Mon beau frère

Maximilien

Mes yeux sont rivés sur les siens. Jusqu'au bout, je vais continuer à la regarder. C'est elle que mon cœur et ma raison ont choisi, c'est l'amour de ma vie, Imane tu es l'amour de ma vie. Le jour de notre mariage, je l'ai promis que je resterai là, quoi qu'il arrive, dans les moments de bonheur et de malheur. Pour le meilleur et pour le pire, n'est-ce pas ? Le meilleur, c'était le jour de notre mariage, le jour où nous avions reçu les clés de l'appartement, la naissance de notre fille, les premiers pas de Selyah, ta seconde grossesse et le pire c'est aujourd'hui. Pourtant, nous avons vécu des situations difficiles au cours de ces 3 dernières années, nous avons dû lutter contre nos familles pour que notre mariage ait lieu mais ce n'était que le début de plusieurs problèmes entre nos 2 familles. Cependant, toutes ces choses ne sont rien comparé à ce qui nous arrive aujourd'hui. Le pire c'est aujourd'hui, le pire c'est vraiment aujourd'hui mon amour ! Ne t'inquiète pas, je suis là et je ne vais pas t'abandonner. Je ne te quitterai pas des yeux. Jusqu'au bout, je serai là bien que je sache que c'est trop tard. Les mots du médecin continuent de résonner dans ma tête, ces 3 mots ne cessent de repasser en boucle. Comment une phrase si courte peut-elle être autant douloureuse ? Cet homme en blouse blanche a prononcé ces mots en me regardant droit dans les yeux, il m'a dit mot pour mot : "elle est morte". Cette phrase ne devrait pas exister. Imane m'a quitté, elle a quitté sa fille, elle nous a quittés. Elle ne fera pas ce voyage seule, à ses côtés il y a notre fils. Un mort-né, c'est ce que les médecins nous ont dit. Mon Dieu, si jamais il existe un Dieu dans cet univers, pourquoi a-t-il permis une telle chose ? Imane est la douceur incarnée, une femme avec le cœur sur la main. Je ne le dis pas parce que c'est ma femme, c'est vraiment quelqu'un de bien. La douleur que j'ai ressentie, n'est rien comparée à celle que je ressens actuellement.

Je viens d'enterrer 2 personnes importantes pour moi. Je n'aurais pas la chance d'avoir mon fils à mes côtés, je ne connaîtrai donc jamais ce garçon que j'ai tant rêvé d'avoir. Elle voulait l'appeler Yanis comme son frère mais avec un Y. En parle de Ianis, il est assis dans un coin de la salle et il n'a pas dit un mot de toute la cérémonie. D'après les dires de ma tante, il se sent coupable de la mort de sa sœur. Lors de notre bagarre, nous avons bousculé accidentellement Imane et elle s'est retrouvée au sol. Voilà les derniers souvenirs que j'ai de ma femme vivante. Le médecin nous a assuré que la bousculade n'a pas causé sa mort mais l'embolie pulmonaire oui. Elle a fait un déni de la mort de notre garçon, l'enfant était décédé depuis 2 semaines dans son ventre. Garder un enfant mort dans son ventre n'a pas eu des effets bénéfiques sur elle, lors de l'opération pour extraire le petit, elle a eu une embolie pulmonaire qui lui a été fatale. Maudite maladie. Ianis tu n'es pas responsable de la mort de ta sœur. S'il y a quelqu'un qui doit s'en vouloir ici, c'est moi car je l'ai frappé en premier. Mon Dieu pourquoi ai-je cédé à la violence ? Je me suis toujours retenu face aux provocations de Ianis mais ce soir-là, le verre était plein. J'ai craqué.

Ianis est un homme fort qui se veut viril et caïd, il n'a pas versé une seule larme depuis le décès de sa sœur du moins pas en public. Au fond de lui, il doit avoir mal. Il vient de perdre sa sœur jumelle, c'est vrai que c'est un connard néanmoins il aime sa sœur. Le pauvre, il me fait de la peine. C'est la troisième fois que je vois mettre des vêtements convenables, il est vêtu de mocassins noirs, un pantalon tailleur noir et une chemise noire. Ses cheveux pas coiffés sont en vrac sur sa tête, il a un air complètement négligé. Son visage est pâle, il a des yeux qui sortent des orbites et des poches sous les yeux. Il doit lui manquer des heures de sommeil ou de repas, ce qui est sûr, c'est qu'il ne va pas bien. Je le comprends. J'ai l'impression de voir mon reflet dans mon miroir en le regardant, Ironique n'est-ce pas ? Lui et moi avons un point commun, la douleur d'avoir perdu un être cher. Aux côtés de Ianis, se trouve Selyah. Comme Ianis, selyah est le portrait craché de sa mère. Oh mon Dieu, ma fille va grandir sans sa mère. Pour ma fille, je dois me ressaisir. C'est dur. Mon cœur est en miette. En regardant Ianis et selyah, je me demande si je retrouverai l'amour un jour.