𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕

𝟓.𝐃𝐚𝐦𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

Andreï avait une habitude peu commune lorsqu'il se sentait dépassé par les événements.

Il se rendait sur le toit de sa maison de quatre étages et se tenait debout sur le bord de ce dernier.

Être au bord du précipice au sens propre comme au sens figuré. Cette situation le permettait de se recentrer et de voir l'entièreté de la photo et de ne pas se concentrer sur une unique partie.Être aussi proche de la mort le ramenait dans la sombre réalité qu'était la sienne.

Alors comme beaucoup d'autre soirs, il se rendit sur son toit et se tint au bord. Le vent frappa son visage et l'adrénaline se mit à courir dans ses veines. Il sentait son pouls s'accélérer et son esprit travaillait à vive allure. 

Il ferma les yeux et repassa les événements récents et lointains dans sa tête. Il réfléchit aux nombreux facteurs auxquels il devait penser avant de prendre la moindre décision, aux conséquences que pourrait avoir chacune de ces décisions et la conclusion n'était que plus douloureuse. 

Il serra la mâchoire et décida de laisser ce flot de pensée et de sentiments le traverser sans chercher à s'y accrocher, à seulement les sentir, mais ne pas s'y attarder et enfin, il revint à lui. Ses battements avaient ralenti, son esprit était calme et ses pieds bien ancrés au sol. Il était maître de lui-même à nouveau.

Il posa un pied en arrière puis le second et repris chemin pour sa chambre.

Deux jours plus tard, Andreï se rendit chez son ami afin de fêter l'arrivée de son enfant prochainement.

Il fit une accolade à Alexandre et prit Lara, sa femme dans ses bras.

- Félicitations à vous deux, un cadeau de ma part. Dit Andreï en tendant une enveloppe.

Ils le remercièrent puis Alexandre lui fit signe pour qu'ils s'éloignent un moment.

- Les gars m'ont parlé de votre altercation. Dit-il hésitant à choisir ses mots

- Alors tu connais mon avis sur ta participation à tout ça, Alexandre. Dit-il en mettant les mains dans ses poches

- Je sais que tu es réticent, mais je ne peux rester les bras croisés Andreï. J'ai perdu une tante, un oncle et une sœur de cœur dans cette tragédie. Répondit ce dernier

-Et moi, je risque de vous perdre à mon tour. Je ne pourrais pas me le pardonner si vous finissez par trouver la mort. Cette malédiction me colle à la peau. Dit Andreï, un rictus déformant ses lèvres

- Oh, je t'en prie, tu crois vraiment à ces balivernes. Tu n'es pas maudit Andreï, ce ne sont que des sottises. Dit ce dernier avec une grimace

- Des sottises... Souffla Andreï

- T'abandonner n'a jamais été une option pour nous. Répondit Alexandre en lui tapant l'épaule

- On s'amuse sans moi ? Dit une voix familière

- Nazim, mon frère ! S'écria Alexandre. Andreï se retourna et regarda les deux hommes se prendre dans les bras vigoureusement.

Un sourire se dessina sur son visage naturellement de marbre.

Nazim se rapprocha de lui et le prit dans ses bras.

- Content te voir Nazim. Dit-il en le tapant dans le dos

- De même Andreï, de même. Dit-il avec son accent oriental

- Je vois que tu n'es pas venu seul. Dit-il en pointant Azélie et leur enfant

- Elle tenait à les rencontrer tous. Dit-il en la regardant avec ferveur

- Elle regrettera vite sa décision. Dit-il avec sarcasme