Ton sens de la justice

Chapitre 17

— Katsuki !

Izuku s'éveilla en sursaut en entendant le cri. Désormais assis sur la couche, la respiration saccadée par la surprise, une autre exclamation lui indiqua que le cri provenait de Mina. Ce simple fait suffit à le rassurer. Après quelques secondes de réflexion, il comprit que les autres membres du groupe avaient dû être surpris en voyant apparaître leur chef, dont la présence était introuvable sous le tipi.

Le jeune homme baissa les yeux, se rendant compte qu'il était toujours nu. Il n'en fallut pas plus pour se souvenir de ce qui s'était passé dans la nuit et il sentit son visage prendre des couleurs. Pour sa défense, le déserteur n'avait jamais songé qu'une telle chose puisse se produire si soudainement. Après tout, malgré ses tentatives de séduction, il n'avait jamais rien provoqué jusqu'à présent. Peut-être que s'il avait été honnête et direct depuis le début, le dénouement aurait été plus rapide. Seulement, il ne le saurait jamais. Au fond, le résultat en avait valu la peine.

Izuku voulut se cogner la tête contre une surface dure à cette dernière pensée. Son corps ressentait encore l'impact de son partenaire après plusieurs heures et il sentait qu'il allait avoir du mal à marcher normalement en sortant du tipi. Nul doute que Mina et les autres allaient lui faire des réflexions et découvrir aisément ce qui s'était produit. Ce qui ne voulait pas dire qu'il allait faire de son mieux pour se faire discret.

Son attention se faisant à nouveau accaparer par les voix hors de son habitacle, il entreprit de s'habiller avant de montrer le bout de son nez.

Hanta était déjà en train de préparer les restes du repas de la veille autour du feu, tandis que Katsuki prenait place autour de ce dernier, encerclé par les trois autres membres du groupe.

— C'est bon, faites-vous une raison ! grinça Katsuki.

Il répondait visiblement à une énième remarque sur son état, son ton manifestement agacé. Izuku eut un sourire en le voyant, s'avançant vers le groupe. Denki fut le premier à se rendre compte de sa présence.

— Oh, Izuku ! Tu aurais pu nous dire qu'il s'était révei...

Pour une raison que le déserteur ne comprit pas, le nomade ne finit pas sa phrase. Sa bouche demeura néanmoins ouverte, comme s'il était en plein choc silencieux. Avant qu'il puisse poser la moindre question, Mina émit un pouffement, elle aussi tournée vers lui.

— Vous avez été occupé, c'est ça, hein ? se moqua-t-elle.

À voir les rougeurs sur les joues d'Eijirou et les moqueries ouvertes des trois autres, ils savaient exactement ce qui s'était passé sous leur tipi quelques heures auparavant. Mais comment ? Izuku avait tout juste fait quelques pas vers eux. Perdu, il tourna les yeux vers Katsuki. Ce dernier, avec un sourire en coin atrocement fier de lui, pointa en direction de son propre cou. Après deux secondes de flottement, le jeune homme eut une illumination et porta brusquement ses deux mains à son cou, visualisant sans mal les marques que son partenaire avait laissées sur sa peau.

— D'un côté j'ai envie de dire que c'est pas trop tôt, reprit Mina, mais quand même, vous avez bizarrement choisi votre moment...

— Oh la ferme !

— Quand je pense qu'on a rien entendu... T'as pas été assez bon pour le faire crier ou quoi ? se moqua Denki.

— Si tu veux qu'on remette ça maintenant je serai ravi de te montrer à quel point je peux lui faire prendre son...

— K-Kacchan !

Tout en criant pour lui couper la parole, Izuku se précipita vers son partenaire pour plaquer sa main sur sa bouche. Ses genoux protestèrent lorsqu'ils rencontrèrent violemment la terre dure, mais pas davantage que le bas de son dos.