Chapitre 31

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Le vol se passe sans encombre. Je réussis à dormir et lorsque nous atterrissons à San Diego, il fait nuit. Nous avons encore une heure de route jusqu'à Beacon Hills et plus les kilomètres défilent, plus je suis nerveuse. Derek sent mon angoisse.

- Ne t'inquiète pas, il te pardonnera.

- J'en doute, dis-je à voix basse.

Derek se gare devant le bâtiment mais je reste immobile. Je sais qu'il est à l'intérieur, je ne sais pas comment il va réagir. J'hésite puis je finis par sortir seule de la voiture. Dans le long couloir qui me mène au bunker j'ai l'estomac noué. La porte est ouverte et je l'entends à l'intérieur. Je m'appuis contre la porte et je l'observe. Je sens sa tristesse et aussi sa colère. Je sais que c'est à cause de moi.

- Tu comptes rester plantée là longtemps ? me demande-t-il soudain.

Je suis prise en flag, je n'ai plus le choix. J'entre dans la pièce et je viens m'assoir sur le tabouret de l'autre côté de la pièce.

- Comment c'est passé le vol avec Kate ?

- Bien, elle a voyagé sous sédatif.

- Et à Heichon House ?

- On lui a trouvé une cellule.

Je sais que c'est dur pour lui de voir sa sœur enfermée dans une prison pour les êtres surnaturels. J'aimerai le prendre dans mes bras et lui dire que ça va aller. Mais je ne sais pas quoi lui dire. Le silence s'installe. Je regarde autour de moi sans oser le regarder. Puis mes yeux se posent sur de gros sacs posés près l'entrée.

- Tu t'en va, dis-je à voix basse.

Il ne répond pas, il se contente d'acquiescer de la tête. La panique me gagne, c'est à cause de moi s'il s'en va.

- Non. Tu ne peux pas partir à cause de moi. Chris, je suis désolée ...

Les larmes commencent à couler sur mon visage. Il se tourne vers moi avec l'air contrarié.

- Les Calaveros m'ont proposé un poste au sein de leur organisation... Je ne peux pas rester. Je pars au Mexique.

- Quoi ? Non ...

Je ne sais pas quoi dire de plus. Je sais que je ne pourrais rien dire de plus. Sa peine est trop grande, je l'ai tant fait souffrir. Seul le temps pourra arranger les choses. Il ferme son sac et avant de partir il s'approche de moi.

- Tiens, elle t'appartient, dit-il en me tendant mon arbalète. Prends en soin.

Je le regarde sans savoir quoi dire pour le retenir. Il quitte la pièce et j'écoute ses pas s'éloigner dans le couloir. Lorsque la porte claque je m'écroule par terre, en larme. Au bout de quelques minutes, je sens des bras m'enlacer. Une odeur familière et réconfortante m'enveloppe. Derek me serre contre lui et je me laisse aller dans ses bras.

- Il te pardonnera, il a juste besoin de temps.

Après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, nous rentrons au loft. Dans l'ascenseur, Derek me prend par la taille.

- Je suis content d'être enfin à la maison avec toi, dit-il en m'embrassant sur le haut du crâne.

Je me contente de lui sourire. Je suis aussi contente d'être là, avec lui mais je m'inquiète de savoir ce que l'avenir nous réserve. Je suis aussi triste du départ de Chris. Est-ce qu'il me pardonnera un jour ?

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, j'entends le cœur de Derek battre à toute allure. Je ressens aussi son stress. Je me tourne vers lui sans comprends mais il se contente de me sourire et de m'inviter à sortir de la cabine. Je m'avance doucement vers l'appartement sans comprendre pourquoi il est si fébrile. Je m'arrête sur le pas de la porte pour le fixer encore une fois, sans comprendre toute cette angoisse.

Louve BansheeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant