Louve Banshee

Chapitre 17

Je m'arrête dans une station essence pour refaire le plein mais je ne m'attarde pas, je sais que Derek et Chris vont essayer de me suivre.

Je jette un coup d'œil aux provisions que m'a préparé Maria : des fruits, du gâteau au chocolat, deux sandwichs et au fond du sac une enveloppe. Je l'ouvre et trouve une liasse de billet et une carte de crédit. Une lettre accompagne le pactole.

Mon enfant,

Tu auras besoin d'argent pour recommencer ailleurs.

Sébastian n'en aura plus besoin. Sers-toi. Prends tout, il a de quoi faire.

La vie n'attend que toi. A toi de voir avec qui tu veux la partager.

Merci de nous avoir libérer.

Adieu.

Maria.

J'essuie une larme sur ma joue, avant de reprendre la route. Dans la ville suivante je trouve un concessionnaire. Même si j'adore cette bagnole, Derek l'a vue. Je dois en changer. Lorsque j'entre dans la concession, un vendeur s'approche de moi l'air septique.

- Est-ce que je peux vous aider ? demande-t-il en me reluquant ouvertement.

- Je voudrais vous acheter une voiture, répondis-je en faisant le tour des voitures d'exposition.

- Bien, nous avons de très bonnes citadines d'occasions...

- Est-ce que j'ai parlé de citadines d'occasion ? crachai-je. Je voudrais une Corvette Stingray V8.

Le vendeur me regarde surpris que je connaisse cette voiture. Il se ressaisit et ajoute d'un ton plus méfiant.

- C'est une voiture très puissante. Vous êtes sûre de votre choix ?

Je m'approche de lui en sentant la colère me monter. Je le fixe intensément et il se liquéfie devant moi avant d'ajouter.

- C'est un très bon choix. Nous en avons d'ailleurs un modèle, gris anthracite, qui est rentré hier.

- Montrez-la moi.

- Bien sûr. Suivez-moi.

Il me conduit dans un garage où plusieurs voitures dorment sous des couvertures. Il retire celle de la Corvette avant d'ouvrir la portière. Je m'installe à l'avant.

- Elle est parfait, dis-je en caressant le volent.

Comme je m'en doutais, Sébastian a largement les moyens de se payer une voiture à 1000 000$. Au bout de deux heures, je quitte enfin la concession. Je démarre en trombe et je me rends compte que cette bagnole est faite pour moi : elle est sobre et élégante mais aussi puissante et rapide. Un frisson de plaisir me parcoure, mais il est vite rattrapé par la tristesse et la colère.

Je roule sans m'arrêter pendant des heures, jusqu'au petit matin. Puis je décide de me trouver un hôtel. J'opte pour un motel pas trop vétuste. Je gare la Corvette devant l'accueil et entre. Un jeune homme, avec une tête de geek, lève les yeux de l'ordinateur posé sur ses genoux et m'accueille avec le sourire.

- Bonsoir, madame. Que puis-je faire pour vous ?

- Je voudrais une chambre, répondis-je froidement.

- Oui, bien sûr. Pour combien de nuit ? me demande-t-il sans se défaire de son sourire.

- Je n'en sais rien.

- D'accord, à durée indéterminée.

Je grimace, je n'aime pas cette expression, elle me rappelle l'enfer que je viens de quitter. Il pianote sur l'ordinateur de la réception, me demande une pièce d'identité et fini par me tendre les clés.