Chapitre 20

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Note: Avant-dernier chapitre ! Bonne lecture !


Ils furent bien assez vite sur le départ. La décision aurait pu paraître précipitée s'il ne s'était pas agi de sauver des enfants comme Eri de leur tortionnaire. Izuku pensait que Katsuki était du même avis que lui sur la question, car il ne fut pas difficilement convaincu.

La bande au complet ne vint pas avec eux. La petite rescapée rechigna à les laisser partir, si bien qu'un compromis fut laissé pour que Eijirou, Mina, Denki et Hanta restent au camp. Pour Eri, cela ne faisait pas vraiment de différence puisqu'elle réclamait surtout la présence de ses deux pseudos-parents. Néanmoins, c'était un point non négligeable : Izuku et Katsuki devaient partir absolument.

— Et donc, c'est quoi cette histoire de famille de fous ?

Le déserteur grimaça en entendant son partenaire parler ainsi. Il tenta de lui donner un coup de coude discrètement, ce qui se révéla difficile avec le prince Shouto assis juste en face d'eux.

Ce dernier se trouvait entre deux chevaliers, se dressant comme un mur face aux deux autres : Tenya sur sa gauche, un autre homme plus grand sur sa droite. Izuku ne le reconnaissait pas, signe qu'il ne devait pas être de leur promotion.

Cela faisait quelques heures déjà qu'ils avaient quitté le camp des nomades pour se mettre en route. D'après les quelques informations distillées par le prince, la base des trafiquants se situait à l'intérieur d'un village abandonné proche de la frontière nord-est de Yûei, soit tout proche du désert. À cause de cette idée, Izuku se prit à se demander si Mina aurait pu être mêlée à ce trafic si elle avait été plus jeune. Même après l'avoir côtoyé pendant quelques semaines, il ignorait encore beaucoup de choses sur son passé, ne désirant poser aucune question indélicate.

— Ne parlez pas ainsi au prince ! s'exclama Tenya. Cessez donc de lui manquer de respect de la sorte !

Avant qu'Izuku réagisse, Katsuki reprit.

— Le respect, ça se gagne, cracha-t-il. Et j'en ai pour l'instant aucun de la part de la famille qui gère aussi mal son pays...

À cette réplique, les deux chevaliers se tendirent, des grimaces s'affichant sur leur visage. Même le prince parut se renfrogner, son visage restant pourtant au moins aussi impassible que d'ordinaire. Izuku ne put rien dire. Si son rêve de devenir chevalier lui avait laissé croire que tout allait bien dans le pays, depuis qu'il était avec les nomades, il s'était rendu compte que tout n'était qu'apparences. Les mots de Katsuki n'étaient peut-être pas les meilleurs, néanmoins, le fond était véridique.

— Je comprends que l'on puisse voir les choses sous cet angle, finit par souffler le prince. Surtout au vu des dernières circonstances de mon frère. La seule chose que je peux faire est de promettre d'essayer d'arranger les choses dès que je le pourrai.

— C'est bien de vouloir faire des promesses, grinça Katsuki. Encore faut-il...

— Si vous nous parliez de ces circonstances, justement ? le coupa Izuku, accompagné d'un coup de coude bien placé.

Il était plus que temps que le sujet soit abordé. Izuku et Katsuki avaient été prévenus que le trajet pour se rendre au village abandonné prendrait au moins trois jours en chariot depuis leur position. Seulement, mieux valait tout savoir le plus tôt possible.

— Soit, souffla Shouto.

Le jeune homme marqua une pause, son regard se perdant un instant dans le vide, comme s'il ressassait tout ce qu'il se devait d'admettre. Le sujet le touchant particulièrement, Izuku se doutait que parler ne devait pas être des plus aisés.

Ton sens de la justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant