Maladie D'Amour

Chapitre 3 : Un homme averti en vaut deux

Chris est agenouillé face à un grand homme qui me fait quasiment dos. Sa peau chocolat, recouverte de sueur, brille sous la lumière artificielle. Il remplit la bouche de mon compagnon, une poignée de ses cheveux dans sa grande main et poussant sa tête pour qu'il avale sa queue tout entière.

- Oui, c'est bon, continue. Ta langue fait des merveilles, poussin, fait l'homme d'une voix grave.

Mon cœur rate un battement et mon esprit reste bloqué sur cette image et ces mots, trop abasourdi.

Il y a de quoi tomber des nues... Chris, qui réclame tout le temps mon attention se fait baiser la bouche et chez moi qui est plus est !

 La rage s'empare de moi et j'ouvre la porte en grand.

- C'est quoi ce bordel ?!

Je fais sursauter les deux amants qui s'éloignent prestement loin l'un de l'autre.

- Que... Qu'est-ce que tu fous ici ?! Questionne Chris.

Je croise les bras, fusillant du regard Chris.

- C'est chez moi à ce que je sache.

Il répond tout penaud en balbutiant :

- Euh... Je veux dire... Tu n'es pas au travail co...

- Comme d'habitude, tu veux dire ?!

- Non... Je... Ce n'est pas ce que tu crois...

- Je ne crois rien, je constate. Tu as encore un peu de liquide séminal aux bords des lèvres, tu veux peut-être que je l'enlève, bébé... Réponds-je narquois.

Par réflexe il porte sa main à ses lèvres.

- Non, je n'ai rien...

Il se rend alors compte de sa bêtise et c'est alors que sa surprise est remplacée par une colère noire. L'homme en face de lui, que je connais seulement de vue pour l'avoir déjà croisé à la salle de sport, se rhabille déjà et s'éclipse sans demander son reste.

"Il me trompe avec son entraîneur sportif, le salaud ! " Je rage.

- Et moi qui culpabilisais et m'inquiétais pour toi depuis hier soir...

L'attitude de Chris change du tout au tout et d'un ton rageur, il me balance des paroles très difficiles à entendre.

- C'est bien parce que je me sens seul et que tu ne me baises plus que je suis obligé de me trouver un amant !

Ces paroles me transpercent le cœur et je mets fin à la distance qui nous sépare. Nous nous toisons tous les deux, la rage émanant par vagues de nos corps. Mes poings se serrent et sont prêts à le dégommer dans la seconde.

- Je croyais qu'il y avait plus entre nous que du sexe...

Je desserre les poings. Finalement, il n'en vaut pas la peine. Je suis tellement déçu par son attitude. Ma poitrine se serre tel un étau.

Tout rageur, mon compagnon m'envoie mes quatre vérités dans la face.

- Tu te moques de moi, j'espère ? Comment pourrions-nous construire un avenir ensemble ? Tu n'es jamais là ! Je vois plus mon coach sportif que toi !

- Tu fais plus que le voir apparemment, dis-je d'un ton railleur.

- Oh, arrête ! Si tu me satisfaisais un peu plus au lit, je n'irais pas voir ailleurs.

Je hausse un sourcil, narquois.

- Je ne t'ai pourtant jamais entendu te plaindre. Plutôt des petits gémissements quand je te prenais.