Guérir - Law x OC

Chapitre 36

- Vous vous donnez beaucoup de mal, pour une femme qui n'est même pas humaine.

Sa phrase résonne dans l'air, malgré le bruit des affrontements. Elle entre dans mes oreilles et serpente jusque mon cerveau, se répétant plusieurs fois, sans pour autant que je n'en retire un quelconque sens.

Pas humaine ? Qu'est-ce qu'il raconte ?

Une part de moi me suggère de ne pas prêter attention aux paroles de cette enflure, qui doit probablement mentir aussi bien qu'il respire. 

Qui sait ce qu'il est capable de me chanter pour me faire baisser ma garde, ou pour obtenir ce qu'il convoite ?

Mais, je sais aussi qu'une part de moi enregistre ses propos, et ne manquera pas de les ressasser à la moindre occasion.

Peut-être tente-t-il de semer le doute chez moi et mes hommes ? Je sais que certains, qui luttent aux alentours, ont parfaitement entendu. Est-ce une manœuvre de sa part pour provoquer notre méfiance ? Probablement. Ce serait habile de sa part, et peut-être cela a-t-il déjà été efficace sur d'autres ?

Je resserre ma poigne autour de mon arme. Je dois absolument cesser de réfléchir, tout du moins, pour le moment. Face à mon froncement de sourcil, mon adversaire semble retrousser un peu plus ses commissures, en un sourire aussi mauvais que moqueur.

- Oh, elle ne vous a rien dit ? C'est vrai qu'en général, elle évite de s'en vanter. Ricane-t-il.

Dans ma vision périphérique, j'aperçois le mouvement enragé de Mei. Alors que je quitte brièvement des yeux Altaïr, pour mieux voir ce qu'il se passe, Nelson arrête la brune dans son élan. Il a passé les bras sous ses aisselles, et la retient. La différence de gabarit permet à mon cuisinier de ne pas avoir trop de peine à la contenir, même lorsqu'elle se débat rageusement.

J'adresse un discret hochement de tête à Nelson, lui indiquant qu'il a bien agit. 

Il vaut mieux garder une distance entre Altaïr et elle.

Mon regard tombe dans celui de la brune, qui semble s'être considérablement assombri à cause de la rage. Rapidement, elle détourne les yeux, les reportant sur l'objet de cette haine profonde qui l'anime. La colère et la crainte semblent se mêler sur ses traits, dans une expression... que j'ai du mal à définir.

Je reporte moi aussi mon attention sur mon opposant. 

Il la fixe, un air satisfait et narquois collé à la gueule. D'un ton perfide, il reprend, clamant fort et distinctement ses mots, afin que le plus grand nombre entende :

- Après tout, qui voudrait d'un produit défectueux ?

Dans ma vision périphérique, j'aperçois Nelson redoubler d'efforts pour retenir sa camarade, qui se débat à présent de toutes ses forces.

- Espèce de sale fils de pute ! rugit la brune, sortant définitivement de ses gonds.

D'autres cris de rages s'échappent de la gorge de Mei, qui tente toujours de se soustraire à la prise du cuisinier. 

Les ignorants, et sachant pertinemment qu'il ne la relâchera pas, je tente d'analyser les paroles d'Altaïr. J'ignore ce qu'il a voulu dire. Et encore une fois, j'ignore quelle peut être la part de vérité dans ses propos.