Le tic-tac régulier des gouttes de pluie contre le toit de la voiture formait une mélodie monotone, soulignant le silence tendu qui enveloppait l'habitacle. Les vitres embuées témoignaient de la pluie torrentielle qui s'abattait.
Tous les deux assis côte à côte étaient encore imprégnés de la fraîcheur de l'averse, des perles d'eau glissait lentement le long de leur visage tendus.
Andreï jeta un regard furtif de l'autre côté du véhicule, cherchant quelque chose à dire, mais les mots semblaient piégés dans l'air humide. Amara, elle, fixait obstinément l'horizon pluvieux, engloutie dans son propre malaise. Les gouttes tambourinaient contre la tôle de la voiture, une symphonie de la gêne et des non-dits.
Un éclair fugace zébra le ciel sombre, projetant une lueur éphémère sur leur visage. Dans cette lumière soudaine, il pouvait voir les traces de confusion sur son visage, les yeux cherchant les siens dans l'obscurité. Les secondes semblaient s'étirer comme des élastiques, étouffant le moindre murmure qui aurait pu briser le mur de silence entre eux.
C'était une nuit où même la pluie, d'ordinaire libératrice ne parvenait pas à laver les résidus d'émotions. Le trajet se prolongeait dans l'obscurité, une route humide tracée par des réflexions muettes. La maison se profilait à l'horizon, mais ils étaient encore à des kilomètres de franchir le seuil de leurs sentiments inavoués. La voiture avançait dans le clair-obscur, porteuse d'un poids invisible, chaque goutte de pluie une note triste dans leur symphonie inachevée.
Avec déception, Amara sortit de l'habitacle sans un mot suivi du ténébreux russe.
Elle marcha à grands pas tentant par tous les moyens de fuir ses yeux de glace qui pendant un instant l'avait soumis à sa volonté.
Elle décida de prendre l'escalier refusant de se retrouver à nouveau dans un habitacle fermé avec lui.
Elle ne l'entendit pas et ne le vit pas.
Elle rejoignit sa chambre et s'appuya contre le dos, inspirant profondément pour calmer le rythme irrégulier des battements de son cœur.
Depuis le début de son périple, son cœur avait été malmené de nombreuses fois, mais cette fois, elle le savait, il ne battait pas d'angoisse mais d'un sentiment agréable d'ardeur.
Alors qu'elle était dans son lit, sans une lumière allumée, la tête tournée vers la baie vitrée de sa chambre où traversaient les rayons de la lune, Amara entendit la porte s'ouvrir puis se refermer.
Elle ne bougea pas d'un poil, ferma les yeux pour feindre le sommeil.
Elle sentit la présence imposante du trentenaire dans son dos pesant sur elle.
- Je sais que vous ne dormez pas, Amara. Dit-il d'une voix rauque
Mortifiée, Amara refusait de confronter les yeux perçants de l'homme.
- Que faites-vous ici M. Bukovski ? Dit-elle en tentant de mettre une distance entre eux sans se retourner pour autant
- M. Bukovski? Je pense qu'on a dépassé cette étape Amara. Dit-il en insistant sur son prénom
Un frisson parcourut l'échine de la jeune femme.
Elle se retourna lentement et s'assit, les jambes croisées, sur le lit.
Lorsqu'elle put enfin lever le regard sur lui, elle vit que sa chemise blanche était trempée, collée ainsi à sa peau laissant transparaître ses muscles saillants.
Ses abdominaux, ses pectoraux, il était bâti comme un dieu.
- Écoutez, je pense que ce qui s'est passé était un accident, sous l'émotion, je comprends tout à fait. Balbutia-t-elle peinant à donner du sens à ses propres mots
- Je ne commets jamais d'erreur Amara, ce baiser était voulu et je vous interdis de dire le contraire. Dit-il en penchant son visage vers le sien
Il fit pression sur son menton pour la forcer à le regarder dans les yeux.
Amara retint sa respiration, leur visage n'étant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
Elle pouvait voir le visage du russe dans tous ces détails, de sa barbe de trois jours à ses yeux bleus perçants, ainsi que ses cheveux fraîchement mouillés par la pluie.
- Que... Que voulez-vous que je vous dise ? Dit-elle enfin, les joues en feu
- Que ce baiser a répondu à votre question, que vous avez compris que je vous trouve attirante et qu'il m'est difficile d'être aussi proche de vos lèvres sans pouvoir les voler. Dit-il en la couvant d'un regard plein de passion
Amara s'attendait à tout sauf à cette déclaration directe du russe.
Tout allait vite dans sa tête, elle ne savait plus comment suivre le cours de ses pensées.
Alors, elle lâcha prise et se laissa guider par ce que son cœur lui dictait.
Elle pencha son visage vers le russe, ferma les yeux et posa ses lèvres délicatement sur ceux du ténébreux milliardaire.
Il attendit qu'elle décide d'elle-même d'intensifier leur baiser puis agrippa sa nuque pour imposer son rythme qui traduisait l'ardeur de son attirance pour la jeune femme.
Lorsqu'il rompit le baiser, il appuya son front sur celui de la jeune femme, tous les deux à bout de souffle de leur échange intense.
Il prit le visage de la jeune femme en coupe la dominant de toute sa hauteur, la couvant d'un regard intense, les pupilles dilatées.
- Tu es à moi maintenant. Susurra-t-il d'une voix rauque et profonde
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𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕
RomanceAndreï Bukovski , un milliardaire aux yeux bleus perçants, a autrefois régné sur les bas-fonds de Moscou en tant que redoutable mafieux. Ayant rompu avec son passe criminel, il cherche a se construire une nouvelle vie, mais les ombres de son ancienn...