Ton sens de la justice

Chapitre 19

Dans son dos, la roche humide continuait douloureusement d'entailler sa peau. Maintenant plus encore qu'auparavant, il s'en fichait éperdument, perdu dans les sensations enivrantes que lui procurait le corps se mouvant contre le sien. Izuku lui-même devait laisser des marques dans le dos de Katsuki, tandis que les doigts de ce dernier s'enfonçaient dans ses cuisses, la pression devenant presque douloureuse à chaque mouvement de ses hanches.

— Oooooh... !

Il n'y avait rien de doux et lent dans leur échange actuel. Ils étaient bien loin de cette première fois sous le tipi, se forçant à rester silencieux à cause de leurs voisins et les mouvements entravés par la blessure de l'un. Non, celui-ci était fougueux, extatique et passionnel. Plaqué contre la paroi rocheuse, le déserteur était la proie des va-et-vient longs et vifs de son partenaire. Il n'avait aucune envie de s'en plaindre : au contraire, il accompagnait les mouvements de ses propres hanches, ses jambes enroulées autour de la taille de Katsuki et n'hésitant pas à en faire usage lorsque le rythme ne lui allait plus.

— Deku... Deku... !

Izuku renversa la tête en arrière lorsque le nomade fut pris de l'impulsion de lui mordiller le cou à cet endroit si sensible, son corps tout entier se tendant un peu plus autour du sien. Sa réaction provoqua deux coups de hanches courts et saccadés suivit d'un long râle de son partenaire, qui mit un peu plus le feu aux poudres. Tandis que son corps se cambra, Izuku enfonça un peu plus ses ongles dans la peau humide sans le vouloir, sa gorge traîtresse laissant échapper un long gémissement d'extase.

Au loin, il avait à peine conscience du bruit de la cascade qu'ils avaient franchi pour atteindre ce tunnel. Pourtant, la chute d'eau était leur garantie à n'avoir aucun public. Depuis leur retour au camp, le déserteur pouvait avouer en rougissant qu'ils faisaient certainement beaucoup trop usage de cet endroit pour des adultes responsables. Néanmoins, avec pratiquement une enfant à charge, il était difficile de faire autrement.

La tension monta de plus en plus en lui. Il songea qu'il en était de même pour Katsuki, à voir les coups désordonnés et saccadés qu'il opérait, ses râles graves et suaves titillant son oreille gauche.

— K-Kacchan...

— Oh, putain, Izuku...

Son corps se tendit un peu plus à l'entente de son prénom. S'il voulut être embarrassé de réagir de la sorte, il n'en eut pas le temps en sentant de violents coups de hanches rapides, l'érection de Katsuki ne laissant que des vagues d'extase sur son passage. Izuku laissa échapper un hoquet, ses yeux roulant dans leur orbite tandis que la pression explosa dans son bas-ventre. Ses cuisses enserrèrent son partenaire au point de l'étouffer, sa bouche ouverte en un cri silencieux. Ce fut l'entente du début d'un râle étouffé et une légère douleur à ses cuisses qui lui fit comprendre que Katsuki jouit juste après lui.

Pendant quelques instants, le jeune homme ne fit plus attention à rien à part leurs respirations saccadées, se joignant alors que leurs nez s'effleuraient. Puis, Izuku se sentit glisser sur la paroi rocheuse, son partenaire l'entraînant avec lui tandis qu'il s'agenouillait sur le sol, le déserteur désormais assis à califourchon sur lui. Ils échangèrent un regard fatigué, mais comblé, avant de briser les derniers millimètres pour s'embrasser.

Un long moment s'écoula ainsi, avant que la température du tunnel n'ait raison d'eux et qu'ils se décident à émerger de l'autre côté de la cascade. De retour à la rivière qui leur servait de bain public, ce ne fut pas mieux. Sans la magie de Mina, l'eau était froide, pas idéale pour faire une toilette confortable. Seulement, ce n'était pas comme s'ils avaient le choix. Ils avaient définitivement besoin d'un bon coup de savon avant de penser pouvoir retourner à leur yourte, où Eri devait encore toujours dormir. Si leur échange derrière la cascade avait duré un moment, ce n'était pas assez pour que le soleil commence à se lever.