Chapitre 39

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___Mei___



Un soupir de bien-être s'échappe de mes lèvres.

Vautrée sur le pont du Polar Tang, je profite de la quiétude qui m'est offerte. Il fait bon. L'air est juste à la bonne température, et je me laisse bercer par le bruit des vagues contre la coque et la respiration régulière de mon oreiller.

Bepo remue un peu, se réinstallant confortablement. Quelques secondes plus tard, ses mouvements respiratoires reprennent, soulevant ma tête au même rythme. Sa fourrure est douce, et son ventre est infiniment moelleux.

Je soupire à nouveau d'aise.

Il n'y a pas à dire, il n'y a pas meilleur oreiller que Bepo.

Ça doit faire environ une heure que le submersible a émergé, et presque autant de temps que je lézarde avec le Minks sur le pont arrière. Nelson m'a gentiment congédiée quand le son signalant l'émersion a retenti. Bepo, quant à lui, est de repos après son tour de garde de cette nuit.

C'est donc à l'ombre, sur le pont arrière, que nous avons décidé de faire une sieste bien méritée.

Nous avons préféré nous tenir à l'écart du pont principal, sur lequel le soleil cogne sans relâche. Avec sa fourrure épaisse, je comprends que Bepo n'apprécie pas les endroits trop chauds, de plus, le pont arrière est bien moins fréquenté. Et donc bien plus paisible.

De temps à autre, la brise s'intensifie, ou le cri strident d'une mouette interrompt le calme environnant. Et, depuis une quelques minutes, quelques rires lointains résonnent. Probablement des gars de l'équipage venus profiter de l'air extérieur. Peut-être même jouent-ils aux cartes.

Nous sommes en approche d'une nouvelle île, et nous devrions d'ailleurs bientôt débarquer. Au vu de la météo qu'il fait actuellement, le séjour risque d'être plaisant. Il me tarde de me promener sous ce soleil, qui loin d'être écrasant, est au contraire très agréable.

J'irais faire les courses avec Nelson.

Cette idée me plaît bien, et je la note dans un coin de ma mémoire. Il faut aussi que je rachète des munitions pour mon arme, ainsi que quelques produits d'hygiène.

Enfin, à condition que cette île soit civilisée.

Bien que la plupart des îles de Grand Line soient habitées, quelques-unes demeurent vides de toute présence. Entre les conditions climatiques extrêmes, les guerres, et les mouvements migratoires, il n'est pas étonnant que certains territoires n'abritent pas – ou plus – de villages.

Je me repositionne contre le Minks, en étirant un peu mes jambes.

La traversée depuis l'île de Baltia a été courte – une semaine et demie, pour être tout à fait exacte – mais je suis particulièrement contente de retrouver l'air extérieur.

Ça va me faire du bien de m'aérer, car les récents évènements m'ont épuisée.

Après toutes mes révélations, une dizaine de jours auparavant, je me suis sentie aussi légère que lourde. Lourde de m'être replongée dans ces souvenirs, mais infiniment soulagée qu'ils aient tous si bien réagi.

Je n'en espérais pas tant.

Toutefois, je n'ai pas pu m'empêcher de douter. Pendant plusieurs jours, j'ai guetté le moindre signe, persuadée qu'on me rejetterait tôt ou tard. Ou pire, qu'on me trahirait. Le plus infime changement dans l'attitude de mes compagnons me mettait en alerte, et me flanquait la boule au ventre.

Guérir - Law x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant