Après avoir pris son repas dans une atmosphère conviviale, mais lointaine, Izuku fut guidé par Katsuki devant un tipi installé entre plusieurs yourtes. Mina n'avait pas encore rétabli sa magie avec les cordes et le chevalier s'attendait à la voir surgir à tout instant et de retrouver le contact du chanvre tout autour de lui.
— Tu vas dormir là cette nuit, souffla le garçon de son enfance. On se lève tôt demain pour partir vers Musutafu.
En l'entendant parler, le jeune homme eut plusieurs questions en tête. S'il était certain que Katsuki allait reprendre, il n'en fut rien. En le voyant faire volte-face pour repartir, Izuku ne put s'empêcher de l'attraper par la cape.
— A-attends ! Je dors ici sans surveillance ou liens ?
Ce n'était sans doute pas quelque chose dont il aurait dû se plaindre. En d'autres circonstances, il n'aurait peut-être pas dû le mentionner et espérer qu'ils oublient tous la liberté de mouvement dont il bénéficiait.
Le bandit tourna seulement les yeux vers lui, l'air lassé.
— Ça vaut pas la peine de te ligoter de nouveau, lâcha-t-il alors. À moins que tu sois assez con pour essayer de t'enfuir sans connaître le chemin ? Même si tu faisais le chemin inverse jusqu'à Haibori, il te faudrait des jours pour atteindre Musutafu à pied. Ça nous laisse au moins autant de temps pour te choper.
Une grimace se dessina sur le visage d'Izuku. Sur ce point, Katsuki avait raison. De plus, le chevalier ignorait où se trouvait son épée en cet instant. S'il devait fouiller tout le camp dans la nuit pour la retrouver, l'occasion de fuir allait lui passer entre les doigts.
Même s'il souhaitait rentrer le plus vite possible à la capitale pour savoir s'il allait avoir des problèmes avec l'attaque de bandits, se perdre dans un lieu inconnu n'en valait pas la peine. Il voulait croire que sa remise en liberté était toujours prévue par le groupe de nomades. Ce qui l'emmena à sa seconde question, sa prise sur la cape maintenue, tandis que Katsuki voulait s'en défaire.
— Pourquoi « on » ?
— Hein ?
— Tu as dit « on se lève tôt » pour aller à Musutafu. Vous y allez tous ?
Dans un soupir, le bandit consentit à se tourner complètement vers lui, obligeant Izuku à le lâcher.
— C'était pas prévu initialement, commença-t-il en grinçant. Ma vieille veut qu'on aille se fournir en céréales à la capitale avant de changer d'endroit.
— Oh, je ne savais pas que vous achetiez de la nourriture là-bas...
Dans les faits, les céréales et féculents en tout genre étaient moins chers sur la capitale. Tout le monde le savait, même si certains trouvaient cette idée étrange. À Musutafu, les commerçants n'avaient de cesse de négocier au maximum le prix des céréales, ce qui n'arrangeait pas les agriculteurs des environs. Peut-être que la capitale considérait que ces matières premières n'étaient pas assez raffinées pour en valoir le prix. La viande, en revanche, était plus chère qu'ailleurs dans le pays. Izuku et sa mère en avaient eu cruellement conscience au cours des années, leurs repas plus fournis en protéines végétales qu'animales.
S'il n'y eut rien d'étonnant à ce que beaucoup de monde veuille se fournir en céréales sur la capitale – certains civils visitaient Musutafu dans ce seul but – une autre question tarauda alors le chevalier.
— Vous... vous n'êtes pas recherchés ? Je n'ai pas l'impression que vous ayez l'habitude de cacher vos visages alors...
Katsuki haussa un sourcil, dissuadant le jeune homme de continuer. Le bandit le dévisageait avec une telle lassitude qu'il se demanda s'il avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas.
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Ton sens de la justice
FanfictionLe rêve d'Izuku est d'être chevalier. A cause de son statut social, la tâche est rude, mais pas insurmontable. Après avoir réalisé son rêve, il va comprendre que tout n'est pas si rose dans ce monde où rester dans les rangs est plus important que le...