Chapitre 11

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Je décidai de briser le silence tandis que nous roulions silencieusement à travers la ville, noyés par le bruit ambiant de la circulation. Caleb avait une allure confiante au volant, mais son visage trahissait une tension semblant le plonger dans ses pensées. Je pris donc l'initiative de lui demander :

— Tout va bien ? Tu as l'air préoccupé.

Il jette un coup d'œil dans le rétroviseur et me sourit légèrement.

Je suis juste un peu fatigué, c'est tout. J'ai eu une longue semaine de cours remplie d'examens et puis, ma remise des diplômes et tout ce qui va avec. Je hoche la tête, comprenant que ce n'est pas le moment pour lui d'en dire plus. Nous continuons à rouler en silence jusqu'à ce que nous atteignons notre destination.

Caleb gare sa voiture et sort sur le parking.

Ça sent l'Australie, ça sent aussi la maison. J'adore cette odeur, ce parfum de l'océan. Je déverrouille la portière et m'élance sur le sable fin qui s'étend jusqu'au rivage de la mer d'un bleu clair. Même si ce n'est pas le bleu turquoise typique de l'Australie, je me sens paisible, bien, face à l'immensité qui s'étend devant moi. L'air salé comble mes poumons lorsque je respire profondément pour l'apprécier. Je me sens chez moi, en sécurité, mais surtout, je me sens vivante.

— Rejoins-moi, Valentina, on doit aller louer une planche de surf, dit Caleb en désignant le bâtiment en pierre au loin.

— Bien sûr, j'arrive, répondis-je en détachant ma planche de surf du toit de la voiture.

Je laisse mes pas s'enfoncer dans le sable chaud alors que je me dirige vers Caleb. Le bruit des vagues qui se brisent contre la côte me berce, créant une mélodie naturelle apaisante. Le vent caresse ma peau, me donnant un sentiment de liberté.Arrivée devant le bâtiment, je pousse la porte en bois et je suis aussitôt enveloppée d'une ambiance chaleureuse. L'odeur du bois humide mélangée à celle de la cire m'envahit agréablement. Les murs sont décorés de photos de surfeurs, de trophées et d'affiches de compétitions passées. Une atmosphère de passion et de camaraderie règne. Le propriétaire du magasin, un homme d'âge moyen avec une longue barbe grise, nous accueille avec un sourire chaleureux.— Bonjour, jeunes gens. Vous voulez louer une planche de surf ? demande-t-il avec enthousiasme.— Oui, nous aimerions deux planches, s'il vous plaît, répond Caleb.


Le propriétaire nous montre ensuite le choix qu'il a à disposition. Des planches de différentes tailles et formes sont accrochées sur les murs tandis que d'autres sont empilées les unes sur les autres dans un coin du magasin.


Nous passons quelques minutes à chercher celle qui conviendra le mieux à chacun de nous. Finalement, nous optons pour deux planches plus ou moins similaires, parfaites pour les vagues calmes de la journée.


Nous sortons du magasin, nos planches à la main, et nous nous dirigeons vers la mer. Nos pieds s'enfoncent à nouveau dans le sable fin, cette fois-ci plus humide. Le son des vagues se rapproche, de plus en plus fort, créant une symphonie marine enivrante.


Arrivés à l'eau, nous installons nos planches et nous mettons notre leash autour de la cheville pour éviter de les perdre. Je ressens une vague d'excitation mélangée à un soupçon d'appréhension. Ce n'est pas la première fois que je surfe, mais chaque nouvelle session apporte son lot d'émotions différentes.


Caleb et moi nous élançons dans l'eau, les vagues nous accueillant avec une énergie puissante mais bienveillante. J'entends Caleb crier de joie à côté de moi, alors que nous nous levons tous les deux sur nos planches et glissons sur la surface de l'océan.


L'eau salée caresse ma peau, les gouttelettes qui s'échappent des vagues m'aspergent le visage. Je ferme les yeux un instant, profitant pleinement de ce moment de bonheur pur. Je ne suis plus qu'une avec l'océan, les vagues, le sable et le vent.


Je souris, sachant que je suis exactement là où je devrais être. Cette sensation de liberté absolue me fait sentir vivante.


Nous enchaînons les vagues, chacune plus exaltante que la précédente. Le mouvement fluide de la planche sous mes pieds me transporte littéralement. Je me sens en harmonie avec la nature, connectée à elle de la manière la plus intime qui soit.


Caleb et moi partageons des regards complices lorsque nous nous croisons dans les vagues. Nous savons tous les deux à quel point ce moment est précieux. Nous sommes reconnaissants d'être ici, de profiter de cette journée parfaite.


Nous continuons à surfer jusqu'à ce que le soleil commence à descendre à l'horizon. Épuisés mais heureux, nous finissons par rejoindre la plage. Nos corps sont fatigués, mais nos cœurs sont légers.


Alors que nous reprenons notre souffle, nous installons nos planches sur le sable. Je m'assois à côté de Caleb et nous observons ensemble l'océan, sa puissance et sa beauté infinie. Nous nous sentons petits face à cette immensité, mais aussi intimement connectés à elle.


C'est dans ces moments de grâce que je me rappelle à quel point la nature peut guérir, inspirer et élever. Je me promets de revenir ici aussi souvent que possible, de me reconnecter avec l'océan et de resentir à nouveau cette sensation de liberté absolue.


Alors que nous nous levons pour partir, nos pas laissent des empreintes dans le sable encore chaud. Je sais que ces empreintes s'effaceront avec le temps, mais les souvenirs de cette journée resteront toujours gravés dans nos cœurs.

***

La nuit dernière a été une véritable torture pour moi, marquée par des rêves effrayants et perturbants. Mon esprit était envahi par des images douloureuses et angoissantes concernant ma mère et sa santé fragile. Les rêves récurrents me montraient sa découverte d'une tumeur, un cauchemar qui semblait bien réel.

Chaque fois que je me réveillais, haletant et en sueur, je me trouvais plongée dans un abîme de désespoir. L'idée que ma mère puisse être confrontée à une telle maladie était terrifiante. J'étais submergée par une anxiété intense, incapable de me défaire de ces sombres pensées qui continuaient à me hanter.

Les détails de ces rêves sinistres étaient si vifs, si réels, que j'avais l'impression de revivre chaque instant de douleur et de souffrance. Les conversations avec les médecins, les résultats des examens médicaux, tout semblait si authentique. Mon cœur était accablé par cette perspective terrifiante de devoir faire face à une situation si difficile.

Ce matin, lorsque je me suis réveillée, mes pensées étaient toujours envahies par cette tragédie fictive. J'étais épuisée mentalement et émotionnellement par cette nuit atroce, me sentant impuissant et vulnérable face à cette dure réalité qui pouvait se jouer à tout moment.

Bien que je sache que ce n'était qu'un rêve, je ne peux m'empêcher de me demander si cela pourrait être prémonitoire. La peur et l'inquiétude me rongent de l'intérieur, et je réalise à quel point ma mère est importante pour moi. J'espère de tout cœur que ce n'était qu'une manifestation de mes craintes les plus profondes et que la réalité sera bien différente.

En attendant, je suis prête à mettre de côté mes propres peurs et à être là pour ma mère, à l'accompagner dans chaque étape de son parcours de santé. Je sais que je dois rester forte pour elle et lui apporter tout le soutien dont elle a besoin, quel que soit le défi qui se présente à nous.

Cette nuit atroce a laissé une empreinte profonde en moi, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour être présent et aider ma mère à surmonter ses difficultés. Peut-être que, finalement, ces rêves sont un rappel de l'importance de chérir nos proches et de faire preuve de compassion en toutes compassions.

Sous le soleil: Entre ombre et lumière, t.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant