Chapitre 49

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___Law___




Tout est calme, seul le ronronnement lointain des moteurs résonne dans le navire. Un son familier et rassurant qui berce l'intégralité des occupants du Polar Tang.

A une exception près.

Et pourtant, je suis éreinté.

Les deux opérations successives du Paladin des mers, Jinbei, et du Chapeau de Paille ont épuisé toutes mes ressources. Même après avoir stabilisé l'homme élastique, il restait une montagne de soins à lui prodiguer pour qu'il puisse s'en tirer. Sans compter qu'il a fallu composer avec les exigences de Boa Hancock, qui a fait irruption au beau milieu de tout ça.

Je soupire.

En bref, les soigner n'aura pas été une mince affaire.

Sans mon pouvoir, le plus jeune n'aurait probablement pas survécu. Toutefois, je me demande presque si ce n'aurait pas été préférable pour lui. Il est difficile de se remettre d'un traumatisme pareil, qui sait s'il sera capable d'avancer malgré la perte qu'il vient de subir ?

Il devra vivre avec cette blessure profonde et douloureuse à vie.

Ainsi qu'avec le sentiment d'impuissance et de culpabilité.

Je sais de quoi je parle, je porte ce fardeau depuis des années sans pouvoir m'en défaire. On n'en guéri jamais, on apprend à vivre avec et à ignorer la souffrance.

Ce n'est toutefois pas à moi de me faire juge. J'ai fait ce que j'avais à faire, en tant que médecin, le reste ne dépendra que de la volonté du Chapeau de Paille.

J'espère simplement ne pas avoir gâché mon énergie et mon temps pour rien.

Un soupir s'échappe de mes lèvres, et je m'étire, cherchant à détendre les muscles de mon dos et de mes épaules.

Chirurgicalement parlant, c'était une opération très intéressante. Complexe et délicate, comme je n'en avais plus eu depuis longtemps. Un véritable challenge, dont je me suis délecté, même si je commence à ressentir le contrecoup de ces longues heures d'opération.

Je suis complètement épuisé.

Néanmoins, je sens qu'il est impossible pour moi de fermer l'œil. Mon esprit est encore agité par tout ce qui s'est produit, et l'adrénaline doit encore faire son œuvre dans mon organisme.

Alors, plutôt que de me débattre dans mon lit en essayant de dormir par tous les moyens, je pousse la porte du réfectoire, en quête de caféine.

J'ai la surprise de découvrir que l'endroit n'est pas désert, comme il le devrait à cette heure avancée de la nuit. Mei est là, installée à une table, une tasse de thé fumant devant elle. Nos regards se croisent, et elle ne semble pas si étonnée de me voir débarquer à cette heure tardive.

Il faut dire que je suis régulièrement sujet à des insomnies, et qu'il lui arrive également d'en subir, de façon plus occasionnelle. Ce n'est donc pas la première fois que nous nous croisons dans ces conditions.

Je prends quelques secondes pour l'observer.

Emmitouflée dans un pull ample kaki, elle s'est installée dans un coin près de la cuisine, les mains enveloppant sa tasse brûlante. Ses cheveux sont attachés en un chignon négligé, dégageant sa nuque et son visage cerné.

Guérir - Law x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant