de connaître les raisons qui l'ont poussé à accepter ma requête.

- Pourquoi avoir accepté de faire le chauffeur ? Je m'attendais à ce que vous refusiez de m'aider et que peut-être même vous me diriez de me mêler de mes affaires, voire de laisser ma sœur régler ses soucis par elle-même.

Il allume le contact et démarre pour rejoindre la route principale.

 - Votre raisonnement est correct, mais vous savez, donner un petit coup de pouce aux gens qu'on aime, ce n'est pas vraiment se mêler de ce qui ne nous regarde pas. Ce que vous voulez, c'est simplement permettre à votre sœur et au père de l'enfant d'avoir une vraie discussion. Ce n'est pas comme si vous les forciez à se mettre ensemble.

Je hoche la tête, un peu rassuré.

- Merci, dis-je en esquissant un sourire, soulagé qu'il comprenne.

Gaël ajoute avec un léger sourire :

- Et puis, pour être tout à fait honnête, j'aime beaucoup votre sœur. Une grossesse est déjà un moment assez stressant comme ça, alors mieux vaut régler ce genre de problèmes dès maintenant. C'est aussi dans l'intérêt du fœtus.

Je cligne des yeux, pris de court par cette perspective.

- Vous avez raison. Je n'avais pas vu les choses sous cet angle.

Je laisse échapper un petit rire, plus détendu, et taquine :

- Dire que je pensais que c'était uniquement pour mes beaux yeux.

Gaël me lance un regard amusé, un large sourire éclairant son visage.

- Votre sincérité a beaucoup joué en votre faveur... même si vous avez commencé par un petit mensonge. Et puis, vous savez, la beauté reste une notion très subjective.

Je hausse un sourcil, intrigué.

- Vous êtes de ceux qui pensent que seul l'esprit compte ?

Il secoue la tête avec un air réfléchi.

- Pas exactement, mais c'est en grande partie vrai. Pourquoi, pour vous, seules les apparences comptent ?

Je souris, prenant son jeu au sérieux.

- Non, bien sûr que non. Les apparences sont souvent très trompeuses, de toute manière.

Gaël acquiesce, pensif, tandis qu'il gare la voiture dans le parking souterrain de la filiale. Je détache ma ceinture et me tourne vers lui avant de sortir.

- Je ne devrais pas en avoir pour très longtemps, promis-je.

Il hausse les épaules, détendu.

- Prenez votre temps, c'est mon jour de congé.

Je lui adresse un sourire reconnaissant.

- Merci, vraiment.

Sans attendre, je m'extirpe de la voiture et file vers l'ascenseur. Arrivé au hall de mon étage, je suis accueilli par ma secrétaire, visiblement surprise de me voir débarquer sans prévenir.

- Monsieur Rigault... je ne vous attendais pas. Et votre convalescence ?

Jessica me scrute nerveusement de haut en bas, ses mains se tordant les unes contre les autres.