Louve Banshee

Chapitre 2

Je suis là, assise sur le capot de ma voiture, à fixer le panneau qui dit « Vous quittez Beacon Hills. Merci de votre visite et à bientôt dans notre jolie ville. » Je tourne et retourne la situation dans ma tête : l'agression des loups garou ; ma blessure qui a guérie ; l'attitude de Derek ; ce pressentiment que quelque chose va se produire et que je suis la seule à pouvoir arrêter. Les minutes passent et je suis toujours aussi confuse. Mais étrangement je n'ai pas peur. J'ai même le sentiment d'être exactement où je dois être. Le sentiment de ne pas être à ma place a disparût et plus j'y réfléchis plus je comprends que je trouverais ici les réponses à toutes mes questions.

Perdue dans mes pensées, je sens la présence de quelqu'un près de moi. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que c'est Derek.

- Si tu es venu me ramener chez toi, il te faudra plus qu'un sourire charmeur.

- Alors tu me trouves charmant ? répond-t-il avec un sourire dans la voix.

Je ne suis pas sûre que ce soit exactement ce que je ressens à l'heure actuelle. Je descends de mon perchoir et m'approche avec méfiance de lui. Il est adossé à ma voiture et il a sur le visage une expression trompeuse. Cette expression qui dit « Es confiance en moi, je ne te ferais aucun mal. » mais qui en réalité signifie « Je ne te ferais pas de cadeau, alors coopère. ».

- Je n'ai pas dit ça, dis-je en souriant. Où est Braeden ?

- Elle est partie pour un contrat. Mais avant de partir elle m'a appelé pour me dire ce qu'il s'était passé. Je venais juste voir si ça allait, ajoute-t-il d'un ton trop doux pour être sincère.

Son attitude ne colle pas avec ses paroles. Il dit vouloir m'aider mais je vois bien dans ses yeux qu'il se méfie de moi. Je le comprends, je me méfis également de lui.

- Non, tu n'es pas là pour voir si je vais bien. Tu viens voir si ce qu'elle t'a dit est vrai.

Le silence s'étire entre nous. J'ai le sentiment que je dois lui faire confiance mais je ne suis pas sûre de le vouloir.

- Très bien, je suis démasqué, avoue-t-il en levant les mains. Laisse-moi voir ta blessure.

Il s'approche de moi et tend la main pour soulever mon t-shirt. Je recule sur la défensive.

- Non. Je crois que vous avez surestimé la gravité de la plaie.

- Ah oui tu penses ?

Je hoche la tête en plissant les yeux. Il prépare quelque chose, quelque chose de louche. Il se redresse, tend une main vers moi et ajoute :

- OK, alors donne-moi ta main, laisse-moi essayer quelque chose et si on se trompe tu pourras partir.

- Et si vous avez raison ? Tu m'enfermeras chez toi comme un animal de foire ? répondis-je sèchement.

Il ne répond rien et se contente de me fixer intensément. Le bleu de ses yeux me happe et malgré la peur, je finis par tendre la main et la poser sur la sienne. Lorsque ma peau touche sa paume, un courant chaud nous traverse et nous trouble. Je peux même voir ses joues rosir mais il se ressaisit et je baisse les yeux.

Soudain il sort de sa poche un couteau et je comprends ce qu'il s'apprête à faire, la peur m'envahit. Je tente de retirer ma main mais il m'en empêche. Il plante son regard dans le mien et me dit :

- Fais-moi confiance.

Je ne peux pas le quitter des yeux, je suis comme hypnotisé. Soudain je sens une violente douleur dans le creux de ma main. Puis la douleur laisse place à la colère et je vois le visage de Derek s'illuminer d'un sourire de victoire. Il est fier de lui car il ne s'est pas trompé. Mes yeux se posent alors sur mon reflet dans la vitre de la voiture, ils sont jaune vifs. Quoi ? Non ? Je retire violement ma main et je recule de surprise. Ma maladresse refait surface et je manque de tomber en arrière mais Derek me rattrape avant que je ne touche le sol. Il presse mon corps contre le sien et comme avec sa main, un courant chaud nous traverse. Son regard passe de mes yeux à mes lèvres, nos respirations s'accélèrent et je sens le rose me monter aux joues. L'instant ne dure que quelques secondes mais j'ai l'impression que le monde s'est mis sur pause autour de nous. Il reprend très vite ses esprits et remet de la distance entre nous. Ce geste me ramène à la réalité et à ce que je viens de découvrir.