Chapitre 16

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Après plusieurs heures de route, nous arrivons devant une grande maison, ou plutôt un château, perdue au milieu d'une forêt immense. Théo m'ouvre la portière et attend que je sorte. Voyant que je ne bouge pas, il attrape mon bras et me force à descendre.

- Ça ne sert à rien de résister. (Je grogne) Tu ne me fais pas peur, ajoute-t-il en m'entrainant vers l'entrée.

Le sorcier frappe à la porte et une petite dame apparaît. Elle porte un tablier bleu et ses cheveux blancs sont tirés en chignon.

- Sébastian.

- Maria, dit-il en l'embrassant sur la joue. Vous connaissez déjà Théo, et voici Charline. Elle va être notre invitée à durée indéterminée.

- Enchantée très chère. Entrez. Le diner sera prêt dans une heure.

- Très bien, merci Maria. Théo montre sa chambre à notre invitée.

Théo me fait signe de monter l'impressionnant escalier. Je m'exécute sans grand enthousiasme. La décoration de la maison est d'une autre époque. Comme Sébastian !! Ma chambre est plutôt spacieuse, la décoration est d'époque mais c'est joli. Même si la pièce est chaleureuse je remarque vite les barreaux aux fenêtres et les verrous sur la porte.

- Sympa la cellule, crachai-je à Théo.

- Ouais, on s'y fait vite, je t'assure.

Il quitte la pièce en me laissant seule. Je fais le tour de la pièce pour trouver un moyen de m'échapper, en vain. De toute façon nous sommes au milieu de nulle part, il n'y a rien à part la forêt. Même si j'arrivais à sortir, je n'irai pas loin. Je m'assois devant la coiffeuse. La femme livide dans le miroir, qui me contemple d'un regard vide me fait pitié.

- Tu as réussis ton coup. Ils sont libres et toi tu es prisonnière.

J'essuie les larmes qui naissent dans mes yeux. Non, je dois arrêter de pleurer. Je dois tout faire pour rester en vie et trouver un moyen de m'enfuir de cet enfer. Je me lève et tourne en rond dans la pièce en priant pour avoir une idée. Lorsque Théo vient me chercher pour le diner je suis face à la fenêtre.

- C'est l'heure du diner. (Je ne bouge pas) Ton petit numéro d'enfant rebelle commence sérieusement à me gonfler, ajoute-t-il en m'entrainant hors de la pièce.

Sébastian nous attend dans la salle à manger. Il est installé en bout de table et il lit le journal. Théo me traine jusqu'à ma chaise, puis va s'assoir en face de moi. Maria nous apporte le repas et nous souhaite bon appétit. Je regarde mon assiette sans pouvoir y toucher.

- Mangez, m'ordonne Sébastian. Ne me forcez pas à être violent.

Je prends une bouchée, que j'avale sans mâcher. Puis je triture mon assiette sans y toucher. Sébastian et Théo discutent, mais je n'écoute pas.

Une fois le repas terminé Théo me conduit à ma chambre. Il m'explique qu'il y a le nécessaire dans les armoires : vêtements, serviettes, produits de beauté. Je suis planté devant la fenêtre, je ne l'écoute pas. Lorsqu'il s'en va en fermant la porte à clé derrière lui, je reste à observer le soleil se coucher. Lorsque la nuit est enfin tombée je décide de prendre une douche. L'eau chaude coule sur mon corps pour me laver de cet enfer mais lorsque que je sors je suis toujours dans ce château, loin de ceux que j'aime. Je me couche et serre mon oreiller contre moi en pleurant les dernières larmes qu'il me reste avant de m'endormir.

Il fait noir. J'ai froid. J'ai peur. Il est là il m'observe. Je dois le faire je n'ai pas le choix ... Théo me secoue pour me réveiller.

- Eh Charline, réveille-toi.

Louve BansheeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant