Chapitre 19 : Longue journée

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Je raccompagne ma sœur jusqu'au parking, suivi d'Erick, toujours aux petits soins. En sortant de l'ascenseur, celui-ci attrape avec une infinie délicatesse le bras de Lucie.

— Attention, il y a une petite marche, dit-il avec une douceur inattendue.

— Je ne suis pas handicapée, juste fatiguée, souffle ma sœur en levant les yeux au ciel.

— Je... Je suis désolé... Je... balbutie-t-il, visiblement troublé.

Un sourire m'échappe face à cette scène presque comique. Erick est un homme un peu rigide et très timide. En soi, il serait parfait pour ma sœur, mais j'ai peur qu'il se laisse mener par le bout du nez. J'étouffe un rire lorsqu'un mouvement attire notre attention. Gaël s'avance vers nous, son regard vissé sur Lucie.

— Lucie, je me faisais du souci pour toi. Comment tu te sens ? demande-t-il avec sincérité.

— Pas trop mal, juste une grosse fatigue. J'ai hâte de retrouver mon lit. Qu'est-ce que tu fais ici ?

— J'ai accompagné ton frère jusqu'ici et j'en ai profité pour retrouver une amie d'enfance.

— C'est gentil, merci. Tu prends vraiment soin de tout le monde, sourit-elle, reconnaissante.

— C'est toujours un plaisir.

Gaël détourne alors son attention vers Erick, qui tient toujours Lucie avec une discrète insistance.

— Et qui est cet homme ? interroge l'infirmier avec un rictus au coin des lèvres.

— C'est Erick Dumaine, précise Lucie.

— Oh, le fameux Erick !

Un large sourire s'affiche sur le visage de Gaël alors qu'il tend la main vers le blondinet.

— Bonjour, je suis Gaël. J'ai entendu parler de vous. Prenez bien soin de Lucie, s'il vous plaît.

— Euh... Oui...

Erick, visiblement nerveux, serre maladroitement la main de l'infirmier. Sa gêne m'amuse.

— Gaël, puis-je te demander un service ? intervient Lucie, visiblement prête à changer de sujet.

— Tout ce que tu voudras, Lucie.

— Je sais que tu as convenu de faire travailler Marc à la SPA ce week-end. Si tu pouvais éviter de trop le fatiguer...

Gaël jette un coup d'œil furtif dans ma direction avant de reporter son regard sur ma sœur, un sourire malicieux éclairant son visage.

— Cela va de soi. Je lui demanderai seulement de ramasser les crottes.

Lucie pouffe de rire tandis que je fronce les sourcils, outré.

— Profites-en pour le filmer, je veux voir ça ! raille-t-elle.

— J'y songerai, répond-il avec un clin d'œil complice.

— Et si nous y allions au lieu de vous moquer de moi... dis-je, les dents serrées.

— Vous rentrez comment ? demande Gaël, toujours amusé.

— Lucie se fait raccompagner par Erick. Quant à moi, j'ai appelé un taxi, il ne devrait pas tarder.

— Je peux vous ramener, c'est sur mon chemin.

— Je ne rentre pas au manoir, je vais à mon appartement. Lucie doit se reposer.

L'infirmier fronce les sourcils et m'observe attentivement, comme s'il tentait de lire en moi.

— D'ailleurs, avant que vous ne partiez, Marc, j'ai une petite chose à vous dire. Vous avez deux minutes ?

Maladie d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant