Chapitre 16 : Rude Réalité

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— Marc ! Marc, réveille-toi !

La voix de ma sœur résonne au loin, insistante.

— Hmmm... Laisse-moi tranquille... je grogne, encore engourdi par le sommeil.

— Tu ne vas quand même pas dormir sur le canapé ? s'offusque-t-elle.

Sans ouvrir les yeux, je récupère l'oreiller sous ma tête et le balance au hasard.

— Raté !

— Raaah... Pourquoi tu me réveilles ?

Je me redresse en clignant des paupières. Lucie s'installe à côté de moi sur le canapé.

— Tu ne devrais pas dormir ici, encore moins tout habillé. Et puis... je dois bien me venger... Comment as-tu osé... ?

Elle s'interrompt brusquement, me scrute un instant avant d'ajouter d'une voix plus douce :

— Tu as une sale tête. Mauvaise journée ?

Je passe une main sur mon visage et soupire.

— Oui... J'ai eu un appel de la clinique. Le Dr Esperanza veut me voir demain. Je vais sûrement devoir commencer la chimio.

Lucie me tapote la main. Une boule me serre la gorge, mes yeux me brûlent, mais par fierté, je ravale mes larmes. Ma sœur le sent. Elle pose son menton sur mon épaule avant de m'enlacer.

— Je t'accompagnerai. C'est à quelle heure ?

— Tôt. 8 h. Et ton boulot ?

— Tu es plus important que lui.

Je serre doucement son bras et me blottis contre elle.

— Merci... Tu es la meilleure des sœurs.

— Je sais. Et dire que j'avais envie de t'en vouloir ce soir !

Elle rit, et un léger sourire étire mes lèvres. Je décide alors de changer de sujet, histoire d'alléger l'atmosphère.

— Et sinon, tu t'es encore envoyée en l'air avec ton petit comptable ?

— Marc !

Lucie s'empourpre et me frappe du poing.

— T'es impossible !

— Quoi ? Je suis juste curieux de savoir si tu as utilisé mon bureau pour des activités illicites. C'est mon droit, surtout si je dois tout désinfecter ensuite.

— Mais qu'ai-je fait au bon Dieu pour te mériter ?!

— Sans doute as-tu été vilaine dans une vie antérieure.

Elle éclate de rire en levant les yeux au ciel. Puis je reprends, plus sérieux :

— Tu as parlé avec Erick ?

Son regard pétille d'amusement.

— Tu aimerais bien savoir, hein ? Eh bien... tu n'en sauras rien !

Elle me tire la langue comme quand on était gosses. Je hausse un sourcil.

— Je finirai par savoir, quoi qu'il m'en coûte.

— Ah oui ? Et comment ? Tu vas encore convoquer Erick dans ton bureau ?

— Pourquoi pas ? Excellente idée. Je pourrais même lui mettre un petit coup de pression. Il finira bien par tout avouer.

J'affiche un air sérieux, et Lucie semble hésiter, incertaine.

— Tu plaisantes, j'espère ?

— Absolument pas.

Maladie d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant