Chapitre 27

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___Mei___



Le son régulier du métal sous mes pieds est le seul bruit qui vient perturber le silence dans le Polar Tang. Le ronronnement des moteurs semble lointain et étouffé, renforçant ce calme presque morbide.

Un soupir m'échappe, et je resserre ma queue de cheval. J'en profite pour essuyer, d'un revers de main, les gouttes de transpiration de mon front. La température dans le sous-marin est infernale, depuis que Trafalgar a demandé à Toma de couper l'air conditionné. L'air est donc devenu affreusement lourd dans le navire, à mon grand dam.

Pourvu que la tempête que nous traversons se calme, qu'on puisse enfin remonter en surface et renouveler l'air. Je donnerais cher pour retrouver l'extérieur, et son air bien frais.

En soufflant, je pénètre dans le réfectoire, désert, et rejoins directement la cuisine. Nelson me remarque bien vite, et va chercher un plat dans l'armoire chauffante. Sa démarche est moins vive que d'habitude, et ses cernes sont visibles. Nous échangeons un bref regard, démontrant notre fatigue à tous les deux.

Finalement, je m'approche et attrape le plateau qu'il a préparé, prête à repartir.


- Attend une seconde, Mei.


Stoppant mon mouvement, je me retourne et lui jette un coup d'œil. Il est en train de verser du café dans une grande tasse, et je comprends vite que j'ai failli oublier l'indispensable. Il la pose sur le plateau et m'ouvre la porte de la cuisine, non sans oublier de me dire que mon repas m'attend aussi.

Après lui avoir assuré que je reviendrai manger plus tard, je rebrousse donc chemin, toujours à vive allure.

Le calme omniprésent commence à m'irriter.

Qu'est-ce que je donnerais pour que, finalement, les gars de l'équipage soient en train de faire du bruit, comme à leur habitude. Je ne réalise que maintenant, combien leurs activités permanente peuvent rendre le submersible vivant et chaleureux. Même la nuit, leurs concerts de ronflements et les tours de gardes constituent un bruit de fond rassurant.

A présent, et malgré la température bien trop élevée dans le navire, le Polar Tang semble bien triste. Froid et sans vie.

Sans frapper, j'entre dans le bureau du capitaine de cette boîte de conserve jaune. Il relève à peine le regard dans ma direction, occupé à faire je ne sais quoi avec son microscope. J'écarte un tas de paperasse sur le bureau, pour y déposer le plateau. 

Voyant qu'il ne réagit pas, je me sens obligée de préciser :


- Ton repas.


Toujours occupé à bidouiller son appareil, il me répond vaguement un :


- Hm hm, merci.


Me retenant de souffler, à cause de son manque de réaction, je débranche son microscope. 

Instantanément, le brun réagit. Il relève le nez de l'appareil et me fusille du regard. Je ne sourcille pas une seconde, pas le moins du monde touchée par son attitude.

Guérir - Law x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant