La guerre des clans - Fanfiction - 1er livre - Le clan secret

Chapitre 1

C'était la nuit. La pâle lueur argentée de la pleine lune éclairait le sol. Il avançait doucement, en veillant à ne faire aucun bruit, glissant entre les herbes hautes, les pattes effleurant à peine le sol... Et soudain il bondit ! Il atterrit juste sur l'écureuil, perché sur l'une des branches les plus basses de l'un des grands arbres bordant la propriété en friche. Il y poussait toutes sortes de végétaux se livrant une bataille acharnée pour l'espace et la lumière. Il mordit l'écureuil d'un bon coup de mâchoire, voulant le tuer rapidement, mais celui ci se débattit entre ses crocs, cherchant vainement à s'enfuir, alors il serra les crocs plus fort encore et le rongeur rendit enfin l'âme. Le chat était plutôt beau, avec un pelage blanc tacheté de noir et de roux, et en parfaite santé. Il avait les yeux jaunes. Il se dit qu'il fallait mieux ne pas traîner car deux clans de chats cruels et sanguinaires se menaient une guerre sanglante, mais n'ayant par chance pour l'instant fait que quelques morts, malheureusement majoritairement neutres. En effet, les solitaires et les chats domestiques étaient les principales victimes car pris entre deux feux ils se faisaient tuer sauvagement. Pour éviter de subir ce terrible destin, ils se terraient dans la maison de leurs maitres pour les chats domestiques et dans les égouts pour les autres. Lui faisait partie de ceux là. "C'est une situation très défavorable.", songea t-il en cheminant dans les égouts. "Les attaques de rats sont trop fréquentes et plusieurs chats en sont déjà morts, que ce soit en les combattant ou suite à leurs blessures. Nous n'avons aucun chat ayant un minimum de connaissances médicinales et c'est un gros problème." Il arriva enfin à sa cachette après plusieurs dizaines de minutes de marche, soulagé de pouvoir se reposer après sa partie de chasse, la mâchoire douloureuse d'avoir porté son écureuil et une souris durant le trajet vers son refuge mais la vue d'un chat miteux affalé dans son lit moelleux, fait de brins d'herbe ramenés avec une infinie patience le mit immédiatement en rage. Il montra les crocs et s'approcha doucement en grondant :

-"Qui est-tu ?"

L'autre chat avait une fourrure couleur gris clair, des joues rebondies et des moustaches plus longues que la normale. On voyait qu'il avait besoin de sommeil à ses yeux rougis et son corps complètement relâché, comme s'il était près à s'assoupir à tout moment. Il n'était pas aussi élancé que le tacheté mais plutôt imposant. Il semblait malgré tout souffrir de malnutrition. Un peu plus vers le centre des égouts se trouvait un peu de sable sale servant de petit coin, à côté d'une rivière remplie de déchets. L'intrus s'en était apparemment servi. Le refuge était poisseux et une odeur de décomposition flottait dans l'air, incommodante. Les parois et le sol était en béton, sauf aux endroits où des tuyaux sortaient du plafond pour descendre le long du mur et disparaître dans le sol. Il n'y avait qu'une issue, excepté la rivière de détritus qui menait on ne sait où, et le tacheté la barrait.

-"Est-tu bien Griffe blanche ?"Lui demanda le matou gris, plein d'espoir.

Le tacheté lui cracha : "réponds moi d'abord !"

L'air déstabilisé par la violence de son interlocuteur l'intrus, au pelage emmêlé comme s'il ne s'était pas lavé depuis des jours, miaula : "Je m'appelle Plume de roche, et toi j'imagine que tu n'est pas Griffe blanche étant donné que tu ne m'as pas reconnu. Je me trompe ?"

-"Non, je ne suis que son frère même si on peut nous confondre dans la pénombre" Lui rétorqua le tacheté tout en tournant lentement autour de Plume de roche, ne le quittant jamais des yeux et reniflant pour s'imprégner de son odeur et pouvoir le reconnaître plus tard.

-"Et donc, comment t'appelle tu, toi ?"Le questionna Plume de roche, qui avait perdu toute sa gaieté.

-"Je m'appelle Pelage de neige" lui répondit ce dernier, toujours un peu méfiant, et il ajouta mentalement :"car quand je suis né la neige finissait de recouvrir les dernières taches de couleur, comme sur mon pelage."