Chapitre 14

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Izuku se tortillait. Il ignorait s'il voulait se soustraire aux caresses de l'autre homme ou s'il voulait au contraire les encourager. Les seules choses dont il avait vraiment conscience étaient le contact peau contre peau, celui des lèvres brûlantes contre sa peau en sueur. Tout autour de lui lui paraissait en feu, n'ayant aucune envie de quitter ce brasier.

— Aah...

Le jeune homme sentait des mains à ses hanches, la pression seule suffisante pour marquer sa peau. Si tout en lui était en feu, c'était dans son bas-ventre que la flamme était la plus présente. Il n'était que chaleur et plaisir et n'avait aucune envie de changer cela. À travers ses yeux fiévreux, il pouvait discerner le corps qui mouvait entre ses jambes, les cheveux blonds tombant sur son visage ne le laissant apercevoir que des dents mordant des lèvres gonflées et déjà à sang.

Plongé dans une extase grandissante, ses bras se hissèrent pour s'enrouler autour du torse brillant couvert de sueur, ses ongles s'enfonçant dans son dos après un roulement de bassin suave.

— Oooooh... ! O-ouiii...

S'il brûlait d'envie de rouler des hanches pour accompagner la cadence qui l'embrasait de plaisir, la prise des deux mains était trop forte. Izuku émit un grognement plaintif, sa cheville droite venant elle aussi s'enrouler autour du corps pour trouver une autre prise plus efficace. La manœuvre fut suivie d'un mouvement plus brusque à l'intérieur de lui, arrachant un nouveau râle aigu.

— Aaah ! Kacchan... Haaaa...

Izuku ouvrit les yeux sur le plafond de son tipi. Son visage lui semblait en feu et il avait cruellement conscience de toute l'humidité de son corps, en particulier celle de son entrejambe.

Il poussa un long soupir atterré.

L'exaspération était la seule chose qui pouvait s'exprimer dans ce contexte, après que ce même genre de réveil se soit produit pendant un peu plus d'une semaine. Le déserteur savait très bien que la faute lui revenait : s'il ne s'était pas touché cette première fois en pensant à son ami d'enfance, son cerveau n'aurait pas décidé de le torturer en rêve. Une part de lui n'avait aucune envie de se plaindre de cette pseudo gratification sexuelle, toutefois, une autre partie en était confuse. Même en plein milieu de l'adolescence, les rêves de cette nature ne s'étaient pas additionnés à ce point. En un sens, c'était une forme de torture de voir la cible de ses fantasmes jour après jour et ne pouvoir en aucun cas agir pour reproduire les actes de ses rêves dans la réalité. Car Izuku n'en démordait pas : il n'avait aucune intention de poursuivre ce genre de relation avec Katsuki.

Il avait ses raisons, même si Mina ne voulait jamais en entendre parler. Dans un premier temps, il lui semblait déjà impossible que son attirance soit réciproque. C'était de cet homme brusque et malpoli qu'il était question, après tout. Si pendant tout le temps que l'ex-chevalier l'avait côtoyé il n'avait montré aucun intérêt particulier envers qui que ce soit, il était impensable qu'il s'intéresse aux hommes, et encore plus à Izuku. Une autre raison était la durabilité. En premier lieu, lui-même ne savait pas quel genre de relation il désirerait avec lui. Seulement physique ? Ou autre chose encore ? Sans savoir combien de temps il pourrait demeurer avec les nomades, il ne se voyait pas de temps à réfléchir à une possible relation à distance si les choses devenaient sérieuses.

Il secoua la tête à cette dernière pensée. Sérieuses ? Qu'est-ce que Izuku pouvait bien savoir de relations sérieuses ? Lui qui n'avait jamais eu aucune relation amoureuse de quelque sorte qu'elles soient.

Sa dernière raison se situait justement là, d'ailleurs : son inexpérience. Il se sentait tellement ignare en la matière qu'il aurait pu plaindre n'importe qui souhaitant nouer une relation avec lui. Alors, s'il y avait une infime possibilité pour que le nomade soit attiré par lui, Izuku n'avait aucune envie de lui faire subir une relation ingrate.

Ton sens de la justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant