Tous étaient déjà couchés, le silence régnait alors qu'il faisait tournoyer son verre dans sa main.
Andreï pensait à son enfance, aux sourires de sa mère, aux cours de self défense de son père ou encore les bagarres enfantines avec son frère.
Tout avait été brisé si vite, il avait aujourd'hui 32 ans.
Au fond de lui, Andreï savait qu'il n'avait jamais vraiment fait son deuil.
À vrai dire, il se l'en empêchait. Comment pouvait-il faire, sa vie alors que ses parents n'avait pas pu vivre la leur.
Le visage de son frère hantait ses pensées, il sentait sa gorge se serrer en pensant à lui.
Plus tard. Se dit-il. Je ferai mon deuil plus tard.
Il finit son verre et sortit de son bureau.
Il prit l'ascenseur et se rendit à l'étage de sa chambre.
Il s'arrêta dans le couloir et tendit l'oreille à la porte de son invité mystère.
Il n'entendit rien. L'envie emporta sur sa raison et il ouvrit doucement la porte.
Il se rapprocha de son lit pour l'observer et s'arrêta près d'elle, les mains dans ses poches.
Son sommeil semblait agité.
Elle avait le front en sueur, les sourcils froncés ainsi que la bouche pincée comme si elle empêchait son tourment de s'échapper d'elle.
Sa poitrine se levait au rythme saccadé des battements de son cœur.
Il retira les mains de ses poches et se pencha vers elle.
Il eut un instant d'hésitation puis posa sa main sur son épaule et la borda doucement en tapotant son épaule.
Après quelques minutes, son visage se détendit et sa respiration ralentit.
Il retira alors sa main, se redressa et recula doucement.
Pourquoi avait-il fait ça ?
Il avait cette envie irrépressible de la voir et de savoir ce qu'elle faisait constamment sans même le vouloir.
Ce sentiment commençait à le froisser puisqu'il ne voulait en aucun cas se lier d'une quelconque manière à la jeune femme.
Il resta une dizaine de minutes à la veiller puis quitta sa chambre pour rejoindre la sienne.
Ce soir-là Andreï se surprit à rêver de la jeune femme au teint métisse.
Un rêve des plus fougueux où ils se laissaient aller à leurs passions les plus gardées.
À son réveil, Andreï dut prendre une douche froide pour calmer toute cette adrénaline qui fusait en lui.
Qu'avait-elle fait de lui...
Andreï se trouvait encore dans le couloir quand il entendit des voix qui venaient du salon se disputer.
À son entrée, un silence s'installa.
Azélie et Lara semblaient mécontentes alors que leur partenaire semblait agacé.
- Quelle ambiance ... Dit-il en s'avançant vers eux
- Tu es allé trop Andreï, comme si elle n'avait pas assez souffert. Dit Lara
- Souffert ? Dit Andreï d'un rire nerveux qu'est-ce qu'elle en sait de la souffrance ? Cracha-t-il
- Nous comprenons tous ta douleur Andreï, mais ce n'est en rien une excuse pour invalider les sentiments d'autrui. Chacun a son histoire. Dit Azélie d'une voix calme
- Vous semblez oublier qu'elle vous a menti sur son identité, ce qui la définit directement. Dit Andreï en mettant les mains dans ses poches
- Et tu ne t'es pas demandé ce qui l'a poussé à mentir? Demanda Maxim
- Tu devrais t'asseoir. Dit Youri
Il les regarda et fronça les sourcils.
- Elle s'appelle bien Amara et elle a 20 ans. Elle est la fille cadette de Dame Botevi. Dit Alexandre
À son nom, Andreï sentit un frisson parcourir son échine.
Il se tourna vers ses amis et les regarda tour à tour.
- Elle est donc la sœur de Valentina ? Demanda Andreï
Ils hochèrent de la tête, l'air accablés.
- Tout se ramène toujours aux mêmes personnes et aux mêmes familles. Dit-il en se frottant la barbe
- J'ignorais qu'elle avait une troisième sœur...Dit Andreï
- On l'ignorait tous. Elle semble absente de la vie de famille. Dit Maxim
- Le détective n'a rien trouvé de particulier sur elle. On sait juste qu'elle se trouvait avec son père et ses sœurs quand ce dernier a été tué et elle était également avec sa sœur quand elle a été assassinée. Dit Alexandre
- Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi maintenant, pourquoi elle se fait connaître maintenant alors qu'elle était inexistante toutes ces années ? Demanda Nazim
- Peut-être parce qu'elle n'a jamais voulu de cette vie. Dit Lara
- La mafia, les meurtres, la drogue. Ce n'est pas fait pour tout le monde. Elle s'est peut-être enfuie. Dit Azélie
- Tu ne les connais pas, ce n'est pas juste une famille de mafieux. Ce sont littéralement des tortionnaires, personne n'échappe à leur griffe. Les avoir pour ennemie est comme signé ton certificat de décès. Dit Youri d'une voix écoeuré
- Ça ne m'étonnerait même pas que ce soient eux qui ce soit charger de tuer Valentina. Dit Maxim
- Sa propre mère ? Dit Lara
-Sa mère ignorait sûrement qu'elle nous prêtait main-forte et qu'elle s'était fait des ennemies mais ses oncles et tantes... Répondit Alexandre
- Ce soir-là, Valentina s'apprêtait à me fournir des informations importantes. Je l'avais eu au téléphone le matin même. Ce n'est que le lendemain que j'ai appris ce qui lui était arrivé. Dit Andreï
- Si Amara apprend ça... Dit Azélie
- Elle n'apprendra rien du tout. Elle ne doit rien savoir pour l'instant. Tant qu'on n'est pas sûr qu'elle est digne de confiance, on ne lui dira rien. Elle ne doit rien découvrir de cette histoire Dit Andreï d'une voix ferme
- Si sa famille apprend qu'elle se trouve avec nous, on est fini, elle et nous. Dit Youri
- Pourquoi aurait-elle pris le risque de se mettre sa famille à dos ? Demanda Alexandre
- Je pense qu'elle est spectatrice de sa vie, elle n'a pas eu le choix. Il y a dû se passer quelque chose qui l'a poussé à s'enfuir . Dit Maxim
- Une chose est sûre, c'est qu'elle en sait plus qu'elle ne le prétends. Souffla Andreï
Un chemin commençait difficilement à prendre forme vers la vérité et Andreï ne comptait pas s'en arrêter là. Il la tracerait quoi qu'il en coûte.
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𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕
RomanceAndreï Bukovski , un milliardaire aux yeux bleus perçants, a autrefois régné sur les bas-fonds de Moscou en tant que redoutable mafieux. Ayant rompu avec son passe criminel, il cherche a se construire une nouvelle vie, mais les ombres de son ancienn...