𝟏𝟔.𝐅𝐚𝐬𝐜𝐢𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

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Observant son reflet dans le miroir de la chambre où elle se trouvait, Amara constata qu'elle avait perdu quelques kilos depuis sa fugue. Ses maigres ravitaillement en était surement la cause.

Ses yeux tombèrent sur son cou marquée par la violence de son tortionnaire. Elle y glissa lentement ses doigts sur les marques violets en prenant de grande inspirations.

Ses yeux remontèrent sur sa perruque blonde posée depuis quelques jours maintenant.

D'un geste sec, elle la retira et grimaça lorsque la colle s'accrochant à ses cheveux.

Elle décida de se laver les cheveux et d'enlever ses lentilles.

Elle pouvait alors enfin se reconnaître dans le miroir.

Lorsqu'elle quitta la salle de bain et se rendit dans sa chambre, elle aperçut un plateau avec un petit déjeuner copieux et des médicaments qui avaient sûrement été prescrit par ceux qui l'avait soigné.

Elle s'appliqua à manger appréciant les saveurs de chaque mets.

Elle ne s'était pas rendue compte à quel point la nourriture l'avait manqué.

Occupé à finaliser des documents de projets de son entreprise, Andreï ne se rendit pas compte qu'il faisait déjà jour dehors.

Habitué à l'insomnie, il occupait ce temps à travailler. 

Alors qu'il quittait son bureau, Il vit Youri qui venait en sa direction.

-Ah tu es là ,je te cherchais justement, tu travaillais? Demanda ce dernier

-Oui, j'avais des documents à vérifier et signer.Dit-il en mettant les mains dans ses poches

- Un employé des Botevi a accepté de nous rencontrer pour nous donner des informations en échange de l'argent. On doit le voir ce soir vers 20h00. Annonça-t-il

-Aussi facilement? C'est surement un piège. Répondit Andreï

-En effet, on a pensé la même chose c'est pour ça qu'on a pensé à se rendre sur place mais d'observer à distance pour voir ce qui se tramerait. Avec un peu de chance, on pourrait apprendre qui se cache derrière ces manigances.  Ajouta Youri

- J'ai une meilleure idée. On va se servir d'un appât pour attirer le gros poisson. Dit Andreï 

Il vit son ami qui  fronça des sourcils , peinant à suivre le cours de ses pensées.

- Amara va se rendre au lieu de rendez-vous à notre place. Dit-il

Les yeux de son ami s'agrandirent à sa réponse.

- Ils vont la tuer , Andreï. Comment pourrait-on l'envoyer en pâture de cette manière? Demanda Youri abasourdi par sa suggestion

-Il le faudra pourtant, c'est la seule façon pour être sûr d'obtenir des informations qui nous ferons avancer.Dit Andreï d'une voix sèche

S'efforçant de ne pas penser à ce qui pourrait arriver à la jeune femme, Andreï serra la machoire et pria ses amis de le rejoindre.

Il monta les étages et s'arrêta devant la porte de la jeune femme.
Il prit une grande inspiration afin de calmer les tensions qui l'habitaient.

Peu de temps après qu'elle eut terminé son repas, Amara entendit la porte se déverrouillée et s'empressa de s'éloigner le plus possible de la porte fixant cette dernière avec méfiance.

La porte s'ouvrit sur son ténébreux geôlier.

Son regard parcoura la chambre et s'arrêta sur la jeune femme.

Les cheveux fraîchement lavés de la jeune femme retombaient sur épaules fines.

Ses yeux couleur noisette le scrutait avec méfiance et peur.

Le changement qu'avait opéré le retour au naturel chez la jeune femme ne le laissait pas 

indifférent. 

Sa volonté de faire d'elle son bouc émissaire commençait à se briser.
La mission serait plus ardu que prévu pensa le russe en inspirant profondément.

Il se rapprocha de la jeune femme en quelques enjambées qui le fixait toujours de ses grands yeux.

Désormais, à quelques centimètres de la jeune femme, il pouvait observer ses traits avec plus de détails.

Ses grands yeux, son nez rond et sa bouche en coeur l'attiraient dangereusement comme un aimant.

Serrant ses poings et ses mâchoires, il ne se rendit pas compte que son expression effrayant encore plus la jeune femme qui s'écarta de lui farouchement.

-Vous avez changé. Dit-il d'une voix neutre

Elle la regarda les yeux interrogateurs.

-Vos cheveux et vos yeux. Dit-il en pointant du doigt

Elle toucha ses cheveux et acquiesça .

-En effet, je ne me reconnaissais plus.Dit-elle d'une voix tendue en le regardant avec méfiance

-Vous êtes méconnaissable. Dit-il d'une voix à peine maîtrisé

Il tenta de se rapprocher de la jeune femme mais elle recula de deux pas.

Il la suivit dès yeux alors qu'elle tentait d'établir une distance de sécurité entre eux.

Ses yeux tombèrent sur son cou dévoilé et les marques de strangulation .
Il s'arrêta et fixa son cou .

Mal à l'aise, la jeune femme posa sa main d'un geste nerveux sur son cou.

-Vous me craignez Mlle Botevi?Demanda l'homme aux yeux de glace d'une voix sèche

Elle fronça des sourcils à l'entente de son nom.
Une expression d'angoisse se peignit sur son visage.

-Vous savez qui je suis alors Mr Bukovski. Dit-elle les lèvres pincés

-Effectivement.Dit-il en se rapprochant d'elle

Elle tenta de reculer mais il attrapa son poignet et l'attira vers lui.

Elle se débattit et tenta de lui faire une clé mais il la devança et coinça les bras de la jeune femme dans son dos la rapprochant davantage de lui.

Une lueur de colère brillait dans ses yeux.

Sa respiration saccadée malmenait sa poitrine qui se gonflait et s'abaissait au rythme effréné  de son cœur .

-Il est inutile d'essayer de me résister, vous ne ferez qu'empirer la situation pour vous. Dit-il avec un sourire sournois au coin des lèvres

-Relâchez moi Mr Bukovski.Dit-elle sèchement
Il ressera son emprise sur la jeune femme qui se retrouvait coller à son torse.
Furieuse, la jeune femme le fusilla du regard puis arrêta tout mouvement et baissa son regard sur son torse.
Il relacha légèrement ses poignées afin de mettre une légère distance entre eux .

-Nous avons un rendez-vous Mlle Botevi et vous serez notre porte parole.Dit-il simplement

Elle releva ces yeux pleins d'incompréhension sur lui, les sourcils froncés.

Il la relacha enfin et lui fit signe de le suivre et se retourna sans s'assurer qu'elle le suivait, certain que c'était le cas.

Le trajet se fit dans le plus grand des silences personne n'osait rompre le silence solennel qui s'était installé.

Une certaine tension régnait dans l'habitacle pesant sur le moral de chacun.
Le visage fermé, Andreï fixait l'horizon sans jamais tourner son regard vers la jeune femme à l'arrière.
Il craignait que sa conviction de faire le bon choix s'effrite si il la voyait tel qu'elle l'était.

Une jeune femme spectatrice de sa vie.






𝕊𝕠𝕦𝕤 𝕝'𝕖𝕞𝕡𝕣𝕚𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕤𝕠𝕟 𝕣𝕖𝕘𝕒𝕣𝕕Où les histoires vivent. Découvrez maintenant