Chapitre 50

502 40 443
                                    





C'est un rayon de soleil effleurant ma peau et éclairant mes paupières qui me tire du sommeil. Il me faut quelques instants pour que mon esprit s'éveille, et que je comprenne où je me trouve.

La réponse est simple : dans la chambre d'auberge que je loue depuis trois jours.

Un profond soupir s'échappe de mes lèvres, tandis que je clos de nouveau les paupières et roule pour me mettre sur le dos, ma main tâtant la place à mes côtés.

Froide et vide.

Mes yeux s'ouvrent de nouveau, et mon regard se pose sur le plafond me faisant face. Je le contemple sans le voir, mes pensées se tournant davantage vers la nuit qui vient de s'écouler que vers l'esthétique des planches me surplombant.

En effet, elle a été courte, interrompue par les nombreux allés et venus des gars, rentrant de soirée chacun à des heures différentes – et à des niveaux d'alcoolémie différents. Et bien évidemment, lorsque je me suis allongé en sentant le sommeil me tendre enfin les bras, il a fallu que l'on vienne me déranger.

C'est face à un Tim légèrement éméché, mais surtout un peu paniqué, que je me suis trouvé après qu'on ait labouré la porte de ma chambre de coups bruyants.

Je souffle à ce souvenir.

Ce n'était finalement pas grand-chose – simplement Droy qui s'est fracassé le crâne en tombant – mais ça a largement suffit à réveiller l'étage entier, et probablement une bonne moitié des personnes logeant dans l'auberge.

Ainsi, c'est contenir et calmer l'agacement des quelques mécontents qui m'a pris un temps considérable, plutôt que la blessure du pauvre Droy.

Et finalement, c'est lorsque toute l'agitation est enfin retombée que Mei a fait son apparition, un air espiègle sur le visage.

Une pique en entraînant une autre, je ne saurais même pas expliquer par quel moyen je me suis retrouvé à demi nu, la plaquant contre la porte de ma chambre, tandis que l'auberge recouvrait progressivement le calme de rigueur à cette heure avancée de la nuit.

Un fourmillement agréable remue mon bas ventre tandis que les sensations de la veille me reviennent. L'odeur de ses cheveux. Ses caresses. Ses soupirs et gémissements étranglés. La chaleur de son épiderme frissonnant contre le miens. Les courbes de son corps. La saveur de sa peau contre ma langue. Notre frénésie brûlante. Le désir de trouver le moyen de faire chavirer l'autre, de le voir se perdre grâce à nos gestes. Et, finalement, la volupté qui nous a étreint chacun notre tour, au terme de cet espèce de lutte pour donner du plaisir à l'autre.

Sans oublier l'euphorie provoquée par le risque d'être découverts.

En effet, les murs de l'auberge ne sont guère épais, et l'étage étant occupé par l'équipage au grand complet, les chances de se faire surprendre étaient grandes. Mais pas suffisamment pour nous arrêter, et je dirais même que ça n'a fait qu'exacerber notre excitation.

A ces souvenirs, je sens mon ardeur revenir à la charge, prenant d'assaut mon entrejambe.

Je soupire, tentant de chasser mes pensées de mon crâne. De toute manière, elle n'est plus là, et depuis un moment d'après la température des draps.

Ça signifie que Mei n'a pratiquement pas dormi, puisque les rayons de l'aube pointaient déjà à l'horizon lorsque nous nous sommes couchés pour nous reposer quelques heures. Ce bref repos n'est d'ailleurs pas suffisant à mon goût, et j'aurais bien volontiers dormi plus.

Guérir - Law x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant