BROKEN ( TOME 2.5 )

23

MATHIS

Ça doit faire deux heures que je m'entraines. J'ai défoncé les cibles. Tous les couteaux de lancé y sont passé. De même pour les armes, pas mal de balles ont terminé dans ces cibles de merde.

Si ça ne tenais qu'à moi, j'aurais défoncé tout ça. Toutes les cibles, la cabane, le terrain d'entrainement matelassé, tout. Mais je n'en fais rien. Parce qu'on l'a fait tous les deux.

On a tout fais tous les deux, à chercher tous les matériaux possibles, jusqu'à tout installer ensemble.

C'est à nous deux. Alors je ne peux pas détruire ça. J'ai déjà détruit assez de choses pour le moment.

Je m'attarde sur les couteaux de lancé depuis tout à l'heure. La cible sur balance m'occupe assez pour le moment, mais tous les couteaux finissent au même endroit ; au centre.

J'allais lancer un nouveau couteau, mais un bruit de pas au loin m'a arrêté.

Quelqu'un approche. Et ce n'est pas Ana. Je reconnais ses pas entre milles.

Les pas sont assuré, et plus lourds. Certainement un homme.

Pour arriver aussi sereinement ici, c'est soit que cette personne ne sait pas à qui appartient ce terrain, soit un putain de suicidaire.

Personne ne vient là. Les seules personnes à y venir sont les personnes qu'on connait, et ils se mettent toujours à gueuler pour nous prévenir, avant qu'on ait pu entendre leurs pas.

Je lance un autre couteau, continuant mon activité et faisant comme si je ne savais pas que quelqu'un approchait.

Il doit maintenant être tout près, et sa putain de voix me fais presque sursauter alors que je savais que quelqu'un était là.

- Toujours autant à fond dans tes entrainements à ce que je vois.

Je me tourne en une fraction de seconde, et un nouveau couteau s'envole après l'avoir jeté presque droit sur lui.

On se retrouve maintenant face à face, à environ 6 mètres de distance, et putain je me retiens de toutes mes forces pour ne pas lui jeter le reste de mes couteau à la gueule.

Il regarde le couteau qui s'est planté à 15 cm de son visage, dans l'arbre juste à coté, et un sourire moqueur lui étire les lèvres.

- Apparement pas assez...
- Reste ici encore 5 secondes de plus sans me dire ce que tu veux et tu verras si ce n'est pas assez Devon.

Il fait un pas vers moi, et lève les mains en l'air.

- Décidément, c'est impossible d'avoir une discussion avec aucun d'entre vous..
- Personne n'a rien à te dire ici. Dégages.
- Oui, Ana me l'a bien fait comprendre. Ça ne fait rien, je lui ait dit ce que j'avais à dire. Mais je ne viens pas pour-
- Qu'est ce que tu lui voulais ?

Son regard se porte à nouveau vers moi, et il s'arrête en s'appuyant à un nouvel arbre.

- Simplement avoir une discussion avec ma petite soeur.
- T'as perdu ce privilège depuis bien longtemps.
- Et toi, je pari que tu viens de perdre le tiens aussi non ?