Chapitre 16

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Izuku dormit comme un bébé. Ce fut seulement du bruit à l'extérieur qui l'éveilla aux premières lueurs du jour. Il prit alors conscience qu'il était seul sur la couche.

Posant distraitement la main là où s'était trouvé Katsuki, il ne trouva aucune chaleur sur le tissu, preuve qu'il s'était écoulé un bon moment depuis que l'autre était levé. Une part du déserteur était curieuse de savoir comment son ami d'enfance avait réagi en les trouvant si proches l'un de l'autre. Avait-il été gêné ? Avait-il ressenti quelque chose avec leurs corps enlacés ? Peut-être qu'il ne le saurait jamais. Mais l'important n'était pas là. Même s'il ne pouvait avoir rien d'autre de sa part, cette étreinte involontaire était suffisante pour lui. Du moins, il voulait croire qu'il n'allait pas en rêver pendant des nuits et des nuits, au point de la regretter de plus en plus. Là, il aurait un problème de taille, encore plus que jusqu'à présent.

Le jeune homme s'étira doucement avant d'aller voir ce qui se passait dehors. Sans trop de surprise, il vit Hanta déjà debout et occupé à rallumer leur feu de camp, pendant que Katsuki piochait dans leurs réserves de nourriture pour préparer un rapide repas.

Pour Izuku, il ne faisait aucun doute que le chef n'allait pas tarder à réveiller les autres à grand renfort de cris s'ils ne se manifestaient pas bientôt. Avec l'attaque du chargement prévue aujourd'hui, ils n'avaient pas beaucoup de temps à perdre.

L'ancien chevalier redoutait cette opération. Il savait que les chevaliers escortant le commerçant étaient de bons combattants. Peut-être que Katsuki n'aurait aucun mal contre l'un d'entre eux. Contre deux, en revanche, il avait des doutes. C'était aussi pour cette raison qu'il tenait tant à ce que Mina modifie son apparence, lui permettant ainsi de combattre aux côtés du chef.

Après le réveil brutal des autres par Katsuki, comme prévu, tous dégustèrent leur premier repas de la journée, cuisiné plus copieux qu'à l'ordinaire en raison de l'effort physique qu'ils allaient devoir fournir plus tard. Dans le cas de Mina, elle se resservit même plusieurs fois, sa magie dépendant en partie de sa condition physique. Jusqu'à présent, Izuku ignorait complètement comment ses compétences innées fonctionnaient et il n'avait jamais entendu dire Ochako que la nourriture pouvait affecter quoi que ce soit.

— Si on coupe par la forêt par l'est, on devrait avoir assez d'avance sur le chariot, informa la mage.

— On fait comme ça. T'as vu l'état du chariot. Combien de temps tu penses mettre pour le décharger ?

— Hum... En sachant qu'il faut non seulement décharger, mais aussi emmener tout hors de portée des chevaliers pendant l'attaque ? Peut-être une vingtaine de minutes ?

Katsuki hocha la tête, tandis que tous les regards étaient tournés vers lui.

— Ça fera l'affaire. Le but est pas de tous les mettre hors d'état de nuire. Je me fous de savoir s'ils sont bons ou pas, souffla-t-il en lançant un regard à Izuku, je veux juste qu'on gagne le plus de temps que nécessaire à Mina. Compris pour tout le monde ?

— C'est toujours prévu que Mina change mon apparence, pas vrai ?

— Il va falloir que tu restes assez proche de moi, précisa cette dernière. Comme la dernière fois.

Cette fois, ce fut le déserteur qui hocha la tête. Il se souvenait de son retour temporaire à Musutafu et ce qu'il avait dû faire. Y songer lui fit penser à sa mère. Avec une bouche en moi dans le foyer, peut-être s'en sortait-elle mieux que lorsque Izuku vivait avec elle. Il espérait toujours qu'elle n'ait eu aucun problème avec les chevaliers de la capitale.

— Alors ne perdons pas de temps !

Sur ces mots du chef, le groupe se mit en route.

Le chemin ne fut pas bien différent de celui des derniers jours. Ils étaient toujours aussi pressés, mais la fébrilité commençait à prendre le dessus sur tout le reste. Du moins, c'était le cas chez Izuku. Dans sa tête, beaucoup de choses pouvaient mal tourner pendant cette opération. Les chevaliers pouvaient être encore plus forts que ce dont il se souvenait ; les prendre par surprise ne fonctionnerait peut-être pas ; Mina aurait potentiellement besoin de plus de temps pour vider le chariot et mettre son butin en sécurité. Son cerveau tournant toujours en accéléré ne faisait que lui souffler toute sorte de paramètres qui pourraient ne pas respecter leur plan. Il avait l'habitude de planifier tout en amont, quitte à ce que rien ne se déroule comme prévu. En d'autres circonstances, le jeune homme devrait y voir là le signe d'une grande capacité d'adaptation. En cet instant, la crainte l'en empêchait. C'était une chose de faire face à une situation difficile seul, pourtant avec le sort d'autres personnes dépendant possiblement de lui, c'en était une autre.

Ton sens de la justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant