Chapitre 13- Disputes

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Le matin les trouva dans les bras l'une de l'autre. Le téléphone de Nora avait sonné à plusieurs reprises sans réveiller la belle endormie. Léo sourit à la pensée que la jeune femme devait être épuisée par leur nuit. Elle était si passionnée, si sensible. Léo la sentait fondre à chaque fois sous ses baisers et ses caresses, comme la glace sous l'intensité ardente des rayons du soleil. Elle allait finir par se brûler les ailes tel Icare à trop vouloir s'approcher de son éclat. Léo caressa l'épaule dénudée de la jeune femme, savourant la douceur de sa peau. Nora ouvrit les yeux, son regard encore ensommeillé s'éclaira d'un sourire.

- Bonjour !

- Bonjour, la Belle ! Bien dormi ? Tu as fait de beaux rêves ?

- Très beaux, merci. 

- Tu as encore des étoiles accrochées dans tes beaux yeux... Et tes cheveux coiffés à la mode des oreillers forment une rivière de feu dans laquelle j'ai hâte de baigner mes mains.

- Tu joues les poètes ce matin ? Qu'est-ce qui t'arrive ? S'étonna Nora.

- La journée est belle... La lumière est aussi éblouissante que toi. Les oiseaux gazouillent, le fond de l'air est frais... Et bientôt, toute cette mascarade sera terminée. Fit Léo avant de déposer un baiser rapide sur son front et de sauter hors du lit pour se diriger vers la salle de bain.

Quand elle en ressortit quelques minutes plus tard, Nora s'était rendormie. La laissant profiter du confort de sa suite, Léo sortit pour un footing matinal. L'exercice lui ferait du bien. Elle avait besoin de réfléchir. 

La jeune femme commença à trottiner tranquillement jusqu'au bout des platebandes fleuries, puis elle amorça un rythme de course plus rapide en prenant le sentier ombragé. Ses pensées la portèrent sur sa rencontre avec Nora, la découverte de l'identité de son fiancé et à son projet. Aujourd'hui, elle se demandait si elle irait vraiment jusqu'au bout. Sa course la mena jusqu'à la rotonde, puis elle remonta le long des bassins. A chaque foulée, son esprit faisait remonter un souvenir: son regard, son sourire timide, ses gestes un peu tendus, mais aussi la fluidité de sa démarche, ses éclats de rire. Et elle se rendit compte que si cette semaine ne s'était pas vraiment passée comme elle l'avait envisagée au départ, la rousse lui avait effectivement permis de tenir durant tous ces préparatifs jusqu'au mariage. Elle devait lui dire la vérité, toute la vérité avant que cela n'aille plus loin.

Quand elle eut fini son tour du domaine, elle regagna sa chambre et découvrit que son amante avait jouer les filles de l'air. Nullement étonnée, Léo prit une douche rapide avant de redescendre pour prendre son petit déjeuner. Hormis Mathilde et son commis qui débarrassaient les plateaux, la salle était déserte.

La matinée passa sans que Léonie et Nora ne se croisent. 

Les préparatifs touchaient à leur fin. Le mariage étant prévu pour le lendemain, la tension était à son comble. Les jeunes mariés étaient arrivés par le train, et tout le monde était sur le sentier de la guerre depuis qu'ils étaient apparus. 

Madame Salomon avait imposé à la famille un essayage de dernière minute en tenue d'apparat et le photographe allait immortaliser tout cela. Les mariés avaient axé leur cérémonie sur une thématique couleur en bleu et blanc. Les invités avaient été invités à utiliser la palette de dégradés de ces couleurs pour avoir une tenue en cohérence avec l'ensemble de la décoration. Sarah était magnifique dans sa robe pastel. A ses côtés, Léonie avait choisi un ensemble pantalon crème en lin avec un blazer fluide sur un chemisier turquoise, dont elle avait laissé ouvert le col officier. En la voyant ainsi vêtue, à travers la fenêtre du grand salon, le cœur de Nora avait sauté un battement. Elle avait hâte qu'elles se retrouvent seules pour passer ses mains sous le tissu. 

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